Par mes lectures, les échanges que je peux avoir avec quelques musiciens, je prends conscience de l'incroyable prix que nombre de nos gloires des années 60 et 70 ont dû payer pour tout ce dont ils ont abusé : déchéance liée à l'alcool, dépendance aux drogues dures, dépression sévère...
On connaît évidemment les cas médiatisés. Janis, Jim, Jimi... Mais si on n'en parle pas autant, voire pas du tout, ils sont immensément plus nombreux à avoir plongé dans les années 70.
À tel point que je me pose cette question : on accuse le punk et le disco d'avoir provoqué la chute de ces courants musicaux qu'on aime tant. Mais n'est-ce pas plutôt le fait que, dans la deuxième moitié des années 70, "nos" musiciens n'avaient plus rien à dire, étaient vides d'inspiration ?
Très riche et très intéressant ce débat. En fait, à mon avis, ces musiciens ont payé le tribut de la gloire. Tournées incessantes, popularité soudaine, pressions exercées par les maisons de disques, peur du lendemain, peur de ne plus être aimé, égocentrisme, etc ... De plus, ils étaient entourés de "rats de cambuse", de flagorneurs et profiteurs.
Et puis, nous étions arrivés à la fin d'un cycle, comme cela a été très bien dit. Disco, Punk, Grunge, les styles "nouveaux" ont pris la relève, à l'image du "yéyé" par rapport au rock and roll (déchéances nombreuses là-bas aussi - Vince Taylor, Gene Vincent, Frankie Lymon, etc ...), puis la vague Beatles et tout ce qui a suivi par rapport aux Shadows par exemple.
Alors bien sûr, pour tenir le coup, direction les cames, les excès, puis la déchéance physique que suivait la mort.
_________________ Les postillons et les grossièretés sont des intempéries du langage, irrémédiablement classés catastrophes naturelles.
(chansonnier de cabaret, d'après une idée originale de Jules Renard)
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