La lecture du moment ...

[gabuzomeuzomeu]

Eté 1977. Londres et sa banlieue .
Trois accords de guitare, riffs hargneux, deux minutes trente de pure adrénaline, le punk rock des Sex Pistols ou des Clash ne s'embarrasse pas de fioritures pour dégommer les Yes et autres Genesis , dinosaures d'un rock devenu adulte et loin de notre vie .
"Human Punk" raconte l'époque, à travers les yeux d'un de ces gamins que nous étions qui ont trouvé dans le punk une raison de vivre. Il est en même temps le témoin des bouleversements qui agitent l'Angleterre de cette fin des 70's: les attentats de l'IRA font des morts ; le National Front gagne du terrain, la gauche qui se radicalise dans un dernier sursaut avant l'arrivée prochaine de la dame de fer et la libéralisation sauvage de la société avec son cortège de fermetures d'usines et de misère que le capitalisme sauvage engendre.
Respect des différences, autodérision, conscience et méfiance politique, la philosophie punk de 77 est noble, loin des clichés rances que les crêteux décérébrés amateurs de bière tiède ,de slogans faciles et de bastons propageront quelques années plus tard .
On y croise aux fils des pages les Pistols , Clash , Slaugther and the dogs , Advert ou Damned héros de cette odyssée et on assiste à ce dernier sursaut du rock'n'roll avant qu'il ne rentre définitivement dans le rang et devienne cette musique pour ascenseur sans âme qu'il est de nos jours.
Alors remercions Rotten, Strummer, Weller et tous les autres pour avoir libéré cette force qui nous pousse à être acteur de notre vie en se foutant du qu'en dira-ton, ce refus de rentrer dans le moule, cette rage qui vient du punk et qui ne se renie pas, jamais.

Bon choix Slade
Oui je sais je suis un peu à la bourre, mais j'ai pas manqué de livres sur la musique depuis la Covid et de bons polars puis ceux des auteurs que j'aime relire (Boudard) ... pas relu Céline, bon mais les nazillons antisémites écrivassiers de tout poil me gonflent un peu, pourtant Céline avait autre chose dans la caboche que tout ce cons ... pas besoin de les citer !
Revenons-en à John King ... j'ai bien aimé les autres ... Football Factory date un peu, White Trash, Prison House, Skinheads ... j'en oublie peut-être ... dans le style gonzo il doit l'être et dans le style intéressant voire sociologique aussi !
Sur le feu le dernier James Lee Burke, sorti en juin je crois : New Iberia Blues, le dernier de la série des Dave Robicheaux, le 22ième (j'ai repris un peu qquns de la série de la famille Holland aussi)

[DaFrog]

Justement, j'allais venir parler de beaux mots.

Ceux de Mitterrand, je ne sais pas.

En revanche, ceux de Nicolas Bouvier, je sais, maintenant. Je viens de finir Le poisson-scorpion.

Le vocabulaire est somptueux, la forme simplissime ; on sent bien que ça a été patiné, repatiné, re-repatiné. Ca sent le type jusqu'au-boutiste avec les mots. Obsessionnel plutôt, d'ailleurs.

L'histoire (probablement un moment de sa vie) n'est pas passionnante, ce qui laisse finalement un temps de cerveau disponible, pour la bonne cause cette fois, disponible pour la sonorité des mots, leur goût, leur allure et leur choix méticuleux, la façon dont il les entoure d'autres mots déjà lus, histoire de laisser leur éclat aux quelques mots chéris d'une page.

Le pitch, vite fait quand même :
un écrivain échoue à Ceylan après avoir parcouru les routes. Il vit dans un taudis où l'agitation de ses co-locataires, des insectes, le fascine. On sent bien que le naufrage psychologique arrive ... Pour autant, la rédaction reste douce, apaisante, délicieuse.

Le bouquin ne fait que 173 pages, chez Folio. C'est bon, lisez-en.

Je ne suis jamais arrivé au bout de ses récits de voyage, trop long et lent à mon goût, mais tu as tellement bien vendu celui-ci que je viens de l'acheter les yeux presque fermés

[Pablitta]

Tu verras ça se termine bien

Ton avis sur le bouquin m'intéressera.

