Forum de rock6070

Une bête de scène Mel !

Deuxième essai..et je suis toujours pas arrivé au bout..Je me demande quel intérêt on peut trouver à cet album si on ne comprend pas les paroles (ce qui est mon cas)...Peut être que les Anglais dirait pareil (même si c'est un autre genre) d'un mec comme Ferré

Il faut écouter les textes et comprendre le contexte dans lequel une telle musique a pu émerger !

Ce n'est justement pas une musique faite pour charmer les oreilles ou passer un bon moment.

Il y a ici quelques chose de plus urgent de plus essentiel qu'un simple divertissement - le premier titre par exemple est une manière de se réapproprier le blues, qui déjà en 71 devenait une musique de répertoire pour blancs qui entendaient le blues comme une sorte de folklore inoffensif !

Le texte :

http://lyrics.wikia.com/The_Last_Poets:True_Blues

J'ai lu le texte et j'ai compris, dans les grandes lignes, qu' il estime que les blancs ont volé (ou dénaturé) une musique ancestralement black..Si ca avait été l'inverse on aurait jugé ce genre de texte incroyablement réac..non?..

La musique c'est justement le métissage..Une culture qui se transmet à une autre etc..quel mal y a t'il a ce que le blues soit aussi joué par des blancs?

Il ne faut pas oublier que durant les années 70-80 c'est aussi grâce aux blancs qui aimaient vraiment cette musique que le blues est revenu au premier plan (SRV, Gary Moore, johnny winter..En france Paul personne, Deraime etc..). Tous ces artistes avaient un infini respect pour les origines de cette musique et ne la consideraient pas du tout comme une musique folklorique il me semble...

Cela dit peut être ai je mal compris le sens profond de ce texte

Le but est moins d'accabler le blanc voleur de blues ici, mais, effectivement, de repolitiser cette musique en rappelant les conditions dans lesquelles elle était chantée.
Par ailleurs, replacer le morceau dans son contexte est ici une nécessité, au risque de passer à côté de la portée du disque. Les noirs n'avaient rien, les blancs qui sont au pouvoir ne leur donnaient rien. Normal donc que certains partisans de la ligne dure voient comme un vol ce blues blanchi. Il n'y a eu aucun échange.

Je réponds à Vox. Bebeto voit juste.

Disons que c'est un peu plus complexe que ça ! En gros le blues fut une musique par laquelle les noirs entendaient non seulement se distraire ou soulager leur peine mais c'était un idiome par lequel ils communiquaient et exprimaient par plein de sous-entendu graveleux et même carrément obscènes ce qu'ils ne pouvaient déclamer ou simplement dire à voix haute et intelligible devant ou à des blancs - leurs maîtres.

Ce n'est pas réac que de rappeler cela - c'est juste un fait sociologique ou culturel. Ensuite les blancs se sont intéressés à cette musique - souvent des ethno -musicologues et des gens qui peut-être côtoyaient ces noirs en partageant une même vie misérable (quoique) ! Mais ce phénomène s'est souvent produit - dès que les noirs inventaient une musique - les blancs se l'appropriant pour la transformer en aimable divertissement de salon !

Le jazz a subi les mêmes avatars, les orchestres blancs ont souvent affadi cette musique, alors les noirs répliquaient en bousculant leur propre musique, ils inventent le bop, et ensuite le free. Quand les blancs commencent à digérer la soul, les noirs balancent le funk et quand celui-ci commence à blanchir un peu trop et est affadi à nouveau par le disco ils commencent à rapper !

Et qui retire les marrons du feu à chaque fois, l'industrie musicale des blancs. Alors avec le rap les black font leurs labels, leurs radios, leurs circuits de distributions etc...Je sais que les blancs ont de la sympathie pour ces musiques...que des blancs chantent la même révolte (Eminem) - mais ils ne sauront jamais ce que ça fait qu'être noir dans une Amérique raciste et qui a longtemps eu une politique, des pratiques discriminatoires.

Cette musique n'est pas là pour divertir (je parle des Last Poets) elle est là pour rappeler aux noirs d'où ils sont issus, leur part de création artistique qui sous une forme ou sous une autre leur a été enlevé.

Alors oui on peut ne pas aimer mais on peut comprendre. Et parfois après avoir compris on peut aimer...l'inverse est souvent impossible.

Et je pourrais redire ce que j'ai déjà dit mille fois sur le forum - le plaisir est souvent mauvais conseiller. En tous cas il ne permet pas de s'ouvrir à une certaine forme de compréhension des autres puisque la seule chose qu'on attend c'est le plaisir.

Bon allez je vous soûle probablement ! désolé...

