J'ai trouvé le week end dernier sur un bric à brac un disque de l'artiste chilien Victor Jara
Ce qui a réveillé le gauchiste qui sommeille en moi et m'a donné envie de vous en parler.
Je sais que certains sur ce forum connaissent ce personnage mythique mais la grande majorité ne doit probablement rien savoir de lui.
Voici en quelques mots de qui nous parlons :
Victor Jara était un chanteur et homme de théâtre chilien né en 1932 et mort en 1973 il eut dans son pays une immense popularité pour ses chansons s'inspirant du folklore et aux textes très engagés politiquement. Mais c'est sa mort dans des circonstances des plus tragiques qui lui assura (au moins pour un temps) une notoriété internationale.
En effet, son engagement politique se concrétisa lorsque Salvador Allende fut élu président du Chili et il devint un des principaux soutiens, dans les milieux artistiques, de la politique de réforme et de justice sociale du gouvernement. C'est pourquoi les sbires de Pinochet ne manquèrent pas de l'arrêter le jour même du coup d'état (perpétré avec l'aide et le soutien d'une grande puissance), le 11 septembre 1973 .
Emprisonné dans le stade de Santiago il fut torturé et finalement assassiné quelques jours plus tard, d'une manière abominable.
Voici le récit d'un témoin oculaire, l'écrivain Miguel Cabezas prisonnier lui aussi :
"On amena Victor et on lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans celles de l'officier, une hache apparut. D'un coup sec il coupa les doigts de la main gauche, puis d'un autre coup, ceux de la main droite. On entendit les doigts tomber sur le sol en bois. Le corps de Victor s'écroula lourdement. On entendit le hurlement collectif de 6 000 détenus. L'officier se précipita sur le corps du chanteur-guitariste en criant : " Chante maintenant pour ta putain de mère ", et il continua à le rouer de coups. Tout d'un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l'on entendit sa voix qui nous interpellait : " On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix angoissée, il commença à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde reprit en choeur. C'en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant. D'autres rafales se firent entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor. Il y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait pas. Il était mort. " Miguel Cabezas (extrait d'un article paru dans l'Humanité du 13 janvier 2000).*Cet épisode relayé par les médias de l'époque a suscité une indignation planétaire et c'est ainsi que Victor Jara est devenu le symbole de l'artiste militant tombé au champ d'honneur du grand combat pour la liberté et contre l'oppression.
De nombreux artistes ont honoré la mémoire de ce martyr en écrivant des chansons sur lui notamment :
Julos beaucarne "lettre à kissinger", clash "washington bullets", jean ferrat "le bruit des bottes", gilles servat "Gwerz Victor C'hara" etc...
Pour en savoir plus
http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%ADctor_Jara http://www.asso-chc.net/rubrique.php3?id_rubrique=96.
http://wiki.meurrens.org/VictorJara#julos* publié sur le site http://www.asso-chc.net