[DaFrog]

Commencé hier soir, c’est déjà un régal d’écriture ciselée, simple mais riche et pleine de trouvailles qui me font jubiler comme « [son] éducation huguenote qui vaut presque une hémiplégie » ou le portrait qu’il fait du responsable de l’Alliance française, cruellement drôle, j’en suis là
Merci pour cette belle découverte

[gabuzomeuzomeu]

Commencé hier soir, c’est déjà un régal d’écriture ciselée, simple mais riche et pleine de trouvailles qui me font jubiler comme « [son] éducation huguenote qui vaut presque une hémiplégie » ou le portrait qu’il fait du responsable de l’Alliance française, cruellement drôle, j’en suis là
Merci pour cette belle découverte

J'ai son pavé à Bouvier sur les voyages, mais pas encore lu ... j'ai lu Sylvain Tesson, fils de son père, voyageur à donf, mystique, réac, déjanté ... largement changé depuis son accident ... La Panthère des Neiges ... lu cet été, court et bon mais surtout grâce à son photographe Munier ... le Tesson il en fait des caisses avec ses citations à la Luchini.
Des trucs qu'on lit facile quand même, et putain je suis pas un intellectuel de gauche !

[DaFrog]

La démarche de Tesson me plaisait, j'ai lu un de ses bouquins d'exilé en Sibérie, pas pu aller jusqu'à la fin, pourtant c'est pas épais mais au bout du 15eme thé brûlant et et du 7eme arbre abattu, j'avais un peu fait le tour de ses aventures et du lac Baïkal, et puis il n'a pas la plume de Bouvier

[gabuzomeuzomeu]

La démarche de Tesson me plaisait, j'ai lu un de ses bouquins d'exilé en Sibérie, pas pu aller jusqu'à la fin, pourtant c'est pas épais mais au bout du 15eme thé brûlant et et du 7eme arbre abattu, j'avais un peu fait le tour de ses aventures et du lac Baïkal, et puis il n'a pas la plume de Bouvier

Fort possible faut que je lise le Bouvier
Tesson est quand même plaisant, je lis du voyage et ethno depuis un bail disons 1970 alors je suis peut-être trop enthousiaste sur le sujet mais sans avoir tout vu quand même
Je pense que depuis l'accident il est plus abordable et là ce voyage il n'en est que l'invité !
De plus le raid motocycliste et mon routardisme de jadis c'est pareil côté atomes crochus

[Ben-J]

Je viens de le finir et j'ai pensé très fort à Cavanna.
Le style "parlé écrit" de Céline est assez proche de lui.
Le thème de l'enfance était aussi très bien traité dans "les ritals" ou " l'oeil de lapin".
Au bout du compte ce mort à crédit m'a plus marqué que voyage au bout de la nuit que je vais tous de même relire pour vérifier mon opinion.
Mais ce sera après cette autobio :

[nunu]

La Bombe

Une des BD de l'année. Pas loin de 500 pages en noir et blanc, un travail colossal qui raconte l'histoire de la bombe atomique entre 1933 et la défection des premiers scientifiques allemands jusqu'au bombardement d'aout 1945 au Japon. On suit les americains, les angalis, les russe,s les allemands et les Japonais chacun soit essayent de se procurer l'arme atomique soit se livrant des opérations de sabotages de l'ennemi.

[vox populi]

La démarche de Tesson me plaisait, j'ai lu un de ses bouquins d'exilé en Sibérie, pas pu aller jusqu'à la fin, pourtant c'est pas épais mais au bout du 15eme thé brûlant et et du 7eme arbre abattu, j'avais un peu fait le tour de ses aventures et du lac Baïkal, et puis il n'a pas la plume de Bouvier

J'avais beaucoup aimé ce livre
C'est le témoignage d’une âme solitaire

A l’instar de l’aventure vécue par l’auteur, ce bouquin est est une expérience en ce sens qu’il décrit à merveille comment la beauté peux cohabiter, dans ces endroits coupés du monde, avec l’ennui et comment l’ennui peut, au bout du compte être le moteur du changement véritable d’un être.