Ok Harvest mais concernant le blues de nombreux piliers du genre (JL HOOKER, Buddy Guy)..Ont souvent remercié les artistes blancs d'avoir remis ce genre au goût du jour quand les blacks ne s'y interessaient plus du tout. La deuxième carrière de ces gens là doit plus à un public blanc que noir. Je ne suis pas contre ce que tu dis mais je pense qu'il faut éviter de désigner d'un côté le pauvre noir et de l'autre le méchant blanc ... j'ajoute qu'il ne faut pas oublier que le blues a aussi évolué grâce à des avancées technologiques proposées par les Blancs (guitare électrique etc..)

Très intéressants et édifiants tes commentaires et réflexions Harvest. Derrière (avec) Bebeto, ça met bien en place le contexte pour aborder cette musique.

Pourtant, au delà du contexte social et politique etc. (je pense que tout le monde a compris au final), musicalement c'est excellent. Je me réécoute l'album en ce moment. Franchement, un disque comme celui ci est 10 fois moins chiant qu'un disque de prog lambda et beaucoup moins repetitif qu'on pourrait le croire. Ça s'écoute comme du free. Je sais pas comment le dire mais c'est diablement bon (et encore j'écoute ça avec les enceintes du PC).

J'ai quand même l'impression que quasi personne s'interesse réellement à la "black music" de nos jours.

perso j'adore le blues et la funk ..pour le reste (hip hop..) je dois dire que je n'accroche pas trop non..

Le problème avec ce dsique c'est que si aimez pas le Rap, vous n'aimerez pas. Enfin je pense.

La musique n'est pas primordiale, les paroles oui

Ok Harvest mais concernant le blues de nombreux piliers du genre (JL HOOKER, Buddy Guy)..Ont souvent remercié les artistes blancs d'avoir remis ce genre au goût du jour quand les blacks ne s'y intéressaient plus du tout. La deuxième carrière de ces gens là doit plus à un public blanc que noir. Je ne suis pas contre ce que tu dis mais je pense qu'il faut éviter de désigner d'un côté le pauvre noir et de l'autre le méchant blanc ... j'ajoute qu'il ne faut pas oublier que le blues a aussi évolué grâce à des avancées technologiques proposées par les Blancs (guitare électrique etc..)

Tu as raison et je partage ce que tu dis...Mais tout cela est bien complexe évidemment! En même temps on est dans un contexte social, en 71, où la lutte des noirs fait que des positions extrêmes s'expriment. Très vite, il est vrai, les jeunes générations vont s'éloigner du blues, cette musique étant trop enraciné dans une histoire violente, où le pov' nègre est encore l'Oncle Tom...The Last Poets rappelle aux plus jeunes qu'ils n'ont pas à avoir honte de ce passé ! Et que celui-ci doit être appréhendé dans toute sa complexité, sans rien laisser aux blancs qui puissent l'aseptiser. Oeuvre de mémoire comme dirait un historien.

Ok Harvest mais concernant le blues de nombreux piliers du genre (JL HOOKER, Buddy Guy)..Ont souvent remercié les artistes blancs d'avoir remis ce genre au goût du jour quand les blacks ne s'y interessaient plus du tout. La deuxième carrière de ces gens là doit plus à un public blanc que noir. Je ne suis pas contre ce que tu dis mais je pense qu'il faut éviter de désigner d'un côté le pauvre noir et de l'autre le méchant blanc ... j'ajoute qu'il ne faut pas oublier que le blues a aussi évolué grâce à des avancées technologiques proposées par les Blancs (guitare électrique etc..)


Tes remarques sont bien évidemment justes. Les blancs ont fait revivre et permis à beaucoup de bluesmen oubliés d'exister, ne serait-ce qu'économiquement. Et personne ne pourra nier l'apport de la technologie. Maintenant reste à savoir si les musiciens blancs ont vraiment apporté quelque chose, Là j'ai un petit doute.

The Last Poets jouaient un peu les Kunta Kinté, refusant les noms d'esclaves donnés par les blancs, comme de chanter aidés des instruments de la culture du dominant, d'où les percussions, Going back to their roots. A ce propos, ils ont été très critiques lors de l'explosion de rap à la Sugar Hill Gang.
La pochette est très explicite, poings d'homme et de femme levés, habits et coupes afros.

A noter aussi que les remarques négatives qui reviennent sont les mêmes que pour l'album de Gang Of Four présenté il y a quelques temps (trop répétitif, manque de musicalité ici et trop rigide pour le Gang Of Four).
Les clans (pour et contre) sont d'ailleurs à peu près les mêmes

Musique de noirs; musique de blancs .....
Vous rendez vous compte de ce que vous dîtes ?

Je n'ai toujours pas écouté;malgres tout je peux déjà donner 2 points.
1 pour la pochette .
2 pour, si j'ai bien compris ce côté document historico-ethinique.