Comme cadre c'est au poil, y'a pas mieux et en rapport avec les arbres du dessin.bibabeuloula a écrit : ↑ven. 25 sept. 2020 20:32Tien Robert Hainard j'ai copié un de ces dessins que j'ai encadré de branchesgabuzomeuzomeu a écrit : ↑sam. 5 sept. 2020 08:05Puisque j'ai embranché Tesson sur le fil je commente modestement mon point de vue ... Ah que à côté de vox, même pour un grand balèze je me sens tout petit !vox populi a écrit : ↑ven. 4 sept. 2020 22:32
J'avais beaucoup aimé ce livre
C'est le témoignage d’une âme solitaire
A l’instar de l’aventure vécue par l’auteur, ce bouquin est est une expérience en ce sens qu’il décrit à merveille comment la beauté peux cohabiter, dans ces endroits coupés du monde, avec l’ennui et comment l’ennui peut, au bout du compte être le moteur du changement véritable d’un être.
- La beauté car l’auteur décrit, à chaque page, avec un talent rare du détail et du mot juste les superbes paysages des forêts sibériennes
- L’ennui, car à vrai dire, durant les 6 mois que dure son exil, il ne se passe absolument rien dans la vie de Tesson.
Les journées défilent, immuablement identiques, sans aucun virage, aucune inflexion, A tel point qu’on peut parfois avoir le sentiment que le temps lui même finit par disparaître dans ces endroits vierges de toute présence humaine.
Dans ces moments, à l’image de Tesson faisant l’effort de rester éveillé à la beauté du monde qui l’entoure, il faut, au lecteur, faire l’effort de rester attentif à la beauté des mots de l’écrivain. Comme l’auteur, le lecteur doit passer au dessus de l’épreuve de l’ennui pour accéder à ce qu’il y a derrière. Une certaine forme de sérénité qui est davantage lié à l’immobilisme qu’à une illusoire course en avant.
Dans les moments où tout semble à l’arrêt,le moindre changement aussi insignifiant soit il, une branche qui bouge, un lynx qui passe, un lac qui dégèle devient un événement, la preuve que tout se fait, mais à son rythme.
Le temps social, celui des rendez vous, des obligations professionnelles, disparaît pour laisser la place au temps vrai, celui de la nature. C’est celui là et celui là seulement qui nous change en profondeur, sans même qu’on sans aperçoive.
Le journal de Tesson nous rappelle que rien d’important ne se prévoit dans un agenda, ce qui comptera réellement dans nos vies est souterrain et arrive lentement, sans tambour ni trompette.
Quand a Bouvier une de ses citations m'a beaucoup marqué en point de m'inspirer un album dont le titre était un hommage à un de ses recueils de poésie
La citation disait "Un voyage se passe de motifs, il ne tarde pas à montrer qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait ".
J'ai trouvé cela très beau et très fort
Oui le Tesson qui a l'habitude dans ses raids d'initier toutes choses (enfin presque), même sa cabriole sur la gouttière, dans la Panthère des Neiges il est passif ... cette qualité du photographe animalier - Munier en l'occurrence - il ne l'a pas ... il est le gonze qui gigote sur la planète et là il doit être statique, astreint au silence et se contenter de toute la beauté végétale, minérale et animale qui passe ou ne passe pas.
J'ai bien ressenti cet appel à la beauté de la nature car j'essaye d'en profiter aussi au maximum, l'hiver en Scandinavie (les aurores boréales) et l'été surtout dans la Brenne (je mate les hérons, les renards et pour la première fois les cigognes ... la nourriture devaient leur convenir sur nos étangs !) ... mais je serai dans l'impossibilité de rester si calme, c'est pour moi une performance que je connais depuis la lecture de Robert Hainard, le peintre naturaliste, je crois que Tesson le cite car il s'est préparé sur le sujet et sur l'animalité .
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bibabeuloula aussi amateur de nature que de musique !
