Beaucoup de bouquins en lecture simultanée en ce moment...
Serais-je filou, que je dirais que je suis overbooké.
J'ai découvert en remontant le fil de Léon Bloy, dont j'ai dégusté l'Exégèse des Lieux Communs avec un mélange d'exaltation (cette plume !) et de stupeur (cette rage !), la littérature dite "décadente" de la fin du XIXè siècle en France. J'entame avec les Contes Cruels de Villiers de l'Isle-Adam, ce "poète maudit" selon Verlaine. Son oeuvre la plus célèbre.
A côté, entamé aussi le monument d'Hippolyte Taine, Les Origines de la France Contemporaine. 1600 pages au compteur dans l'édition Bouquins (cinq volumes regroupés en un), pour cette oeuvre dont la teneur scientifique (recherches assidues dans les archives pour reconstituer l'essence des temps abordés) côtoie l'élan de la langue, et la portée philosophique, sociale, politique...
Le marque page n'est pas beaucoup plus avancé non plus dans Je Fus - Essai sur la Liberté de Bernard Charbonneau. Penseur (mot employé à dessein car ne peut se cataloguer dans le registre d'une participation a quelconque scène littéraire, philosophique, ou universitaire) Aquitain peu connu et reconnu, précurseur avec son ami Jacques Ellul (qui dira de lui que c'est "le plus grand penseur de ce demi siècle") dès les années 30 d'une réflexion sur l'écologie politique, dans le cadre de vastes questionnement sur la liberté, l'influence de la société techno-scientifique, etc...
Jacques Ellul, d'ailleurs, dont je commence la découverte de l'oeuvre (cette année voit la célébration des 100ans de sa naissance, ce qui a accéléré au travers d'un colloque organisé à Bordeaux cette découverte) avec la lecture de son oeuvre fondamentale, La Technique, ou l'enjeu du siècle. Grand choc... La pensée d'Ellul et son analyse sont d'une clarté, d'une évidence, d'une érudition enfin, qui rendent les théories qu'il énonce absolument éblouissantes, et, par leur nature, assez effrayantes...

