Il y avait quelque chose de très profond dans le mouvement hippie, qui était avant tout un état d'esprit, un idéalisme, une aspiration à refaire le monde sur de nouvelles bases, fondées sur d'autres rapports humains, la fraternité, la solidarité et la non-violence. Et une recherche permanente, une quête de l'aventure, l'appel de la route et des voyages, intérieurs et extérieurs. Il y avait aussi pas mal de naïveté, d'utopie et de maladresse, étant donné le jeune âge de la plupart des participants, et surtout son côté inédit, sans précédent dans l'histoire (le mouvement beat n'avait pas eu du tout le même impact), ce qui faisait que tout était à réinventer, dans un contexte qui n'était pas toujours propice, et qui peut expliquer en grande partie l'échec relatif du mouvement, qui s'est terminé dans une certaine désillusion vers 1974-75. Surtout ce qui s'est passé, c'est qu'on s'est rendus compte qu'on n'était pas aussi suivis qu'on rêvait de l'être, ça n'aurait pu marcher que si tout le monde avait adopté l'état d'esprit hippie, et c'était évidemment impossible. Maintenant, si certains qui n'ont pas connu ce mouvement veulent le considérer comme "une mode" ou "une pantalonade" parce qu'ils ont lu ça je ne sais où, libre à eux, chacun sa vision, je crois qu'ils passent à côté de l'essentiel, mais je n'entrerai pas dans ce genre de débat, je préfère en garder l'image que j'en ai, basée sur mon vécu et mes expériences, même si je ne l'idéalise pas.
Puisque Radada évoquait le mouvement hippie en Allemagne, je l'ai un peu connu car j'y allais de temps en temps au début des 70s retrouver une petite amie, et j'étais assez impressionné par le degré d'implication des jeunes allemands, qui allaient bien plus loin que les français, qui étaient plus constructifs, s'organisaient davantage en communautés, on peut en voir le reflet dans le krautrock par exemple. J'avais le même sentiment quand j'allais à Amsterdam, une ville qui était hallucinante à cette époque à tous points de vue :)
Pour Cyril : Non je n'ai gardé aucune de mes fringues de l'époque, les manteaux afghans, les tuniques indiennes, les pattes d'eph,.. que j'ai usés jusqu'à la corde.