Et puis il y a eu le lourd prix à payer ! La descente aux enfers d'une génération pas préparée à cette liberté totale qu'elle réclamait. L'amour libre, tiens... Je ne sais pas comment la jeunesse vivait réellement ce papillonnage à la mode. Moi-même, je ne peux pas concevoir l'amour au pluriel. Combien sont-ils à avoir accepté de partager publiquement tout en le vivant mal au fond d'eux ?
Justement à ce sujet, j'avais vu ou lu quelque chose là dessus, que la libération sexuelle était surtout pour les mecs, dans le sens où ça ne plaisait pas vraiment aux femmes, elles le faisaient pour être "in" mais ne le souhaitait pas plus que ça !

Ca ne m'étonnerait qu'à moitié en fait

Maintenant je n'ai pas vécu dans la peau d'un femme de cette époque, je ne peux que supposer !
Je suis assez d'accord avec cette analyse

. On est passé d'un coup d'un extrême à l'autre, car il ne faut pas perdre de vue non plus, que le diktat des "libérateurs" était tout aussi nuisible. Maintenant, comme tu le dis carotte, beaucoup de femmes ont "adhéré" au principe pour ne pas paraître coincées.
Dans "Les Particules Elémentaires", Michel Houellebecq va plus loin : il dit que la fameuse "libération sexuelle", c'était surtout bien pour ceux qui avaient un certain succès, physiquement parlant. Les autres, les moches ou les fades, s'en trouvaient exclus, ce qui accroissait leur ressentiment, puisqu'on prétendait que tout le monde y avait droit. C'est en tout cas la façon dont il l'a vécue, et je crois qu'il y a beaucoup de vrai là dedans.
D'une façon générale, mon expérience m'a montré que ce ne sont pas forcément ceux qui se prétendent les plus "libérés" et qui en parlent le plus qui pratiquent le plus.
Et le libertinage a toujours existé, personne n'a attendu mai 68 pour ça, et a toujours concerné un petit nombre d'individus, il était assez ridicule de vouloir l'imposer à tout le monde, d'où ceux ou celles qui se forçaient pour avoir l'air "libéré"
Je partage entièrement ton analyse Bernard. Maintenant, pour celles et ceux qui étaient totalement dans le trip de la libération, peu importe la beauté, qui était une valeur bourgeoise, fasciste et réactionnaire ! (à l'époque, l'exégèse verbale dominait aussi dans certains milieux, où tu étais très vite catalogué de "petit bourgeois" - en politique, pas de couleur pastel = drapeau rouge sang ou noir macabre, point barre !
Ainsi, beaux, belles, moches, fades, tout le monde passait à la casserole au nom de la liberté.
