Oui. Pourquoi tu bailles Olivier ? Tu es fatigué ?
L'album n'est pas très bon mais cette chanson a fait ma journée. C'est suffisant.
En passant je ne savais pas que toute la hype montréalaise était inscrite sur le forum. Mais je leur fait un petit coucou

Non non, pas ici, rassure-toi. J’ai découvert la demoiselle avant la sortie de son album. C’est un pur phénomène de la hype montréalaise. Tout le monde se connaît, les musiciens, les producteurs… et les journalistes sont potes. Alors c’est facile ici d’ériger au rang de phénomène un chanteur ou une chanteuse au talent moyen quand d’autres, qui n’entrent pas dans ce cercle mais sont mille fois plus talentueux, végètent dans leur coin et abandonnent. La demoiselle a été surprotégée dès le début, avant même la sortie de son disque. D’abord par le boss de son label qui partait en guerre sur les blogues et partout ailleurs dès qu’on osait en dire un mot de travers. Mais mieux encore, la demoiselle elle-même en faisait de même, balayait la toile et répondait personnellement, maladroitement, à toute critique négative. Et certains journaux que je ne citerai pas ont aidé à monter le phénomène, ont propulsé leur amie en parlant beaucoup d’elle.
Voilà pour le côté hype. Mais ladite demoiselle s’est vue offrir de faire la première partie de Benjamin Biolay aux Francos alors qu’elle n’avait même pas encore un album en poche. Et alors que des dizaines de musiciens québécois qui en ont enregistré ne sont jamais invités. J’y étais à ce concert, c’est là que je l’ai découverte. J’y étais avec un journaliste en musique et un ami musicien. Et nous avons fait tous trois le même constat : « Qu’est-ce qu’elle foutait là ? » Elle n’était pas prête, et cette première partie nous a passablement emmerdés. Puis son album est sorti. Je l’ai écouté. Ennui… Paroles enfantines, petite voix crispante. Je participais au site d’un journal québécois sur lequel j’écrivais des critiques de disques et de spectacles.
J’avais parlé de son disque et de sa première partie comme je le faisais pour des tas d’autres musiciens. Sans aucune méchanceté, en jugeant l’oeuvre uniquement. Mais ma critique n’était pas positive. Et elle a fait le tour de la hype. Le producteur de la demoiselle a demandé au journal de la retirer du site. S’en est suivie une folie furieuse totalement lamentable. Sur les blogues et les forums squattés par la hype et ledit producteur, on m’accusait d’en vouloir personnellement à la demoiselle, que je ne connais pas du tout. Mieux encore : d’autres écrivaient également des commentaires négatifs ici ou là. Eh bien, la hype a décrété que c’était moi, qui m’inscrivais partout sur le Net sous divers pseudos pour démolir la pauvre fille. Qui m’a écrit elle-même d’ailleurs pour porter les mêmes accusations. Bref, une affaire dingue pour un petit texte dans lequel mademoiselle n’était pas encensée. Alors pour ma part, mademoiselle n’existe plus, je ne veux plus rien en savoir, et la hype montréalaise, je l’emmerde.
Au Québec, ce n’est pas comme en France. Si tu aimes un disque, tu l’encenses. Si tu ne l’aimes pas, tu fermes ta gueule. Quasiment tous les critiques en musique des médias sont d’une complaisance peu professionnelle, certains ne font pas un boulot de critique, mais font la promotion de leurs potes. Et ceux qui osent faire leur travail objectivement passent pour des frustrés qui cherchent à se venger personnellement par pure méchanceté. Résultat : la presse québécoise est d’une rare platitude, linéaire, soporifique.