- La beauté car l’auteur décrit, à chaque page, avec un talent rare du détail et du mot juste les superbes paysages des forêts sibériennes

- L’ennui, car à vrai dire, durant les 6 mois que dure son exil, il ne se passe absolument rien dans la vie de Tesson.
Les journées défilent, immuablement identiques, sans aucun virage, aucune inflexion, A tel point qu’on peut parfois avoir le sentiment que le temps lui même finit par disparaître dans ces endroits vierges de toute présence humaine.

Dans ces moments, à l’image de Tesson faisant l’effort de rester éveillé à la beauté du monde qui l’entoure, il faut, au lecteur, faire l’effort de rester attentif à la beauté des mots de l’écrivain. Comme l’auteur, le lecteur doit passer au dessus de l’épreuve de l’ennui pour accéder à ce qu’il y a derrière. Une certaine forme de sérénité qui est davantage lié à l’immobilisme qu’à une illusoire course en avant.

Dans les moments où tout semble à l’arrêt,le moindre changement aussi insignifiant soit il, une branche qui bouge, un lynx qui passe, un lac qui dégèle devient un événement, la preuve que tout se fait, mais à son rythme.

Le temps social, celui des rendez vous, des obligations professionnelles, disparaît pour laisser la place au temps vrai, celui de la nature. C’est celui là et celui là seulement qui nous change en profondeur, sans même qu’on sans aperçoive.

Le journal de Tesson nous rappelle que rien d’important ne se prévoit dans un agenda, ce qui comptera réellement dans nos vies est souterrain et arrive lentement, sans tambour ni trompette.

Quand a Bouvier une de ses citations m'a beaucoup marqué en point de m'inspirer un album dont le titre était un hommage à un de ses recueils de poésie
La citation disait "Un voyage se passe de motifs, il ne tarde pas à montrer qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait ".
J'ai trouvé cela très beau et très fort

[gabuzomeuzomeu]

La démarche de Tesson me plaisait, j'ai lu un de ses bouquins d'exilé en Sibérie, pas pu aller jusqu'à la fin, pourtant c'est pas épais mais au bout du 15eme thé brûlant et et du 7eme arbre abattu, j'avais un peu fait le tour de ses aventures et du lac Baïkal, et puis il n'a pas la plume de Bouvier

J'avais beaucoup aimé ce livre
C'est le témoignage d’une âme solitaire

A l’instar de l’aventure vécue par l’auteur, ce bouquin est est une expérience en ce sens qu’il décrit à merveille comment la beauté peux cohabiter, dans ces endroits coupés du monde, avec l’ennui et comment l’ennui peut, au bout du compte être le moteur du changement véritable d’un être.

- La beauté car l’auteur décrit, à chaque page, avec un talent rare du détail et du mot juste les superbes paysages des forêts sibériennes

- L’ennui, car à vrai dire, durant les 6 mois que dure son exil, il ne se passe absolument rien dans la vie de Tesson.
Les journées défilent, immuablement identiques, sans aucun virage, aucune inflexion, A tel point qu’on peut parfois avoir le sentiment que le temps lui même finit par disparaître dans ces endroits vierges de toute présence humaine.

Dans ces moments, à l’image de Tesson faisant l’effort de rester éveillé à la beauté du monde qui l’entoure, il faut, au lecteur, faire l’effort de rester attentif à la beauté des mots de l’écrivain. Comme l’auteur, le lecteur doit passer au dessus de l’épreuve de l’ennui pour accéder à ce qu’il y a derrière. Une certaine forme de sérénité qui est davantage lié à l’immobilisme qu’à une illusoire course en avant.

Dans les moments où tout semble à l’arrêt,le moindre changement aussi insignifiant soit il, une branche qui bouge, un lynx qui passe, un lac qui dégèle devient un événement, la preuve que tout se fait, mais à son rythme.

Le temps social, celui des rendez vous, des obligations professionnelles, disparaît pour laisser la place au temps vrai, celui de la nature. C’est celui là et celui là seulement qui nous change en profondeur, sans même qu’on sans aperçoive.

