07/03/2018 - Muziekcentrum Kinky Star, Gand
7 mars. Le jour où, en 1921, le parti bolchévique a commencé à massacrer les marins révolutionnaires communistes et anarchistes de Kronstadt, qui s'opposaient à la bureaucratisation du parti au pouvoir et à son "capitalisme d'Etat". Mais c'est aussi l'avant veille du festival à Londres pour les 20 ans de Rocket Recordings, avec une programmation de dingue qui réunit les groupes signés chez le label (Goat, Hills, Flowers Must Die, Teeth of the Sea, Anthroprophh, Gnod, Hey Colossus, ...), ce qui a déjà plus de rapport avec ce dont j'ai envie de parler ici.
Ce dont j'ai justement envie de parler, c'est cette petite antenne du festival, si je puis dire, organisée gratuitement à Gand ce mercredi soir, avec Mamuthones et (surtout !) Flowers Must Die, que je rêve de voir depuis des années. Ayant découvert Mamuthones quelques mois / semaines auparavant, avec le single de leur nouvel album à sortir chez Rocket, je m'attendais à une soirée haute en psychédélisme !
Arrivés tout juste avant le lancement des hostilités, nous sommes à l'heure pour les italiens de Mamuthones. Mélange de kraut motorik, d'electro, de guitare wah wah limite funky et de free rock expé foutraque emplis de petites sonorités additionnelles (comme cet sorte de mini cor branché sur de la reverb ou ces percus cloches de vache). Un très bon concert, décollant, énergique, on bouge la tête dans tous les sens. Peu convaincu par la voix étouffée, mais les passages instrumentaux valent clairement le détour (du moins, sur scène, n'ayant pas écouté l'album).
Suivra ensuite l'un de mes trois chouchous suédois actuels, les deux autres étant Hills et Goat. Je m'impatiente pendant les balances, mais j'en profite pour faire le tour des différents zicos et leurs instruments. Ils sont tout de même 7 sur scène, ce qui n'est pas rien vu sa taille : une violoniste / chanteuse / joueuse de thérémine, un claviériste, un batteur, deux guitaristes (dont un qui débutera le concert par un peu de flûte), un bassiste, et une percussionniste (qui ressemble beaucoup à la batteuse de Hills, à un point que je me demande si ça ne serait pas simplement un membre commun).
EDIT 2021 : c'est effectivement bien elle, qui a joué par la suite dans Träden, nouvelle mouture de Träd, Gräs och Stenar, et que l'on retrouve également à la batterie sur le disque de Goatman, un des gars de Goat qui se lance en solo
Pendant une petite heure, le groupe a enchaîné quasi que des titres de 10 minutes, planants à souhait, nous envoyant dès les premiers titres loooooooiiiiiin dans l'espaaace !! Faut dire qu'entre des rythmes lents et lancinants, des nappes de claviers, des riffs bien intenses et du thérémine bourré d'écho, la recette est toute indiquée pour le voyage !
Après deux premiers morceaux incroyables, alliant dans une extase totale le psychédélisme hérité de la scène suédoise 70's et un space rock peut-être plus actuel, FMD enchaîne sur des titres du dernier album ("Kompost"), bénéficiants d'une nouvelle dynamique sur scène, mieux que sur disque : plus planants, plus intenses, plus lents peut-être.
En bref, une tuerie, une claque monumentale ! Gratuite et à seulement une heure de chez moi. Difficile de parler de mon ressenti en fait, tant ce concert fut parfait, maîtrisé, complet et cohérent dans sa globalité. Je pourrais parler de la prouesse technique des musiciens, sur lesquels j'ai phasé à tour de rôle, ou du rendu hypnotique du violon électrique, mais je crois bien que mieux encore que de lire un compte-rendu, il faut le vivre. Amateurs de psychédélismeries, si le groupe passe dans vos environs, ne réfléchissez pas trop et jetez vous-y !