Faisons fi des clichés, si vous êtes amateurs de moules frites, de bière et d’histoires drôles, vous n’êtes certainement pas sans savoir que le plat pays est aussi grand pourvoyeur de rock’n’rolleries joyeuses et débridées. En Belgique, il existe une scène musicale aussi exigeante que vivace qui met en avant des artistes à l’univers si particulier qu’elle se targue de rivaliser avec les Anglo-saxons.
Durant les années 70-80, des groupes comme Univers Zero, TC-Matic (d’où est issu le chanteur Arno) ou Machiavel tenaient le haut du pavé, mais depuis, une nouvelle génération totalement décomplexée a explosé et n’hésite plus à s’exporter. Des formations comme Ghinzu ou Girls in Hawaï en sont la preuve la plus éclatante.
Aujourd’hui, je vous invite à découvrir le groupe Hypnos 69, qui a sorti il ya quelques mois un nouvel album, Legacy. Hypnos 69 est un groupe fondé dans le ventre mou des 90’s, en pleine vague grunge autour de Steve Houtmeyers (guitare, chant, theremin, mellotron), Tom Vanlaer (basse, orgue Hammond et piano Fender), Dave Houtmeyers (batterie, piano, synthé) et Steven Marx (saxo, clarinette). L’album Legacy est déjà leur 8e réalisation et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas choisi la facilité musicale qui sied tant à la soi-disant nouvelle vague rock
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Leur musique est sans ambiguïté aucune affiliée au mouvement progressif avec une attirance certaine pour King Crimson et Van der Graaf Generator, l’emploi d’instruments à vent et les longues errances planantes ou angoissantes étant, comme leurs illustres prédécesseurs, leur marque de fabrique. Avec un net penchant pour les compositions à tiroirs, le quatuor revendique également des influences psychédéliques qui ne sont pas pour me déplaire tant elles sont assimilées avec maîtrise et créént un univers à part qu’on retrouve dans peu de groupes de prog’ de ces dernières années, force étant de constater que la plupart des artistes actuels répètent à l’infini leur Genesis/Yes mal digéré . Pas de pâle copie chez Hypnos 69 qui vous emmènera dans une galaxie où vous croiserez parfois Pink Floyd et Hawkwind. Vous serez donc en agréable compagnie pendant les 72 minutes de ce LP qui, pour couronner le tout, est zébré d’éclairs de génie guitaristiques pour le moins hypnotisants.
