|
Bonjour à tous,
Le Z dans mon pseudonyme est la petite touche singulière qui marque la différence avec les extravagants dénombrés ici, affublés du même label de fabrication, à savoir Philippe. Je précise, pour les anthropologues en herbe, que ce Z n’a nul lien avec mon nom de famille. Il est ici question d’une "private joke", dont la signification est appréciée par les seuls membres de mon fan-club hautement sélectif, composé de ma femme et de votre serviteur.
Avec presqu'un demi siècle au compteur, je confesse que mes oreilles en ont entendu des splendeurs vertes et des abominations pas mûres. Si je néglige les 45 tours des Slade, T.Rex et affiliés, mon premier achat vinylesque d’importance fut "School’s out" d’Alice Cooper. C’était donc en 1972 et j’étais un jouvenceau. Voilà bien un album dont je garde un excellent souvenir. Intrigué par la pochette, j’avais insisté pour écouter la bête, sans encore percevoir combien cet acte allait bouleverser mon existence. Le vinyl était en effet ceint d’une petite culotte féminine (rose, si j’ai bonne mémoire) qui a fait chavirer au rouge pivoine la frimousse du disquaire. Bref, ce jour-là, je me suis dit en mon for intérieur que mon irruption dans l’univers musical des adultes s’annonçait sous les meilleurs auspices (de vieux et de moins vieux). Avant de déplacer cette bafouille dans le sujet dévolu aux « musiques X », sachez que cette anecdote est tout à fait véridique. Ont prestement suivi : “Foxtrot”, “Close to the edge"», “Larks’ tongues in aspic”, “Houses of the holy”… La conséquence, insoupçonnée alors, est qu’aujourd’hui je paye un lourd tribut sous la forme d’un amoncellement de vinyls un peu trop larges pour en faire des dessous de verres, à moins de servir la Chimay dans des marmites.
Au cours de mon périple musical, enrichi de lectures idoines ("Best", "Extra" et "Rock & Folk" qui fut un magazine hautement estimable), j’ai arpenté différentes rocades : progressif, hard-rock époque NWOBHM, kraut/Kosmische Musik, pop/rock, jazz-rock/fusion, post-rock… En substance, j’estime être fermement ouvert. Ne trouvent cependant pas grâce à mes ouïes : variété franchouillarde, rap, musette, Boulezeries… Pourraient également s’ajouter à cette liste certaines musiques d’obédience death metal, essentiellement du fait des « vocaux » et éructations rédhibitoires aux yeux de mes oreilles. Enfin, Opeth ça en jette… Encore qu’un jour ma fille est revenue de l’école avec des CD d’Anastacia et de Britney Spears dans sa besace. Trois claques et deux Pater Noster à Jon Anderson plus tard, elle était fan de Nightwish. La tolérance a ses limites que la raison ne saurait anatomiser. Je m’aperçois, à la relecture, que cette phrase est soit profonde, soit totalement crétine. Ayant opté pour la première hypothèse, je l’ai finalement laissée, mais ne me demandez pas de vous en expliciter le symbolisme sous-jacent. Mon fils a quant à lui toujours suivi le sillon tracé par son digne père, dont il pille abondamment la discothèque. A 1 euro le CD loué, j’y trouve finalement mon compte. Mais, je m’égare de Troyes, comme disait Ange…
Depuis maintenant quelques années je suis revenu à mes premières amours : le rock progressif sous toutes ses formes, du RIO au neo-prog, car à l’inverse du cabillaud, tout est bon dans le ton. Avec Internet et par l’intermédiaire des blogs, je prends le plus grand plaisir à exhumer certaines œuvres des années 70 sur lesquelles, faute d’argent, j’avais dû faire l’impasse à l’époque. La "hard rock anthology" recense quelque 1200 groupes et 3600 albums (la plupart non réédités sous format CD) pour la seule période 1968-80. Bref, il y a de quoi s’occuper jusqu’à la découverte de l’immortalité. De formation ingénieur en électronique, j’ai estimé, un jour, que la plaisanterie avait assez duré. De fait, depuis une douzaine d’années je suis journaliste. Un métier qui m’a notamment permis d’explorer les aéroports, les hôtels et les salles de conférence d’un certain nombre de contrées exotiques comme la Belgique, la Suisse, le Luxembourg ou la Lozère. Cet été, je pars en vacances au Canada. Mais je n’ai pas encore localisé ce pays sur le planisphère. On verra bien !
Sur ce, je vous laisse, ma piqûre m’attend. Veuillez agréer…
_________________ "Chi va progo, va sano" (maxime zuffantienne) "Dur alex, led sex !" (Bibi Fricotin)
Dernière édition par PhilZ le Mar Juil 14, 2009 3:15 am, édité 1 fois.
|