Pat McManus, je l'ai vu il y a deux ans au Pacific Rock à Cergy. Il avait d'ailleurs repris Black Rose de Thin Lizzy.
ACCEPT : Paris, Bataclan, 6/4/12
Revoir Accept après 27 ans me replongeait dans un passé glorieux puisqu'en effet, ce fut la période faste où j'écumais sans relâche les concerts mais aussi pour le groupe qui, à l'époque, avait sorti Metal Heart, album qui les avait propulsés au rang de "groupe-star"dans le Hard Rock. Ceci dit, deux ans plus tôt, le groupe avait publié Balls To The Wall, excellent album au demeurant, qui ne leur permit que de se produire dans la modeste Mutualité avec les nordistes de Stocks en première partie. C'est donc 27 ans après le concert du 14 mars 1985, que je me décidai à les revoir au Bataclan pour cette date parisienne qui se voulait être la première date européenne de la tournée Stalingrad. Dans la salle, je rejoins Lolo_Blasphème, Michel et Arnaud au sujet duquel j'apprendrai par la suite que son épouse fut tutrice du stage qu'avait effectué ma fille Léa en 3ème dans son entreprise de paysagisme. La première partie était assurée par Hell qui releva correctement le défi de "support band" délivrant son métal mystique avec ferveur et puissance. Seul petit bémol : la voix du chanteur, parfois insupportable mais bon à priori, certains diront qu'elle collait parfaitement à la musique du groupe. Ca m'a un peu saoûlé, j'en ai profité pour aller pisser.
Donner un concert alors que l'album Stalingrad venait tout juste de sortir puisque l'official release était le 6 avril, aurait pu, à priori, constituer un handicap manifeste, sachant que le public n'était pas très familier avec les nouveaux titres, mais bon, Accept, c'est du Accept, le headbanging et les "oh oh oh" suffiront à pallier ce manque. C'est donc justement sur deux titres du nouvel album que le groupe aux allures très martiales (station debout, regardant fixement le public) investit la modeste scène du Bataclan pour successivement interpréter Hellfire et Stalingrad. Pari risqué mais réussi. Cela étant, le quintet doit rapidement inclure un ou deux classiques, ce qui fut fait avec Restless And Wild et Living For Tonite suivis immanquablement d'un Breaker tonitruant sur lesquels Mark Tornillo, le chanteur, remplaçant d'Udo n'éprouva aucune difficulté à les interpréter tant leurs timbres respectifs sont proches. dans le public, c'est l'hystérie, un spectateur (jeune de son état) brandit même un vinyl de Breaker. Pari osé car ne le lâchant pas durant tout le concert, je me demande comment dans quel état il le retrouvera à l'issue du show. Et les classiques continuent avec Son Of A Bitch, chanson en partie censurée à l'époque de sa sortie car sur l'album Breaker dont elle est issue, les lyrics n'apparaissaient pas. Les clichés "acceptériens" n'en finissent pas de divertir le public, clichés qui reposent principalement sur des balancements en avant et en arrière avec les Flying V et qui d'après l'article publié récemment dans Rock Hard, auraient été mis en place par l'épouse de Wolf Hoffmann, Gaby. Pari gagnant puisqu'aujourd'hui encore, le groupe est connu pour ça. Le set se poursuit sur un titre extrait de Blood Of The Nations (Bucket Full Of Hate), excellent album de 2010, qui a permis aux cinq compères de revenir au tout premier plan puis sur Monsterman de Russian Roulette, dernier album du groupe avec Udo, paru en 1986 et qui, à l'époque, je l'avoue, ne m'avait pas laissé un grand souvenir. La cohésion du groupe est telle que même sur les nouveaux morceaux, ce qui est le cas avec Shadow Soldiers, celle-ci ne semble faillir à aucun moment, le groupe se faisant véritablement plaisir. Sur scène, tout le monde a le sourire, ce qui peut s'avérer étonnant pour le premier concert d'une tournée. Mark Tornillo est dans le ton quoiqu'un peu statique, Stefan Schwarzmann le batteur cogne comme un damné, Hermann Frank, le second guitariste qui porte un bonnet à la Philou et Peter Baltes le bassiste envoient régulièrement des médiators dans le public (d'ailleurs, je finirai par en récupérer un), ce dernier qui, plus tard dans le show au moment d'exécuter son solo de basse, haranguera activement le public. Version de Shadow Soldiers très fidèle à l'original qui débouche sur le solo