Le journal de Tesson nous rappelle que rien d’important ne se prévoit dans un agenda, ce qui comptera réellement dans nos vies est souterrain et arrive lentement, sans tambour ni trompette.

Quand a Bouvier une de ses citations m'a beaucoup marqué en point de m'inspirer un album dont le titre était un hommage à un de ses recueils de poésie
La citation disait "Un voyage se passe de motifs, il ne tarde pas à montrer qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait ".
J'ai trouvé cela très beau et très fort

Puisque j'ai embranché Tesson sur le fil je commente modestement mon point de vue ... Ah que à côté de vox, même pour un grand balèze je me sens tout petit !
Oui le Tesson qui a l'habitude dans ses raids d'initier toutes choses (enfin presque), même sa cabriole sur la gouttière, dans la Panthère des Neiges il est passif ... cette qualité du photographe animalier - Munier en l'occurrence - il ne l'a pas ... il est le gonze qui gigote sur la planète et là il doit être statique, astreint au silence et se contenter de toute la beauté végétale, minérale et animale qui passe ou ne passe pas.
J'ai bien ressenti cet appel à la beauté de la nature car j'essaye d'en profiter aussi au maximum, l'hiver en Scandinavie (les aurores boréales) et l'été surtout dans la Brenne (je mate les hérons, les renards et pour la première fois les cigognes ... la nourriture devaient leur convenir sur nos étangs !) ... mais je serai dans l'impossibilité de rester si calme, c'est pour moi une performance que je connais depuis la lecture de Robert Hainard, le peintre naturaliste, je crois que Tesson le cite car il s'est préparer sur le sujet et sur l'animalité .

[DaFrog]

Vox, bien analysé, je partage ton point de vue mais j’ai du mal avec cette succession de riens même s’ils font sens, au cinéma c’est pareil

[gabuzomeuzomeu]

Vox, bien analysé, je partage ton point de vue mais j’ai du mal avec cette succession de riens même s’ils font sens, au cinéma c’est pareil

Tu n'as pas aimé ce film passé au Festival de Cannes de John et Yoko Lennon ... une heure environ de mouches voletant sur un cadavre d'enfants de la guerre du Vietnam (je crois).
Pas de beauté et très insoutenable, ils ont réussi à faire du sens avec cette horreur ! Tesson y arrive avec les mots qui font sens d'images, j'avoue il n'est pas facile à appréhender ... peut-être que le photographe y arrive mieux en ce sens tu as raison, il a sa version livre de photos avec les poèmes de Tesson !
Là j'ai aimé très moyens les poèmes, pour Munier c'était autre chose.

[Slade]

"N'oubliez pas que chaque peuple mérite le gouvernement qu'il supporte."
Sophie et Hans Scholl, Kurt Huber, Christoph Probst, Willi Graf et Alexander Schmorell fondent le mouvement de résistance passive "Die weiße Rose ( La Rose Blanche)"en 1942
Des tracts seront rédigés et distribués (six au total), quelques graffitis peints sur les murs de la ville....
Le matin du 18 Février 1943, Hans et Sophie Scholl sont arrêtés alors qu'ils distribuaient des tracts à l'université de Munich. Le procès eut lieu le 22 Février. Le même jour, vers 17 heures, Hans, Sophie Scholl et leur ami Christophe Probst sont décapités. Willi Graf, Kurt Huber et Alexander Schmorell sont également condamnés à mort le 19 avril 1943 et exécuté le 13 juin 1943.
Au total seize membres du réseau paient de leur vie, soit par exécution, soit par mauvais traitements dans les camps leur résistance au nazisme.
Inge Scholl, la soeur de Hans et Sophie, raconte ici leur histoire : l'enfance en Bavière dans une famille protestante, l'entrée dans la Jeunesse hitlérienne, puis, peu à peu, la découverte de la réalité nazie et, enfin, cette décision déchirante : la résistance contre leur propre pays en guerre. Un livre qu'il est nécessaire d'avoir lu une fois dans sa vie . Pour ne pas oublier.

