MMM Quartet – Oakland/Lisboa – (2015)
Curieux nom pour une formation, mais il y a toujours une explication. Ces quatre-là se sont réunis en choisissant les trois « M » de Mills Mafia Music qui évoque la « Mills High School d’Oakland » où les quatre musiciens improvisateurs ont été profs au même moment.
Ah ! Oui, il s’agit d’un beau mélange, une française, un anglais, un suisse et un américain. C’est à dire Joëlle Léandre à la contrebasse, Fred Frith à la guitare électrique, Urs Leimgruber aux saxs ténor et soprano et Alvin Curran au piano, aux synthés et aux samples. Ils sont également créateurs des compos, ce qui est évident car tout ici est question d’improvisation.
Ils se connaissent et se rencontrent chacun les uns les autres, petits soldats de l’impro qui sont prêts à fourbir leurs instruments en toute occasion, pourtant pas souvent rassemblés dans cette totalité-là. J’avais déjà pourtant parlé du « Live At The Metz' Arsenal » de deux mille douze, l’autre rencontre enregistrée.
Celui-ci a été capté un huit août deux mille quatorze, au festival « Jazz Em Agosto » à Lisbonne, et le voici publié par Rogue Art. Cinq titres se succèdent et présentent un très large spectre sonore avec des ambiances et des atmosphères très différentes. Les amateurs de free sont habitués de ces exercices, il n’y a finalement guère où se perdre, juste écouter…
On peut affirmer que l’album est vraiment réussi, particulièrement pour les paysages sonores qui se construisent à partir de l’expérience de chacun, de l’écoute des autres, et du bonheur de partager et de construire.
Cette musique est carrément cool, bien balancée, un peu rugueuse sur la première pièce légèrement bruitiste, « Belem », puis tout se calme et s’arrange, même s’il peut y avoir une courte récidive ici ou là. On entend la voix de Joëlle parfois qui porte dans le lointain.
La dernière pièce « Alfama » se démarque également par d’étranges références dont elle se charge, puisant dans le passé. Puis tout s’effondre doucement et s’en va… Un très bel album qui respire par la beauté des pièces centrales qui sont là, « Millsmont », « Bario Alto » et « Maxwell Park ».
Millsmont
Alfama