Bien que j'écoutais de la musique avec une certaine passion en étant gosse (pre-adolescence), mon premier souvenir vraiment musique trippante, c'est à six/sept ans avec Stand Up de Jethro Tull, que mon père avait acheté principalement pour Bourée. J'ai passé des heures à l'écouter en alternant avec la bande son de Haïr (pas la version Frainche avec Julien)... beeen ouais j'ai jamais trop compris ce que celà foutait dans la collec du père
.... vu qu'il n'y avait rien d'autres en rock...
Les disques de jazz du père et de chanson française (Brel, Piaf) de ma mère, me plaisaient bien, mais pas de manière transcendentale... Mais je ne dirais pas que Stand Up est l'album qui m'a fait chavirer totalement..
... mais c'est clair que j'en redemandais
un peu plus tard j'ai écouté le radio, les Beatles et les Stones... j'aimais bien, mais toujours pas transporté
En arrivant au Canada en 73, pour me faire de l'argent de poche, j'ai commencé à livrer des journeaux, et je livrais une maison où je crevais régulièrement mon pneu (prétexte pour rester un peu et écouter la muze des hippies qui y habitaient... Grateful Dead, Floyd et pas mal de trucs psychés... Ces gars-là me fascinaient... et leurs nanas à moitié à poils
(il y en avaient plusieurs car elles se rasaient pas trop
) et baisant dans la pelouse
n'arrangeaient rien non plus. Tjs pas la transcendance, mais déjà une solide érection
pour un rock assez "free et wild"
...
Puis un jour, à la sortie de l'école (rentrée de 74), en passant devant un magazin de disque.... une pochette cosmique avec une grille de prison et deux mains qui l'agrippent.... Fascination et fixette
... l'abum venait tout juste de sortir et deux jours plus tard je me l'offrais avec mon propre fric... de retour à la maison, je me rue sur la chaine de mon père (une Sony 3-en1) et dépose cet incroyable
Crime Of The Century... sur la platine... et c'est parti
Là, je chavire
et je sombre.... je crois que ma plongée a durée deux heures en apnée... J'avais jamais rien entendu de tel (enfin si...
Echoes du Floyd chez mes hippies, mais celà m'avait surtout effrayé
>> les mouettes et le sonar).... mais ici, la baffe, la claque, le coup de pied au cul, l'érection et l'orgasme auditif en une seule fois!!!
QUEL PIED!!!!!!!! De plus, en un rien de temps, j'ai traduis et appris les textes.... qui me concernait, moi, l'écolier un peu rebelle et solitaire (encore trop nouveau arrivé, pour avoir des potes Ontariens) ....
Ce disque me parlait de moi
.... C'était moi, quoi!! Je m'appelais Rudy!! Rudy, c'était mon meilleur pote, le Rudy!!!
Puuuuutain!!... yen avait d'autres comme ça???
Been oui!!!
Dark Side Of The Moon
, Selling England By The Pound (çui-là, il m'a fallu un peu de temps), Thick as A Brick
, In The Court Of The Crimson King
, In The Land Of The Grey And Pink
....
WWWWaouwwwwww!!! que du bon!!!
Au début, mes parents laissaient faire, vu que j'apprenais l'Anglais à la vitesse vv' (vévéprime), sans trop se soucier des messages ultra-anti-connerie-humaine diffusés par ces tranches de plastique noir.... Mes jeunes frères me suivaient que de très loin, mais n'ont jamais plané comme moi... si moi, j'étais precoce, mes frères furent bien plus tardifs, un peu rebuté par la guéguerre qui s'installait entre mon père (qui symbolisait les villains dans TAAB, CoTC ou 2112 de Rush) et moi, occupé à me battre pour mes libertés fondamentales
je vous racionte pas la scène quand j'ai ramené Bat Out Of Hell à la prison...
en fait, je crois que je ne suis jamais vraiment remonté à la surface... Je suis toujours en apnée, enterré vingt pieds sous terre, en train de faire mes 2 000 000 lieues dans les océans musicaux... mais le problème c'est que j'ai commencé par le sommet , et que j'ai eu difficile à m'adapter dans les 80's avec la daube electro-pop-new-wavienne à la con de l'époque
Il a fallu que je plonge dansle jazz-rocvk, puis le jazz, mais çà, c'est une autre histoire
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