Forum de rock6070

Ce qui est intéressant, c'est de voir le fossé incroyable qui se creuse entre le monde virtuel et le monde hors du Web. Deux mondes dans lesquels les valeurs sont totalement différentes. On réclame sur le Web ce qu'on n'oserait jamais demander dans notre vie, disons, physique. Prenons un exemple : allons-y avec le téléchargement illégal, alors.

Une maison de disques édite un CD et le commercialise. Il circule sur Internet, sur un blog de google. La maison de disques envoie une plainte à google, le blog ferme. Ou la plainte est envoyée à rapidshare qui retire le fichier. Gronde générale. Comment osent-ils ? De quel droit cette satanée maison de disques nous prive-t-elle de prendre cet album gratuitement ?

Ça donnerait quoi dans la vie réelle ? Jean Dupond met une petite annonce dans un journal local. "Rendez-vous devant les locaux de telle maison de disques. On entre, on fait le tour des lieux, et on se sert copieusement en CD sans payer. Yeah !" 50 personnes se présentent ce jour-là, sonnent à la porte de la maison de disques. Que fait-elle ? Elle les laisse entrer ? Non, elle appelle la police. Est-ce anormal qu'elle le fasse ? Va-t-il y avoir un soulèvement de foule parce que la maison de disques refuse de donner ses CD gratos ?

Premièrement, jamais un Jean Dupond ne mettra une telle annonce, parce qu'il sait que c'est totalement loufoque et que personne n'y répondra. Deuxièmement, on me dira que ce n'est pas pareil, un CD, c'est matériel, les MP3, c'est numérique. Mais là n'est pas le sujet ici. On ne refera pas l'éternel débat sur le téléchargement illégal, on l'a déjà fait. Simplement, dans un cas comme dans l'autre, la maison de disques défend ses intérêts. C'est parfaitement normal dans la vie non virtuelle, mais condamné dans la vie virtuelle.

J'insiste encore. Le but de ce sujet n'est pas de défendre l'industrie, ou de la condamner, de justifier le téléchargement illégal ou de le fustiger. Par pitié, on a déjà tout dit sur ce sujet, on tournera en rond. Le but est de mettre en lumière ce fossé entre les deux mondes, ce qu'on exige de l'un alors qu'il ne nous viendrait même pas à l'idée de le demander dans l'autre. Vous me suivez ?

Le but est de mettre en lumière ce fossé entre les deux mondes, ce qu'on exige de l'un alors qu'il ne nous viendrait même pas à l'idée de le demander dans l'autre. Vous me suivez ?A 100%.
Alors, il y a la gratuité offerte, le streaming, les clips donnés.
Idem pour les écrits (tous les journaux ont leurs sites), les artistes visuels, etc.

Maintenant, imaginons qu'on te mandate pour un travail. Faire un classement informatique d'une bibliothèque de village par exemple.
Facile à pomper, ça.
Tu te casses le cul un mois, mailes un premier jet, et on te dit que tout compte fait non merci.
On réemploie ton listing avec 2-3 modifs et l'affaire est belle.

Il est important de ne pas voir qu'en mode pourmoi, mais se placer, en observateur, du côté de ceux qui font qu'une chanson va être enregistrée, du travail que ça demande, des frais (une Gibson 335, tu ne la télécharges pas), avoir le respect des artisans, ceux qui soudent les câbles, ceux qui œuvrent pour que l'art resplendisse.

Les frais, parlons-en. L'internaute exige que tout doit être gratuit. Mais le Web ne marche pas que sur une base virtuelle. Google, rapidshare, ce sont des sociétés qui emploient du personnel. Des gens qui travaillent dans des bureaux, sont payés pour ça, mangent grâce à ce salaire. La vie réelle. Lorsqu'ils défendent leurs intérêt pour ne pas faire couler l'entreprise, les internautes s'en plaignent. On ne voit pas le fait que google nous simplifie la vie avec un outil de recherche gratuit, on condamne l'entreprise parce qu'elle ferme des blogues pour lesquels elle a reçu des plaintes. Des blogues que des internautes utilisent en ne respectant pas les règles. Mais dans la vie réelle, vous en connaissez beaucoup, des entreprises qui proposent leurs services gratuitement ?

Oui, bien sûr, il y a les revenus publicitaires, le bon chiffre d'affaire que font ces entreprises. Comme n'importe quelle entreprise dans la vraie vie. Le but d'une entreprise, c'est de faire de l'argent. Là encore, normal dans un monde, condamnable dans l'autre.

