Yes - Zurich - 23/11/2011
J'ai eu vachement peur pour ce concert. Nous sommes partis à deux bagnoles, et aux alentours de Basel (je ne dis plus Bâle pour éviter les jeux de mots avec le "trou".

), l'autre voiture nous appelle pour nous dire que la bagnole est tombée en panne. Le proprio de la voiture ne pourra donc pas assister au concert, super ! Par contre on peut toujours tenter de récupérer les autres passagers. Par contre, retrouver quelqu'un arrêté au bord de l'autoroute, quand les téléphones ne passent pas, c'est parfois difficile. On a bien cherché pendant une heure avant de les trouver. Trois quarts d'heures avant le début du concert, on était donc aux alentours de Bâle. Et Zurich, c'était à plus de 70 bornes. Finalement, ça l'a fait, pas de bouchons nul part, aucun mal à se garer, nous n'avons raté que les trois premières minutes du concert.
Yes avait commencé par "Yours Is No Disgrace", tirée de
The Yes Album. Tout devant, à quelques mètres de la scène, je n'en reviens pas : je vois Yes, devant moi, ce n'est pas un rêve ! Tout le monde est là, et ils ont bien l'air d'avoir pris de la bouteille ! Attendons voir ce que Howe et compagnie vont nous servir. Là ce n'est que l'entrée, mais elle déjà parfaitement réussie !
Ils enchaînent ensuite avec "Tempus Fugit", mais je savais déjà qu'ils allaient nous jouer des morceaux de
Drama. Pas une surprise pour ce morceau-ci. Après cela, on régale nos oreilles de "I've Seen All Good People". Et oui, un deuxième extrait du
Yes Album ! Un de ceux qui étaient avec nous les avaient déjà vu quelques jours plus tôt, il m'apprend que dans cette tournée, ils ratissent sur toute leur carrière.
N'oublions tout de même pas que c'est la tournée de
Fly From Here ! Après les vieux morceaux, ils reviennent à aujourd'hui en nous jouant "Life on a Film Set". C'est drôle, j'écoute en même temps les morceaux joués hier soir, histoire de me replonger dans le concert, et certains passages me rappellent précisément le show de la veille. Je revois
Alan White, endiablé, à sa batterie ;
Steve Howe, ses trois grattes, son acoustique, sa pedal steel, sa mandoline, et toujours autant excellent qu'il y a quarante ans ;
Chris Squire, imposant sur la scène ;
Geoff Downes, l'ex-Buggles en veste rouge kitsch, maîtrisant super bien sa multitude de claviers ; et
Benoît David, le nouveau chanteur, qui a le mérite d'assurer quand même sur scène (remplacer Anderson n'est pas une tâche aisée), même si sa voix est bien meilleure en studio qu'en live.
Après cela, l'idéal pour que je sois comblé ! Les lumières s'éteignent, et petit à petit, on voit apparaître sur les écrans derrière la scène des images familières. Depuis le début du concert, on offrait à nos yeux, en plus des fabuleux artistes, toute une foultitude d'images, parfois même des dessins (animés !) de Roger Dean lorsque le groupe interprétait des vieux de la vieille. Mais là, c'est merveilleux, c'est l'intérieur de la pochette de
Close to the Edge qui prend petit à petit forme sous mes yeux. Je savais déjà au préalable que le groupe ne jouerait pas "Close to the Edge" (je préférais savoir avant, histoire de ne pas être déçu s'ils ne la jouaient pas), mais je ne m'attendais pas à une si jolie version live de "And You and I" ! Chris jouant les parties d'harmonica, Steve connaissant toujours à merveille ses partitions. Le bonheur, du rêve en barre ! Un morceau de
Close to the Edge en live, par Yes !
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, à la fin de ces 10 minutes plus qu'agréables, Steve Howe s'empare du micro pour nous parler de ce morceau de 25 minutes qu'ils viennent tous juste de composer, même pas un an plus tôt. Downes joue son intro aux claviers, White suit, Howe rajoute sa mélodie, Squire s'invite au spectacle, il ne manque plus que Benoît David pour commencer la majestueuse "Fly from Here". Ce morceau est en fait une réelle réussite, je n'avais pas besoin de le voir interpréter en live pour m'en rendre compte, mais ça confirme bien l'idée que j'en avais avant de venir. A ce stade-ci, nous en sommes à peu près à la moitié du spectacle, et je sais que ce morceau constitue à lui tout seul un cinquième du concert. Je me laisse prendre pendant 25 minutes, j'en suis presque dégoûté que le morceau se termine si vite.
