“Well come along walk with me
And learn the songs that lovers sing
When they believe”
L’amour, la solitude, la musique, les départs. Dans l’indolence des jours otieux, des heures ductiles, réconfortantes, je me suis réfugié dans cette œuvre, ses mélodies ont enveloppé mon âme, l’ont entraîné en d’infinis voyages. Je m’y raccroche aujourd’hui en des apesanteurs circonstancielles, imparfaites. Cent fois j’écoute les mêmes titres: “Chase the blues away”, son cœur tendre et limpide; “The river”, ample, sensuel, rédempteur dont j’adore les percussions opulentes, le vibraphone cursif et disert; “Café”*, lent, nostalgique, envoûtant; “Blue melody”; délié, d’une nonchalance un peu “club”, un peu “caraïbe”; “The train”, enfin, sarmenteux, nerveux, étiré, le plus jazz.
*En hommage, ma traduction:
J’étais alors un garçon de la montagne aux cheveux bouclés
En chemin,
J’entendis une voix
Me murmurant bonsoir
Et je la vis
Si seule
Elle avait ces yeux chinois et tristes
Qui chantaient à chacun de ses sourires
Ah, mais cette chanson!
Elle semblait flâner
Ce qui accrut
Mon amour pour elle
Puis elle s’approcha
Et nous valsâmes, nos cœurs battant la mesure
Tout autour
La mer ondulait
La brise priait
De ne plus la laisser seule
Seule
Oh, le temps s’en est allé
Et avec le temps
S’en est allé notre amour
Ah, aucuns de ses mouvements
Oh, comme une fièvre,
Juste comme une fièvre
Brûlant au-dedans, aucuns ne me quitteront.