de rigueur de Wolf Hoffmann certes efficace mais, somme toute, assez conventionnel. On revient sur Restless And Wild et l'un de ses titres-phare à savoir Neon Nights, un des rares morceaux du groupe qui adopte un rythme syncopé puis qui s'achève sur un déluge de guitares. Bulletproof de Blood Of Nations doit probablement rappeler de mauvais souvenirs à Hermann Frank puisque ce dernier avait trébuché sur scène lors d'un show donné à San Antonio le 6 mai 2011, le faisant tomber sur le dos. On enchaine successivement sur Losers and Winners (Balls To The Wall) et Aiming High (Russian Roulette). Après un solo de basse de Baltes, le riff tant attendu de Princess Of The Dawn (morceau sur lequel j'ai véritablement kiffé lorsque je l'ai entendu pour la première fois en 1983) résonne dans le vieux Bataclan. A chaque fois que je l'entends, ça m'fout des frissons tant il est varié dans son approche, percutant et accrocheur. Le Phil, je puis vous l'assurer, était aux anges à ce moment-là. Pas de temps mort, Up To The Limit (Metal Heart) assomme le public suivi de No Shelter et c'est là que l'incident se produit. Les enceintes situées à gauche de la scène sont devenues muettes, réduisant de fait de moitié la puissance sonore du groupe. L'ingé-son est au taque et tente de trouver pendant dix bonnes minutes, l'origine du problème. Promptement, le groupe décide de s'arrêter, s'éclipse brièvement puis Tornillo revient pour s'excuser et rassure également le public. Les quatre compères, une fois le problème résolu, reviennent pour nous asséner un Pandemic atomique. A croire qu'à ce moment-là, ils aient eu envie de donner tout ce qu'ils avaient pour essayer de se faire pardonner pour un acte qu'ils auraient jugé irréparable. Une petite musique familière en l'occurrence Heidi Heido dont on sait qu'elle fut le chant des soldats de la Wehrmacht (là, c'est nettement moins sympa), résonne pour annoncer un titre essentiel du groupe, à savoir Fast As A Shark (je suppose que la plupart d'entre vous, à la sortie de Restless And Wild, ont dû penser que leur vinyl était rayé, non ?). Après un rappel écourté, et comme pour faire fi de ce qui s'était produit juste avant, le public redouble d'énergie sur Metal Heart notamment sur les "oh oh oh" évoqués ci-dessus. Le groupe en reste coi. Ce n'est pas fini car une fois Teutonic Terror passé, le riff légendaire de Balls To The Wall provoque l'hystérie dans le public. Normal, ce titre est considéré comme un classique. Ca chante, ça bouge de partout, les "oh oh oh" refont leur apparition, le groupe fait durer le plaisir puis comme il faut bien conclure à un moment donné, Baltes, Hoffmann et Frank nous font les poses "acceptiennes" de rigueur. "Gaby, tu peux être fier d'eux, même vieux, ils ont bien retenu la leçon." Un concert vraiment magique de par la prestation donnée malgré les difficultés techniques provoquées par la coupure du son. Je me dirige ensuite vers le merchandising toujours aussi onéreux (tee-shirts pas vraiment terribles) en compagnie de Lolo_Blasphème, Michel et Arnaud, les quitte momentanément car apparaissent Peter Baltes, Wolf Hoffmann puis Stefan Scharwzmann pour procéder aux autographes et aux photos de rigueur. Ils se révèlent être des gens charmants et disponibles. La sécurité nous intimant l'ordre de sortir puisqu'à priori, une soirée dansante est organisée au Bataclan juste après, je retrouve mes trois compagnons avec lesquels nous rediscutons du concert. Hermann Frank se trouve près du tour bus et se laisse convaincre pour signer quelques autographes lui aussi et se faire prendre en photo. Il prend congé et quelques minutes plus tard, surgit dans la nuit parisienne, Wolf Hoffmann à qui je serre la main et que je remercie pour l'excellent concert que le groupe vient de donner. Qu'ils reviennent très vite car vous pouvez être sûrs que j'en serai.
Hellfire Stalingrad Restless And Wild Living For Tonite Breaker Son Of A Bitch Bucket Full Of Hate Monsterman Shadow Soldiers Guitar Solo Wolf Hoffmann Neon Nights Bulletproof Losers And Winners Aiming High Princess Of The Dawn Up To The Limit No Shelter Pandemic Fast As A Shark rappels : Metal Heart Teutonic Terror Balls To The Wall
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