Dégoûté, ais-je dis ? Pas bien longtemps (si c'était vraiment le cas). Tout le monde sort de scène, sauf Steve Howe, qui reste seul, dans son mètre carré de lumière. Ils aiment bien faire ça on dirait (je repense aux solos de Steve Hackett la veille). Steve s'arme alors de sa belle guitare acoustique, et nous enchaîne avec brio "Solitaire", son solo du dernier album, puis "Clap", un ancien solo. Comme ça tout le monde est content, on a du vieux, on a du récent !
On aura ensuite droit au retour du groupe pour "Wonderous Stories" (
Going for the one). A la fin de ce morceau, Benoît David nous informe, sans trop qu'on sache pourquoi, que ce morceau date de 1977, avant de lancer "Into the storm", de leur dernier album. Jusqu'au refrain, je cherchais dans quel album apparaissait ceci. Et finalement, je rejette ce que j'ai toujours dis, à chaque écoute de
Fly from Here : tout l'album est bon en fait. Il a fallu que j'attende six mois et un concert pour me rendre compte qu'il n'y avait pas que la suite "Fly from Here" qui valait le coup. Mais attention, j'ai dis que le reste de l'album était bon, pas qu'il était meilleur !
Une fois terminé, le chanteur reprend le micro, nous dis que c'est déjà bientôt la fin, mais qu'avant, il y a ce prochain morceau. Les lumières se taisent, la guitare de Howe devient maléfique, brillamment accompagnée par les terribles notes de Goeff aux claviers, et on reconnaît enfin l'intro démoniaque de "Machine Messiah". Et c'est partit pour une dizaine de minutes excellentes. Finalement, ce concert sera comme une redécouverte de Yes : il y a du bon dans
Drama !
Mais malheureusement, c'est déjà l'heure de la fin. Enfin presque. Yes décide de terminer son show par "Starship Trooper". Quelle délicieuse idée ! Moi qui connaissais un peu moins
The Yes Album que les autres des 70's, ce concert m'aura vraiment redonné envie de me plonger totalement dans la quasi-totalité de la discographie du groupe, en n'omettant que les albums pop des années 80, et les quelques autres qui ne valent pas le coup.
C'est déjà presque terminé, ce concert sera passé beaucoup trop vite ! Alors mieux vaut profiter un maximum. Chaque minute restante de ce concert sera à la fois un supplice qui me rappelle que je vais bientôt devoir rentrer chez moi, mais surtout un plaisir immense. Profitons, profitons ! Et nous avons une bien belle occasion, le final est de toute beauté. Ça se voit qu'en quarante ans ils ont bien appris à terminer un concert. Le groupe salue son publique, se retire en coulisse, et nous aussi excité qu'un millier de puces. C'était un trop beau final, ça ne peut annoncer qu'un rappel, je ne vois que ça. Effectivement, les techniciens arrivent aussitôt pour changer les instruments et réarranger la scène en quelques secondes.
Voilà déjà Yes qui revient, sous un tonnerre d'applaudissement. Sur les écrans apparait la planète dessinée par Roger Dean en 1971 pour
Fragile. Autour de celle-ci tournent des bateaux volants en bois : celui que l'on voit sur la pochette, et un autre que je n'ai pas reconnu. Mais on oublie rapidement les écrans, puisque devant nous les musiciens nous jouent leur dernier morceau avant de s'en aller : "Roundabout". Et il faut enfin se rendre à l'évidence : le concert est terminé, il faut désormais rentrer chez soit. Moi je m'en fous, je suis super heureux, j'ai vu
Yes en concert, et c'était mon cadeau d'anniversaire de la part de mon père, pour mes 20 ans. Ah ça ! Avec Thiéfaine le vendredi d'avant, Steve Hackett la veille, et Yes ce jour-ci, mes 20 ans, je ne risque pas de les oublier !