@JB : c'est fou, les goûts, quand même : cette pochette est l'une de mes favorites, toutes époques et artistes confondus. Une simplicité qui va droit au but, avec cette paupière tirée, on imagine presque le « nananananère » impertinent qui va avec. Typiquement Pretties.
Bon, sinon, j'ai relu le livret de l'album, et finalement, je ne vais pas tout traduire : Mark St John est quelqu'un de formidable, je n'en doute pas (avoir porté le groupe quasiment à bout de bras pendant plus des années, c'est admirable), mais il se laisse vraiment trop aller là-dedans : c'est à mi-chemin entre l'autobiographie et la hagiographie, pas tellement intéressant. Je vais juste vous passer ce qui concerne l'explosion du groupe :
Les opinions divergent quant aux raisons pour lesquelles le groupe a tourné le dos au succès et les événements qui se sont ensuivi.
Dans les faits, la machine zeppelinienne tourne à 110% pour le groupe et une gigantesque tournée mondiale est prévue pour la promotion de l'album. La tournée commence bien, mais les problèmes personnels et la drogue ne tardent pas à apparaître, et en l'espace de quelques semaines à peine, le capital de départ a été dilapidé dans des addictions qui grippent pour de bon la machine. Les gens tombent littéralement comme des mouches autour du groupe : un roadie noyé en Grèce, un autre disparu dans les fumées de la drogue au début de la tournée. Tolson, phil, Povey et Edwards luttent contre leurs addictions et deviennent de plus en plus difficiles à gérer.
Vrai ou faux ?
Phil considère qu'il s'agit d'un nouvel avatar de la poisse des Pretty Things : « Il y avait un truc foireux dans le planning de la tournée. On était à Des Moines (ou Memphis, peu importe) et on regardait le disque disparaître des charts. Il y avait des problèmes de promotion et les routiers n'étaient pas réglos. On était hors du coup, et j'ai perdu la foi pendant un moment. Un cadre américain de Swan Song nous a forcés à enregistrer Tonight (en bonus track ici) dans le but évident d'en faire un single et je détestais cette putain de chanson. C'est juste un foutu tas de merde et ça n'a rien à voir du tout avec les Pretty Things (ne les laissez pas la mettre sur leur nouveau CD) » (désolé, Phil).
L'opinion des autres est assez différente. « Le tour était bien parti, l'album montait dans les charts et Peter [Grant] et le Zepp nous soutenaient totalement. On devait donner deux concerts à Wembley pour lancer la tournée européenne et Phil est « parti faire un tour » : il a disparu à Paris, et pendant son « week-end perdu » on a dû faire les concerts sans lui. Quand il a finalement reparu, on est tous allés dans les bureaux de Swan Song et on l'a foutu à la porte. »
À l'époque, Phil attendait le bus pour l'enfer, et la paranoïa et la pression ont fini par le briser. Il était rongé par l'insécurité, et j'ai toujours eu le sentiment que les Pretty Things sont la seule raison pour laquelle les Pretty Things ne sont jamais devenus les superstars qu'ils auraient pu être. Et Phil était une donnée fondamentale de ce problème, je pense.
Donc... exit Phil. Tolson, Povey, Edwards, Green et Skip Alan décident de rester ensemble sous le nom de Metropolis, et ils enregistrent deux démos (intitulées Love Me a Little et Dance All Night, en bonus tracks ici) pour un nouvel album (sans Phil). La rumeur veut qu'elles aient été produites par Jimmy Miller, mais à les écouter, ça semble peu probable.
Quelques semaines plus tard, Povey a également été retiré de l'équation, et il ne reste plus que Tolson et Skipper des « vrais » Pretty Things. Tout ça sonne faux, et la formation se dissout lentement. Phil dit que Peter Grant l'a appelé quelques semaines après son renvoi et lui a dit : « Si jamais tu veux enregistrer quelque chose, Phil, j'en serai ravi, mais s'ils essaient de faire un truc sans toi, ils peuvent rester en studio pendant un siècle sans que j'en publie la moindre foutue note ».
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