Forum de rock6070

Non non, rassurez-vous, je n'ai pas de pensées suicidaires !

Je pense à la mort pour mon travail. Je dois écrire un texte dans le cadre d'une cérémonie du souvenir qui aura lieu le 11 novembre. Et je n'ai pas l'inspiration bien éveillée en ce moment... Alors je fouille sur le Net, je cherche des infos, des citations, tout ce qui peut me donner une direction à suivre. Et je m'interroge : ça vous arrive souvent d'y penser ? La mort vous fait-elle peur ?

Je suis curieuse de voir qui va oser répondre le premier à cette question.
Alors, pour qui sonne le glas?

moi non, mais je pense plus à la mort des autres qu'à la mienne...

Pas une peur de la mort, une vraie panique... Comme un grand vide qui se fait en moi... Un machin qui te paralyse complètement.
Heureusement, ça ne dure jamais longtemps... Suffit de ne pas regarder les étoiles qui me rappellent l'immensité cosmique et notre insignifiance du même coup...

moi non, mais je pense plus à la mort des autres qu'à la mienne...

Pareil pour moi. Ce que je crains davantage, c'est la mort de ceux que j'aime, pas la mienne. Ce que je pense de la mort se résume dans le texte que j'ai écrit dans ce même cadre professionnel il y a deux ans :

Redonner sa place à la mort

L’idée de la mort est terrifiante quand on l’élève au rang de l’irrationnel. Quand elle nous effraie tant qu’on l’exclut instinctivement de notre quotidien. La démystifier nous la rend pourtant complice, compagne inséparable de notre vie qu’elle enrichit, car la savoir là nous souffle la volonté de savourer nos plus beaux instants qu’on sait encore plus précieux quand penser à la mort nous rappelle qu’ils sont temporels.

Dans nos sociétés occidentales modernes où la science repousse la mort toujours plus loin, mourir est devenu un tabou. On expurge la mort en se refusant d’y penser. Quand elle frappe, ceux qui restent n’ont plus seulement à faire face à la douleur. S’ajoutent à elle le silence et l’isolement, le sentiment terrible d’être atteint d’une maladie honteuse. La mort, aujourd’hui, a perdu le sens et la valeur qu’elle avait jadis, en ces temps que nous n’avons pu connaître et dont seule la littérature peut encore témoigner. Nos ancêtres la considéraient comme ce qu’elle est : un maillon indissociable de la chaîne de la vie. Elle les effrayait tout autant, mais ils la savaient inévitable et apprenaient à l’apprivoiser en société, lors de ces banquets festifs qui suivaient les funérailles.

Aujourd’hui, nous mourrons et souffrons silencieusement, désorientés par la perte de nos traditions et par ces modes qui nous invitent à courir après la futilité d’un confort matériel dans lequel la spiritualité se tait. Redonner à la mort la place que la nature lui a faite ne serait ni pas en arrière, ni fuite en avant. Ça nous porterait à nous réapproprier nos sentiments, à refuser que l’évolution de notre société les déshumanise. Rien ni personne n’enfantera l’immortalité. Alors autant apprendre à vivre avec la mort.

Comme le disais mon père : "Je n'ai pas peur de mourir, j'ai seulement peur de ne pas assez vivre"

Autrement dit, peu importe l'âge auquel ça nous arrive, pricipal c'est que ça n'arrive pas trop tôt.

Il avait raison mon père.

Il est mort trop jeune.

Déjà que j'avais pas le moral moi.


Merci Witchy Cow, hein.

Souvent j'essaye de réaliser que je vais nourrir, disparaître, être rayée de la carte. Comme tous ceux qui sont passés de l'autre côté du miroir.

Si j'ai peur de la mort ... Eh bien oui et non.

Oui ! car j'ignore l'inconnu, le saut éternel et l'idée de perdre tous ceux que j'aime et cette terre où nous vivons, respirons et partageons !....

Non ! aucun regret par rapport à l'égoïsme de l'homme de ces vaticanneries, ses papes et ses soupapes, ces souffrances et cette misère pour la plupart des gens qui vivent dans des conditions inhumaines, ou quelques élus se partagent la planète au détriment des pauvres gens ! Pour ces raisons et bien d'autres, je n'ai pas peur de la mort ! Ce serait plutôt une délivrance !

.... On dit que j'ai poussé en dessous d'un gibet, où mon grand-papa s'balancait déjà avec un collier.... un collier tressé de chanvre il l'était un foutu foulard ....à graine d'ananar .....
(Léo Ferré)

La mort, c'est une fin inéluctable pour tout être vivant. Alors, j'y pense, elle me fait parfois peur. En fait, j'ai plus peur de mourir après de longues souffrances que de mourir de ma belle mort, disons d'une crise cardiaque fatale.

:(
Déjà que j'avais pas le moral moi.


Merci Witchy Cow, hein.

De rien, c'est tout naturel !

être rayée de la carte.

Je relisais justement ce week-end un passage du livre que Stefan Zweig a écrit sur Marie Stuart. La définition de la mort n’a-t-elle pas changé de trajectoire au fil des siècles pour emprunter un chemin qui nous la rend plus difficile à supporter ?

Marie Stuart se savait condamnée à mourir d’un coup de hache (elle devra en subir trois des mains d’un bourreau malhabile, ivre disaient certains témoins même si Zweig n'en parle pas dans son ouvrage). Elle choisit de consacrer ses derniers instants à tout ce qui lui restait encore : la possibilité de façonner l’image que l’histoire garderait d’elle. Elle mit en scène sa propre mort, choisit ses vêtements avec plus de soin qu’elle ne le fit lors de ses heures glorieuses, s’interdit de montrer le moindre signe de faiblesse, mourut plus dignement qu’elle avait vécu parce qu'elle ne voyait pas sa mort comme une tragédie, mais comme un ultime combat, une revanche sur ses ennemis. Elle savait qu’une mort héroïque lui assurerait d’avoir une place dans l’histoire bien plus noble qu’une mort en lâche et les lourdes erreurs qui furent les siennes au cours de son règne. Il y avait aussi, bien sûr, cette dimension religieuse qui rassurait les croyants. Tout ça lui donna la force d'affronter l'horreur de sa condamnation à mort.

Mais en 2008, la mort a perdu son sens, sa place dans notre société. Non ?

:(
Déjà que j'avais pas le moral moi.


Merci Witchy Cow, hein.

De rien, c'est tout naturel !

Mais je t'en prie Witchy après toi !

Où là là déjà que je suis super angoissé devant la vie alors la mort. Ce qui me fait paniquer le plus c'est le vide qu'on laisse en nos proches.

"mieux vaut arriver en retard dans ce bas monde qu'en avance dans l'autre" (je ne sais plus qui)

au fond peut etre que malgré les "on dit" les gens qui ont le plus de courage face à la mort sont ceux qui choisissent leur fin ?

le suicide ( quel vilain mot ) ou le désir de mettre un terme à sa vie ( pour X raisons ) n'est il pas au fond un acte de courage ?

tiens faudrait relire " le droit à la parresse " et avoir une pensée pour son auteur Paul Lafargue !

c'est marrant ( enfin si on veut ) mais à plus de 50 balais la grande faucheuse est loin de me faire peur .