Utopie aussi, parce que les internautes s'imaginent qu'une société américaine, qui vaut 210 milliards de dollars à la Bourse, allait accepter sans broncher de se laisser couler parce qu'elle protège des internautes qui contreviennent aux lois sur les droits d'auteur de son pays ? Je ne condamne pas ces blogs, là n'est pas mon but, mais on vit dans un monde virtuel un peu aveugle, non ?

Les frais, parlons-en. L'internaute exige que tout doit être gratuit. Mais le Web ne marche pas que sur une base virtuelle. Google, rapidshare, ce sont des sociétés qui emploient du personnel. Des gens qui travaillent dans des bureaux, sont payés pour ça, mangent grâce à ce salaire. La vie réelle. Lorsqu'ils défendent leurs intérêt pour ne pas faire couler l'entreprise, les internautes s'en plaignent.C'est en effet tétanisant, consternant, mais normal.
Enfin, normal pour le lambda qui s'en est fait son quotidien, comme s'il y avait de l'argent virtuel qui coulait d'un robinet virtuel pour payer la secrétaire.
Je ne peux pas comprendre qu'il n'y ait pas un millimètre de réflexion. De jugeotte, au moins.
C'est ainsi depuis la nuit de siècles : ce qui est gratuit n'a, par définition, pas de valeur.
On est mal barres, ami(e)s.

Et pourtant, ce que nous utilisons gratuitement sur le Web a pris une valeur considérable dans notre vie. Google, ce n'est pas seulement un outil de recherche, c'est aussi gmail. Nous sommes nombreux à utiliser ce service pour notre messagerie principale, pour prendre nos messages partout dans le monde. Et combien ça coûte ? Rien. Ça n'a aucune valeur parce que c'est gratuit ? Que ferions-nous si gmail plantait ne serait-ce qu'un jour ?

Quel service gratuit pareil avons-nous dans la vie non virtuelle ? La distribution du courrier par le facteur ? Mais ce facteur, la poste, par qui sont-ils payés ? Par l'État, non ? Donc par nos impôts. Rien n'est gratuit dans notre monde physique, mais tout devrait l'être dans notre monde virtuel. Pourtant, il y a beaucoup de gratuité sur le Net.

Moi, quand de piquais des disques en magasin, je savais que j'étais un voleur. Malhonnête dans les faits, mais honnête dans ma tête.

moi, quand je piquais des 33 t je savais que j'étais un voleur et je ne vois pas où je pouvais être honnête ??? Mais je me faisais plaisir c'est sur et à l'époque j'étais persuadé que je volais des "riches", maintenat, je suis vieux et j'ai compris qu'on ne vole que les pauvres ...
si tu voles, le" patron" répercute ça sur ses marges mais ni lui ni les actionnairesne sont volés ..
mais ça n'empêche pas des fois pour le fun .... mais plus une façon de vivre. (j'ai un salaire aussi ....)

Tiens, je serais curieuse de savoir si on a tous piqué étant gamin, des disques ou autre chose. Moi oui, au point de finir au commissariat quelques fois. Mais même si, quand on est enfant, c'est un jeu, on a pleinement conscience du geste qu'on pose. On vole. En ce qui me concerne, ça m'a passé après l'adolescence. Effectivement, quand on en est au stade où on gagne sa vie, où on peut se payer ce qu'on volait, et surtout où se faire prendre ne pardonne plus parce qu'on n'a plus l'excuse de l'enfance, on se calme. Généralement. Mais la différence est bien là. Dans la vie réelle, quand on pique un disque au magasin, on en est conscient. Sur le Web, non.

Mais la différence est bien là. Dans la vie réelle, quand on pique un disque au magasin, on en est conscient. Sur le Web, non.J'en ai fauché des centaines (non, je n'exagère pas), c'est en effet une autre sensation que piller via Rapidshare.

Le moteur, c'est la peur. L'adrénaline. Ça fait partie du jeu quand on est enfant. La crainte de se faire prendre, qui n'est pas présente sur Internet.

Tiens, je serais curieuse de savoir si on a tous piqué étant gamin, des disques ou autre chose. Moi oui, au point de finir au commissariat quelques fois.
J'ai deux anecdotes. J'arrive ! C'est un peu long à taper...