Je mets un 8/10. Tout d'abord, et de manière tout à fait subjective et donc discutable, parce que cette voix, avec ses inflexions, son souffle, son grain-même, m'accompagne depuis tellement de temps que j'ai l'impression d'entendre un membre de la famille. J'exagère pour bien me faire comprendre.
De plus, et plus objectivement, Cat Stevens est un authentique artiste, qui a toujours essayé de se renouveler, comme ici en proposant un concept-album avec un sujet, certes fumeux, mais qui lui permet d'écrire quelques beaux morceaux. Une sorte de musique pop folk baroque, aux arrangements surprenants, incluant maladroitement des éléments modernes (boîte à rythme)...
- Passons l'intro instrumentale assez convenue, comme une entrée timide dans la fiction... - Novim's Nightmare est digne de figurer aux côtés des plus belles réussites de son auteur, placement de la voix et mélodie sensible. - Changement de ton et de tempo avec Majik Of Majiks, aux arrangements plus amples, jazzfunky (les chœurs et la légère touche au sax), - Le boîte à rythme qui introduit Drywood se veut en rapport avec le "futurisme" de ce concept-album. Mais démontre surtout que Cat Stevens peine à proposer une musique portée vers le futur, les chœurs encore une fois font plus penser à la soul 60's. - Bannaple Gas est encore un morceau différent, à chanter en chorale, qui serait digne de figurer dans une comédie musicale de l'époque. Je pense à ce qu'avait fait Glover et la grenouille. - Land O'Freelove & Goodbye, est un hymne celtisant, chœurs d'anges et clavecin très Rick Wakeman. Très belle pièce. - Avec Jzero on part de la maison, traverse la campagne pour se retrouver dans un pub irlandais. - Retour à l'intimité avec Home ; on a là ce que Cat Stevens sait faire le mieux. La puissance dans la délicatesse. On vole assez haut. - Avec Monad's Anthem, on n'est pas prêts à atterrir, vol de cordes, et chorale qui nous tiennent volontairement en apesanteur.
Cat Stevens fait là une proposition, qui par moments, peut sembler puérile, les mélodies sont simples en effet, les choeurs parfois envahissants, avec quelques maladresses à mon sens, touche de sax de Sanborn ou boîte à rythme. Quelques morceaux émergent cependant et comptent tout simplement parmi ce qu'il a fait de mieux.
_________________ "I took a dead man's Gibson, gonna write the world's last great song But my muse was out fucking in gutters all night long"
Dernière édition par bebeto le Ven Mar 04, 2011 3:41 pm, édité 1 fois.
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