Sans doute l’album est-il trop long, hétérogène et pas hyper produit. Sans doute est-ce l’anti-concept-album, une sorte de best of… d’un rat des caves, obscur et anonyme. Guitar-héro ? Je n’irai même pas jusque là... Non, un sideman, un besogneux, un passionné de guitare, un travailleur du manche… avec, il sait tout faire, à la demande, engagement et cacheton. Il aura son propre home-studio, c’est sûr, l’affaire va décoller ! Pfff ! C’est un pas chanceux, un j’ai la guigne…S’en va canner à l’allumage, quand il commence à peine à démarrer ! Son grand œuvre, il l’enveloppe dans une pochette de mauvais goût, que même rien qu’à la voir tu te marres, t’as le verbe qui gerbe. Bon tu vois quand même les noms sur la pochette en gros, bien alignés, tu ne peux pas les rater, et là ça t’apostrophe !
Jack Bruce, tout le monde le connaît, et pourtant il faudra bien un jour s’intéresser de près à son cas, prendre un triple-mètre et mesurer l’envergure, avec précision… Un grand bassiste, oui bien sûr, mais un bassiste-chanteur, et même un sacré bon chanteur ! Ecoutez Doctor Please et Raining the blues, allez joue Cameron y’a le grand Jack derrière, regarde, il te sourit les yeux brillants à la fin du morceau… Déjà 9 minutes dans la besace !
Billy Cox et Buddy Miles, encore deux débutants, laisse-toi porter et rend hommage, y’a pas de sacrilège, tu peux même regarder le manche en fronçant les sourcils, Midnight Daydream, A thousand moons et Born to lose (un titre qui te va bien, c’aurait pu être celui de l’album), trois morceaux sous l’égide des gypsies. Allez 16 minutes de caviar dans la besace, ça en fait 25 !
Allez ne rate pas Just like a spaceman , falling up the mountain et son côté prémonitoire et she’s so gone qui nous boucle l’affaire en 35 minutes de pur plaisir rock, du bon, du jouissif, alors ne boudons pas notre plaisir !
_________________ "Music is the healing force of the Universe" Albert
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