[Pablitta]

Commencé hier soir, c’est déjà un régal d’écriture ciselée, simple mais riche et pleine de trouvailles qui me font jubiler comme « [son] éducation huguenote qui vaut presque une hémiplégie » ou le portrait qu’il fait du responsable de l’Alliance française, cruellement drôle, j’en suis là
Merci pour cette belle découverte

... Et merci à toi de ton retour

('tain, on est trop urbains, ici )

[gabuzomeuzomeu]

j'ai pensé très fort à Cavanna.
Le style "parlé écrit" de Céline est assez proche de lui.
Le thème de l'enfance était aussi très bien traité dans "les ritals" ou " l'oeil de lapin".

Crève, Ducon !, le dernier livre posthume de souvenirs de Cavanna devrait te plaire, il est sorti début 2020 enfin je l'ai lu à cette époque



Côté musical et punk .... Please Kill Me The Uncensored Oral History of punk de Gillian McCain et McNeil Legs qui est sorti en français chez Allia, j'avais lu la version originale et je m'était bien marré même si j'avais pas pigé toutes les subtilités et vacheries.
Comme je fait plus confiance à la traductrice ma liseuse fera l'affaire avec le bouquin in french !

[Ben-J]

j'ai pensé très fort à Cavanna.
Le style "parlé écrit" de Céline est assez proche de lui.
Le thème de l'enfance était aussi très bien traité dans "les ritals" ou " l'oeil de lapin".

Crève, Ducon !, le dernier livre posthume de souvenirs de Cavanna devrait te plaire, il est sorti début 2020 enfin je l'ai lu à cette époque



Côté musical et punk .... Please Kill Me The Uncensored Oral History of punk de Gillian McCain et McNeil Legs qui est sorti en français chez Allia, j'avais lu la version originale et je m'était bien marré même si j'avais pas pigé toutes les subtilités et vacheries.
Comme je fait plus confiance à la traductrice ma liseuse fera l'affaire avec le bouquin in french !

Moi aussi camarade .
Il est presque aussi bon que lune de miel , ce qui est presque un miracle quand on sait à quel point son auteur était malade.

[Punker paname]

Ce fut mon livre de chevet durant le confinement Et je le relis à nouveau cette semaine

Laurent de Wilde Les fous du Son d'Edison à nos jours. Outre le fait que c'est un très bon musicien et claviériste de Jazz actuel.

Laurent de Wilde à une sacrée plume, dans ce livre il nous passe en revue tous les inventeurs de génie heureux et malheureux souvent visionnaires qui nous ont concoctés de fabuleuses machines a sons, synthéthiseurs et autres claviers Electro électroniques qui ont fait les grandes heures des musiques populaires du 20éme Siècle.

Ça commence Edison en passant Lev Thermen l'inventeur maudit et persécuté du Theremine, puis on arrive au orgues Hammond,au Fender Rhodes au Mellotron au Moog et au Buchla , et bien d'autres bizarreries soniques à claviers a découvrir dans ce livre que je vous recommande

[Slade]

Un roman au sujet peu commun : l'emprise sectaire et les dégâts de l'hypocrisie dans le milieu de l'intégrisme catholique en France. Sixtine espérait faire un mariage d'amour mais comprend bien vite, après une nuit de noces catastrophique , que son époux Pierre-Louis n'attend d'elle qu'un rôle de pondeuse d'héritiers Sue de la Garde. Parce que nous sommes ici en présence d'extrémistes catholiques d'extrême droite,nostalgique de Pétain , racistes, misogynes (la femme n'est que l'ombre de l'homme qu'elle épouse et peu importe ses études, elle finira en cuisine), anti pacs et mariage pour tous et qui sous le couvert de protéger la France forment des milices afin de faire régner leur ordre, d'imposer leur vision du monde et leurs prières.
Sixtine va devoir trouver toute seule le chemin de sa liberté (de penser, de vivre, d'aimer, d'élever son fils...). Difficile de sortir de l'emprise de ce qu'on peut qualifier de secte.
Maylis Adhémar montre que la foi et ce qu'en font les hommes sont deux choses bien différentes. Elle montre aussi le cheminement intérieur d'une femme et les ravages des non-dits. Un premier roman à la fois malsain et lumineux.

