
Suite de la publication des archives concernant Sam Rivers. Je vous avais proposé il y a quelques temps le second volume, je vais aujourd’hui vous présenter le premier alors que le troisième vient juste de sortir, il attend sur la pile, pas loin, huit volumes au total devraient être publiés. Chaque parution d’un enregistrement de Sam Rivers est une fête, le second était exceptionnel, celui-ci en trio est antérieur, il date du trois juin 1971 et a été enregistré au « Boston Jazz Workshop ». Une seule suite « Emanation », divisée en deux parties, la première fait trente-neuf minutes, la seconde quarante-cinq et des poussières.
On le sait Sam Rivers est un parfait multi-instrumentiste, aussi à l’aise avec chacun des instruments dont il joue, le saxophone, ténor ou soprano, la flûte et le piano. On l’oublie souvent car il a été connu sur le tard mais il appartient à la génération Coltrane, d’ailleurs il a enregistré sur Blue Note et a joué aux côtés de Miles Davis dans les sixties débutantes. Pour l’accompagner il est entouré de Cecil McBee à la basse et de Norman Connors à la batterie, c’est sa formation habituelle à cette époque, on la retrouve sur l’album « Streams » de 73 sorti sur Impulse. Un petit mot pour regretter la faiblesse de la prise de son concernant la basse, elle est présente mais très éloignée, pouvant parfois laisser penser que nous sommes face à un duo (j'exagère à peine).
Pour avoir déjà assisté à un concert de Sam Rivers, je connais sa capacité à jouer sur un temps long, sans compter, à construire ses improvisations, à les emmener à un aboutissement. Ici la tension accumulée atteint une sorte de sommet, d’apothéose, lorsque la voix de Sam crie et s’exclame, juste avant le solo de piano qui termine l’album, mais aussi pendant ce même solo, le sentiment d’être parvenu au bout du chemin, au point culminant d’où on ne peut que descendre, ou transmettre au silence…
Emanation, Part 1
Emanation, Part 2