Voilà de quoi réjouir les fans de bon rock progressif ! Melody est un groupe français qui sort un unique album sur le label Pôle en 1976, label racheté par Tapioca l'année suivante. Le groupe est composé de Gérard Batrya (basse) Didier Dupard (claviers) Patrick Frehner (chant, percussions) Jean-Luc L'Hermitte (chant, guitare) Phil Louvet (batterie, percussions) et la chanteuse américaine Diana Chase. C'est Philippe Besombes himself qui les signe en 1975 et dirige l'enregistrement de l'album, qui, mixage compris, "s'étale" sur 2 jours, les 12 et 13 novembre 1975.
L'album est un excellent compromis de pop destructurée et de rock progressif, à la façon de Ange ou de Atoll à la même époque ; on décèle des influences Floydiennes sur certains titres, et d'autres plus proches des claviers endiablés de Keith Emerson sur Tarkus, ou le coté heavy du Lizard de King Crimson. A noter que l'intégralité de l'album est chanté en anglais.
L'album ouvre avec Merry Go Round sur une basse angoissante, prenante aux tripes, et explose littéralement grâce aux claviers et une guitare piquante ! puis s'est une accalmie, la voix cristalline de Diana Chase entonne une mélodie vaporeuse, la guitare reprend de plus belle sur des breaks de basse, la batterie accompagne lourdement. Les ambiances se succèdent, destabilisantes, les rythmiques sont lourdes, les mélodies aériennes, le rock progressif dans toute sa splendeur ; jamais sobre à l'envie, jamais explosif à l'éxcès ! superbe. Avec Run Faster, le space rock floydien des année 75/77 s'installe ensuite, claviers permanents, une impression que le ciel s'assombrit, puis la rtyhmique redémarre, puissante, exacerbée. Le plus étonnant est l'impression de rapidité à laquelle s'écoulent les morceaux ! Le dernier titre de la face A (dejà) ouvre avec la voix éthérée de Diana Chase sur un élan funky et mélodieux, à la rythmique toujours puissante et pourtant virevoltante : la formation jazzy de Gérard Batrya y est fatalement pour quelque-chose... Death Rebirth, la renaissance, la mort, une voix intrigante, un morceau ponctué par des claviers subtils, des cassures de rythme ; une invitation à la reflexion.
La face B ouvre sur air de cathédral, un ersatz de Gloria violent, entonné par Patrick Frehner, interrompu une fois de plus par un break qui s'échappe sur une mélodie : les claviers reprennent la barre, la rythmique accompagne. La guitare tatonne, un orgue de messe coupe la fuite en avant du morceau... Viens Voler avec moi est le seul morceau dont le titre est en français. La voix de Diana Chase se fait plus soul sur l'ouverture de Proverbs, mais la machine redémarre illico. Les titres s'enchainent sans interruption, Roll Around the Clouds puis When I'm Afraid I Sing a Song alternent les chevauchées de claviers et les ralentissements mélodieux. Ce dernier titre annonce le travail de Pink Floyd sur Animals, ce subtil et ambigu mélange de légèreté et de noirceur pesante. Les percus sont aggressives, les voix entêtantes et sacerdotales ; on croit assister à une messe noire corrompue, une lutte incessante entre le Bien et le Mal. Yesterlife, titre plus court mais tout aussi rythmé est un autre superbe exemple de breaks de percus et de batteries, au service des guitares syncopées et des claviers bondissants. Le trip se conclue par une montée de claviers et de batterie à travers la voie lactée...
un mauvais rip de vinyle

mais c'est mieux que rien