Depuis très longtemps, on peut emprunter des livres à la bibliothèque, les lire à la maison, et les ramener sans rien avoir à débourser. Est-ce qu'on se précipite ensuite chez le libraire pour acheter le bouquin ? Non. Pourquoi alors les écrivains devraient-ils accepter le libre accès à leurs oeuvres, et pas les musiciens ? Peut-être parce que du fait du taux de rotation élevé des librairies, bon nombre d'auteurs y gagnent largement en terme de visibilité. Ils sont ainsi découverts par le public, et il est sacrément plus facile d'acheter un auteur qu'on connait qu'un auteur inconnu. Peut-être aussi parce que de nombreuses études ont établi que les utilisateurs les plus assidus des bibliothèques sont aussi de gros acheteurs de livres (voir les derniers chiffres de la Direction du Livre et de la Lecture par exemple). Peut-être aussi parce qu'ils touchent une rémunération relative au droit de prêt. Pour la musique en bibliothèque, c'est une autre histoire. Le prêt des disques relève d'une tolérance de la part des éditeurs étant donné qu'il n'est pas réglementé (étonnant d'ailleurs).
Industrie. Vous rendez vous compte de la portée de ce mot ?
Un artiste c'est un peu comme un artisan. Dès lors qu'un produit à l'origine artisanal est industrialisé, ce n'est plus de l'artisanat.
C'est pareil pour la musique. Point final. Donc qu'ils crèvent.
Adorno était également très critique sur les "industries culturelles", ce qui est tout à son honneur vu que c'est lui qui a inventé ce terme. Débat sans fin évidemment, mais bon. Les Boo Radleys ou My Bloody Valentine auraient-ils pu mettre au point leurs perles sans le soutien financier et logistique de Creation ? Probablement pas (d'autant qu'Alan McGee a été plus que patient pour ces derniers). La gestion actuelle d'EMI a-t-elle encore quelque chose à voir avec l'art ? Non plus. Quant à l'effet Internet, n'oublions pas que toutes les plate-formes de téléchargement, réseaux sociaux, portails, fournisseurs d'accès, etc, sont la propriété de grands groupes industriels. Là encore les dés sont pipés.
Ce qui est certain par contre, c'est que le prix des concerts devient ahurissant.
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