[bibabeuloula]

La démarche de Tesson me plaisait, j'ai lu un de ses bouquins d'exilé en Sibérie, pas pu aller jusqu'à la fin, pourtant c'est pas épais mais au bout du 15eme thé brûlant et et du 7eme arbre abattu, j'avais un peu fait le tour de ses aventures et du lac Baïkal, et puis il n'a pas la plume de Bouvier

J'avais beaucoup aimé ce livre
C'est le témoignage d’une âme solitaire

A l’instar de l’aventure vécue par l’auteur, ce bouquin est est une expérience en ce sens qu’il décrit à merveille comment la beauté peux cohabiter, dans ces endroits coupés du monde, avec l’ennui et comment l’ennui peut, au bout du compte être le moteur du changement véritable d’un être.

- La beauté car l’auteur décrit, à chaque page, avec un talent rare du détail et du mot juste les superbes paysages des forêts sibériennes

- L’ennui, car à vrai dire, durant les 6 mois que dure son exil, il ne se passe absolument rien dans la vie de Tesson.
Les journées défilent, immuablement identiques, sans aucun virage, aucune inflexion, A tel point qu’on peut parfois avoir le sentiment que le temps lui même finit par disparaître dans ces endroits vierges de toute présence humaine.

Dans ces moments, à l’image de Tesson faisant l’effort de rester éveillé à la beauté du monde qui l’entoure, il faut, au lecteur, faire l’effort de rester attentif à la beauté des mots de l’écrivain. Comme l’auteur, le lecteur doit passer au dessus de l’épreuve de l’ennui pour accéder à ce qu’il y a derrière. Une certaine forme de sérénité qui est davantage lié à l’immobilisme qu’à une illusoire course en avant.

Dans les moments où tout semble à l’arrêt,le moindre changement aussi insignifiant soit il, une branche qui bouge, un lynx qui passe, un lac qui dégèle devient un événement, la preuve que tout se fait, mais à son rythme.

Le temps social, celui des rendez vous, des obligations professionnelles, disparaît pour laisser la place au temps vrai, celui de la nature. C’est celui là et celui là seulement qui nous change en profondeur, sans même qu’on sans aperçoive.

Le journal de Tesson nous rappelle que rien d’important ne se prévoit dans un agenda, ce qui comptera réellement dans nos vies est souterrain et arrive lentement, sans tambour ni trompette.

Quand a Bouvier une de ses citations m'a beaucoup marqué en point de m'inspirer un album dont le titre était un hommage à un de ses recueils de poésie
La citation disait "Un voyage se passe de motifs, il ne tarde pas à montrer qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait ".
J'ai trouvé cela très beau et très fort

Puisque j'ai embranché Tesson sur le fil je commente modestement mon point de vue ... Ah que à côté de vox, même pour un grand balèze je me sens tout petit !
Oui le Tesson qui a l'habitude dans ses raids d'initier toutes choses (enfin presque), même sa cabriole sur la gouttière, dans la Panthère des Neiges il est passif ... cette qualité du photographe animalier - Munier en l'occurrence - il ne l'a pas ... il est le gonze qui gigote sur la planète et là il doit être statique, astreint au silence et se contenter de toute la beauté végétale, minérale et animale qui passe ou ne passe pas.
J'ai bien ressenti cet appel à la beauté de la nature car j'essaye d'en profiter aussi au maximum, l'hiver en Scandinavie (les aurores boréales) et l'été surtout dans la Brenne (je mate les hérons, les renards et pour la première fois les cigognes ... la nourriture devaient leur convenir sur nos étangs !) ... mais je serai dans l'impossibilité de rester si calme, c'est pour moi une performance que je connais depuis la lecture de Robert Hainard, le peintre naturaliste, je crois que Tesson le cite car il s'est préparer sur le sujet et sur l'animalité .

Tiens Robert Hainard j'ai copié un de ces dessins que j'ai encadré de branches