
Le nouvel album des Libertines (le premier depuis 9 ans, vous me direz qu'entre les deux précédents on avait du attendre 11 ans donc ça s'améliore).

C'est honnête, j'ai été agréablement surpris.
Je crois aussi. Je crois que j'ai entendu une brève sur France Inter, un programme du matin.Ça a l'air d'être passé un peu sous le radar ici
Oui, c'est sur que si les dirigeants du monde libre avaient, dans un délire uchronique, pu entendre cette chanson là et en faire leur totem idéologique les nazis auraient eu de beaux jours devant eux.Douglas a écrit : ↑lun. 8 avr. 2024 04:33Fait plaisir cet album des libertines
Je suis un un grand admirateur de Georges Brassens, et dans son œuvre complète cette chanson encore aujourd'hui me semble un peu à part, car elle me trouble, semblant renvoyer dos à dos anglais et allemands, résistants et collabos, lors de la seconde guerre mondiale...
Pourtant elle défend le pacifisme à tous crins et prend de la distance avec les faits, datant de 64. "John Bull" qui est cité, est le symbole de l'anglais un peu balourd.
L'écriture est toujours magnifique, d'une terrible précision, engagée, elle ébranle les certitudes...
Georges Brassens - Les deux oncles
C'était l'oncle Martin, c'était l'oncle Gaston
L'un aimait les Tommies, l'autre aimait les Teutons
Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts
Moi, qui n'aimais personne, eh bien, je vis encore
Maintenant, chers tontons, que les temps ont coulé
Que vos veuves de guerre ont enfin convolé
Que l'on a requinqué, dans le ciel de Verdun
Les étoiles ternies du maréchal Pétain
Maintenant que vos controverses se sont tues
Qu'on s'est bien partagé les cordes des pendus
Maintenant que John Bull nous boude, maintenant
Que c'en est fini des querelles d'Allemand
Que vos fill's et vos fils vont, la main dans la main
Faire l'amour ensemble et l'Europ' de demain
Qu'ils se soucient de vos batailles presque autant
Que l'on se souciait des guerres de Cent Ans
On peut vous l'avouer, maintenant, chers tontons
Vous l'ami les Tommies, vous l'ami des Teutons
Que, de vos vérités, vos contrevérités
Tout le monde s'en fiche à l'unanimité
De vos épurations, vos collaborations
Vos abominations et vos désolations
De vos plats de choucroute et vos tasses de thé
Tout le monde s'en fiche à l'unanimité
En dépit de ces souvenirs qu'on commémor'
Des flammes qu'on ranime aux monuments aux Morts
Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous
Révérence parler, tout le monde s'en fout
La vie, comme dit l'autre, a repris tous ses droits
Elles ne font plus beaucoup d'ombre, vos deux croix
Et, petit à petit, vous voilà devenus
L'Arc de Triomphe en moins, des soldats inconnus
Maintenant, j'en suis sûr, chers malheureux tontons
Vous, l'ami des Tommies, vous, l'ami des Teutons
Si vous aviez vécu, si vous étiez ici
C'est vous qui chanteriez la chanson que voici
Chanteriez, en trinquant ensemble à vos santés
Qu'il est fou de perdre la vie pour des idées
Des idées comme ça, qui viennent et qui font
Trois petits tours, trois petits morts, et puis s'en vont
Qu'aucune idée sur terre est digne d'un trépas
Qu'il faut laisser ce rôle à ceux qui n'en ont pas
Que prendre, sur-le-champ, l'ennemi comme il vient
C'est de la bouillie pour les chats et pour les chiens
Qu'au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi
Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami
Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans la main
Mieux vaut toujours remettre une salve à demain
Que les seuls généraux qu'on doit suivre aux talons
Ce sont les généraux des p'tits soldats de plomb
Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en suivant
Malbrough qui va-t-en guerre au pays des enfants
O vous, qui prenez aujourd'hui la clé des cieux
Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu
Quand vous rencontrerez mes deux oncles, là-bas
Offrez-leur de ma part ces "Ne m'oubliez pas"
Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin
Un p'tit forget me not pour mon oncle Martin
Un p'tit vergiss mein nicht pour mon oncle Gaston
Pauvre ami des Tommies, pauvre ami des Teutons
Ce que tu dis est juste et il en a conscience. La démarche qu'il fait en écrivant cette chanson est très courageuse, une sorte d'engagement contre "l'engagement".vox populi a écrit : ↑lun. 8 avr. 2024 06:22
Oui, c'est sur que si les dirigeants du monde libre avaient, dans un délire uchronique, pu entendre cette chanson là et en faire leur totem idéologique les nazis auraient eu de beaux jours devant eux.
Pour moi cette chanson est complètement loupée à vrai dire.
Il aurait pu faire une chanson sur un soldat Allemand et Francais qui se ressemblaient, par exemple, et qui étaient au front tout en étant très loin des idéologies. Là oui il y avait de quoi faire une belle chanson mais dire que les idées, elles, finalement se valent dans leur vacuité, non c'est faux. Le Nazisme et la démocratie c'est pas la même chose et la plupart des gens ne le pensent pas, aujourd'hui encore.
Les idées demeurent, les idées c'est ce qui constitue l'humanité beaucoup plus que la simple biologie qui fait que l'Homme est un animal comme un autre
On avait fait un sujet pour ce genre de particularité.
En effet, ce ne sont pas les mêmes, et ceux qui s'en nourrissent s'en repaissent même très grassement. C'était vrai du temps de Brassens, ça l'est toujours aujourd'hui, une certaine obscénité très contemporaine en plus.
Je n'ai écouté que l'extrait que tu proposes, et j'ai enchaîné sur le premier morceau, mais je sais déjà que je vais adorer. Merci pour la proposition, c'est typiquement ma came !The lad a écrit : ↑mar. 9 avr. 2024 13:32Trop classe ce disque de Bob Lind sorti sur Folkways en 1966. Enregistré sur la côte Ouest avec un œil dans le rétro pour apercevoir New York. Si vous aimez Harry Nilsson, Fred Neil, Dion, et tout ces types là, ça pourrait vous plaire. Ce disque très mellow qui contient quelques perles, dont l'acide Cool Summer ne vaut pas grand chose et c'est heureux.
Il faut écouter le très beau Black Night à fort volume pour ne rien manquer de cette ballade sophistiquée.
Je suis dessus aussi et c'est effectivement très bon, merci !Maxime a écrit : ↑mar. 9 avr. 2024 13:58Je n'ai écouté que l'extrait que tu proposes, et j'ai enchaîné sur le premier morceau, mais je sais déjà que je vais adorer. Merci pour la proposition, c'est typiquement ma came !The lad a écrit : ↑mar. 9 avr. 2024 13:32Trop classe ce disque de Bob Lind sorti sur Folkways en 1966. Enregistré sur la côte Ouest avec un œil dans le rétro pour apercevoir New York. Si vous aimez Harry Nilsson, Fred Neil, Dion, et tout ces types là, ça pourrait vous plaire. Ce disque très mellow qui contient quelques perles, dont l'acide Cool Summer ne vaut pas grand chose et c'est heureux.
Il faut écouter le très beau Black Night à fort volume pour ne rien manquer de cette ballade sophistiquée.