L’émeraude Be3(Al,M)2(SiO3)6 (M = Cr, Fe, V) est composée de silicate d'aluminium et de béryllium, auquel s’ajoute du chrome, du vanadium et du fer. Elles se forment lors de la rencontre entre un magma crustal profond et des roches mantelliques. La réaction chimique de formation est estimée à plusieurs centaines d'années. C'est une des quatre pierres précieuses.
Est-ce ma formation de géologue (non je ne blague pas) qui me pousse à vous parler de ça?
Non. Quoique cette digression pourra servir.
Emeralds est un trio de ambient/drone/electronic music (dixit wikipédia pour la classification) en provenance de Cleveland. John Elliott, Mark McGuire et Steve Hauschildt sont les membres de ce groupe.
Actuellement, quatre albums sont à leur l'actif :
Solar Bridge (Hanson Records, 2008)

Emeralds (Hanson Records, Wagon/Gneiss Things, 2009)

What Happened (No Fun Productions 2009, Editions Mego 2010)

Does It Look Like I'm Here? (Editions Mego, 2010)

Voilà pour les albums. Il faut aussi parler de la trentaine de cassettes et EP que le groupe à sortis en petite quantité et tout en quatre ans

. A croire qu'ils jouent de la musique en permanence. Les albums sont donc des photographies d'un groupe en pleine évolution et en constante transformation à l'image de la cristallisation d'une émeraude.
Emeralds vous propose des voyages de plus en plus long au fil des albums. 25 min pour Solar Bridge contre un peu plus d'une heure pour Does It Look Like I'm Here?
On parle ici de musique hypnotique et envoûtante. Chaque album peint une ambiance différente et chaque album se "complexifie" en peu plus. Les deux premiers albums sont d'excellents albums de musique électronique planante de la trempe de Oneohtrix Point Never mais avec un son plus liquide. En témoigne les bruits d'eau à la fin de l'album éponyme
Emeralds. Vraiment d'excellents albums.
La touche originale de Emeralds apparaît dans l'empilement de différentes couches sonores qui caractérise les deux derniers albums. De vrais mille feuilles auditifs. C'est un véritable mur de son qui est proposé, une expérience sonique, plus sûrement que dans d'autres albums du même genre. Il suffit pour s'en convaincre de lancer la première piste de
What happened et de se laisser happer par ce crescendo scintillant, vrombissant et liquide qui se finit avec ces choeurs stellaires. Une fois dedans, on ne peut en décrocher. On est emporté, notre esprit lévite et vaque à ses pensées les plus diverses. On essaye d'imaginer ce que sont les sons que l'on entend. Notre corps est enveloppé par ce son chaud et réconfortant. Un délice. Une rêverie.
Avec 1h de musique, Does It Look Like I'm Here? apparaît comme une symphonie électro. Les titres sont raccourcis, plus de thème sont élaborés pour ne pas lasser l'auditeur. Sur cet opus, la guitare se fait plus présente qu'auparavant pour donner aux sonorités de nouvelles couleurs. On retrouve les mêmes qualités que l'album précédent. Des passages péchus côtoient des passages plus apaisés. On monte, on descend et on remonte. Et oui, tout ce qui monte doit redescendre malheureusement. Mais espérons que l'émeraude n'ait pas encore cristallisé et que ces bonhommes nous gratifierons d'autres disques avec autant de carats.
A vous de tenter l'expérience du joyau vert
