en même temps, l'intérêt de cette stratification est discutable... l'analyse de masse c'est intéressant pour les chercheurs et les publicitaires mais pas quand on aime la musique, peu importe le style (moi je dis ça...)
On peut aimer la musique et la sociologie.
L'intérêt de la sociologie, c'est quand au delà des statistiques, elle met en évidence de phénomènes qui orientent nos comportements, et dont on a plus ou moins conscience. Un moyen de réaliser que l'on est pas si libre que l'on croit, et donc d'essayer de le devenir un peu plus. N'est-ce pas ceux qui se croient libres, qui sont les plus manipulables ? Mon père, lui appelle ça de la branlette.

Ça se défend.
J'espère ne pas paraitre trop agressif, c'est souvent le piège de l'écriture. J'aime assez cette discussion.
Pour en revenir à nos moutons, je ne défend à aucun moment l'idée que l'on choisisse consciemment ou par calcul ses gouts musicaux. Mon idée est que l'on évolue aussi en rapport/fonction de la société dans laquelle on vit, et c'est le cas pour la musique.
Il s'est simplement imposé à eux parce que c'est la musique qui les séduit réellement !
Alors il faut m'expliquer pourquoi on écoute plus Mozart à Neuilly qu'à Armentière ? Les gens qui habitent à Neuilly seraient par nature plus disposés à apprécier le classique ?
Je ne pense pas que la société conditionne complètement le choix de nos styles musicaux, c'est absurde. Je pense que c'est un phénomène, une force qui pèse sur notre orientation musicale au même titre que par exemple l'éducation musicale (formation de l'oreille), des affinités totalement subjectives, le hasard des rencontres et moult choses encore.
Ça l'est peut-être pour ceux qui écoutent de la musique à la mode pour être dans le vent, mais ceux-là passent aisément du disco au jazz si la mode les y entraîne, et n'y reviennent plus si le courant les mène dans une autre direction. Mais ce ne sont pas des passionnée de musique, aucun rapport, donc.
Je fais la même observation que toi, mais je me l'explique autrement. Plus une personne acquière de culture musicale, plus il acquière de "légitimité" dans le champs musical. Il y est plus libre, il peut se permettre d'écouter de la musique moins valorisée, de se balader entre les genres. On dira alors qu'il est éclectique, et c'est une qualité valorisée. Il peut même écouter de la musique au second degré, de la musique cheap, tout en restant très bien considéré dans son univers. Il aura alors de l'humour, ou de l'originalité, c'est aussi plutôt bien ça.
Tandis que celui qui a peu de culture musicale aura généralement des choix assez restreints, il sera beaucoup moins libre. Avec ses faibles outils pour évoluer dans le monde musical, il pourra difficilement passer d'un genre à un autre, ou écouter de la musique au second degré. Il sera très conditionné par la société, et se cantonnera généralement aux musiques qui sont valorisées par la société à un temps donné. Il suivra généralement la mode.
Ps : Un très bon papier à ce sujet :
http://www.cairn.info/article.php?ID_AR ... S_441_0003