( Kawi Iseult raconte : ) " J'ai découvert la musique 60-70 par les Stones, les Beatles... et peu à peu, on a envie de choses plus pointues. Pour moi, ça a surtout été côté folk ... "
Voilà une fort belle entrée en matière musicale, que je détourne,
toute honte bue, à mon profit, qu'il me soit pardonné .. amen ..
Donc récapitulons.
J'ai été initiée, après que les dinosaures aient disparu, au rock
ou plutôt à la pop par les Fab Four, époque "Rubber Soul".
J'ai de suite été conquise par les mélodies ("Norwegian wood",
"Michelle" - dont j'étais jalouse, soit dit en passant ! , ..) ,
les harmonies, la fraîcheur de l'inspiration et tutti frutti ..
Vint ensuite l'ineffable, l'inégalable "Revolver" garni de bijoux
("Got to get you into my life", "Tomorrow never knows", ..) .
La suite vous connaissez: l'orphéon halluciné du sergent Poivre,
l'imprégnation acide, les carrousels fous et l'apothéose:
l'exceptionnelle montée d'adrénaline, le fil tendu à rompre:
"A day in the life", pure intensité, diamant noir, sur les genoux
je me suis affaissée, brisée par l'émotion ,
- insuffisants cardiaques s'abstenir - puis du temps, beaucoup
de temps pour refaire surface si possible !!
j'ai reçu cette bénédiction il y a déjà quelques paires d'années,
à la réécoute la magie opère toujours, instantanément,
puissamment: cette musique est vaccinée contre la déliquescence.
....
....
Quant au folk, il m'a gracieusement ouvert ses accès aux trésors
fort par hasard, un jour falot qui accusait son âge et
dont je n'espérais rien, si ce n'est qu'il se dissolve vite fait,
et voyez donc combien les chemins de la zizique sont impénétrables !
J'étais là dans la ville basse à musarder sans entrain lorsque,
poussée par je ne sais quel elfe farceur, je franchis malgré moi
la porte branlante d'un disquaire chenu, cheveux broussailleux
et qui m'avait bien l'air d'un beatnik égaré.
Quoiqu'il en puisse être, l'ascète s'était, si je puis dire,
spécialisé dans l'antiquaille et le vinyle rassis et pourtant !
Etant là, je commençai à fureter parmi les antiques cires et
le "Pampered menial" de Pavlov's Dog se mit à me faire des invites.
Cependant je suis ressortie avec dans mon cabas le disque d'un groupe
qui m'était parfaitement inconnu. Il s'agissait de "Liege and Lief" de
Fairport Convention et je dois dire que je n'ai pas vraiment regretté
mon choix irrationnel. Les ballades du combo doucement
électriques sont lancinantes et procurent un apaisement
béatifique qui me fait monter les larmes aux yeux, envahie
par un sentiment de plénitude, de réplétion pour tout dire.
J'ai appris plus tard que cette plaque était l'un des albums favoris de Jimmy Page
(et effectivement les influences folky sont bien présentes
chez Led Zep, notamment sur leur second opus) .
Pour ce qui est des Stones, on n'a été présentés que sur le tard,
aussi étrange que cela paraisse.
Mais ceci est une autre historiette, que je détaillerai une autre fois.
