Plaisir coupable

[Jitoma]

Je me souviens de la cover du morceau de Goergie Fame par Hallyday,on m'avait filé le EP, gamin, pour mettre dans mon mange-disques. J'ai surtout souvenir du titre qui suivait, "Le Mauvais Rêve", c'était presque trippant, et les images du film associé, Les Poneyttes, sont en définitive assez classe.



Sinon, dans les trucs plutôt glucose mais que j'aime beaucoup :

[nunu]

Sinon toujours aimé Joe Dassin

Ca c'est pas du plaisir coupable, Joe Dassin j'assume volontiers. Des soirées entières entre pote en écoutant Joe Dassin.

Son album Country, Blue Country ou ya la version francaise de The Guitar don't Lie tourne tres souvent chez moi

[nunu]

"Le Mauvais Rêve", c'était presque trippant, et les images du film associé, Les Poneyttes, sont en définitive assez classe.

C'est quoi ce machin, moi qui cherche les trucs un peu déviants (les Chérie fait moi du chili et autres joyeusetés du style) de l'ami Jojo celui la il est gratiné.

Apres est que Johnny c'est du plaisir coupable ? Oui quand même. Johnny ca s'assume pas

[Punker paname]

Joe Dassin repris en Painque par mes potes des Cadavres

Les Cadavres Lantier sur la colline



Morceau que je précise j'aime aussi beaucoup par notre Djo' Dassin

Joe Dassin Siffler sur la colline (Audio)



Et n'oubliez pas le TOUT TOUT TOUT premier Hymne OI! fRançais



Et un peu de BONEY M repris en Street Painque par les Bordelais de Crash Sur Vos Tombes featuring Alain Marietti ex Wampas, Los Carayos, Happy Drivers

Crash Sur Vos Tombes daddy oi

[vox populi]

C'est intéressant, le sujet d’assumer ou non un goût. J’avais écouté pas mal d’émissions sur le sujet, dans lesquelles on revenait notamment sur les travaux de Bourdieu, en particulier dans La Distinction. Critique sociale du jugement, un livre où il expliquait comment la culture est un instrument de distinction sociale. La culture constitue en quelque sorte un capital symbolique, qui permet aux classes dominantes de se différencier des classes populaires, non seulement par leurs goûts, mais aussi en dévalorisant les goûts populaires, considérés comme « vulgaires », « kitsch » ou « naïfs ».

Quand Bourdieu évoquait ce sujet, il pensait avant tout aux élites économiques. Mais d’autres travaux ont depuis montré que cette notion d’élite pouvait parfaitement se transposer à d’autres domaines. J’ai écouté une émission il y a quelques semaines, dans laquelle témoignait une ancienne syndicaliste (je ne me souviens plus de son nom). Dans sa jeunesse, elle était très impliquée dans le militantisme. Dans son milieu, ils se considéraient comme en avance sur la société sur tous les sujets politiques. Ils se voyaient eux-mêmes comme une certaine forme d’élite et avaient développé des codes culturels entre eux, qui les amenaient à aimer ou à rejeter certaines formes de musique jugées trop « commerciales », sous-entendu « capitalistes ».

Lors d’une soirée, il s’est passé un événement qui lui a servi d’électrochoc. À un moment, le DJ a passé une chanson de Joe Dassin (Les Yeux d’Émilie, si je me souviens bien). Tous les syndicalistes se sont levés comme un seul homme pour aller danser, mais en précisant bien qu’ils n’aimaient cette chanson que lorsqu’ils étaient un peu saouls — c’est-à-dire quand ils n’avaient plus vraiment la pleine possession de leurs moyens — et que jamais ils ne l’écouteraient chez eux. C’était leur plaisir coupable.

D’où la question posée par l’émission de France Culture : La culture est-elle un instrument de mépris social ?

Je trouve que cela permet de se poser des questions sur ce qu’on aime ou non, et sur ce qu’on entend exactement par "plaisir coupable".
Par exemple : On peut ne pas vouloir assumer son goût pour l'univers de Johnny Halliday parce qu'on a peur d'être associé aux clichés sur le fan de JH.

J'en profite donc pour faire mes coming out : j'adore Joe Dassin (que je considère comme celui qui a le mieux transposé la culture folk américaine en France, et de loin).

J'adore Goldman, qui a été à l'origine de ma passion pour la musique et qui m'a permis d'assumer ma singularité dans la vie. (Oui, Goldman est, selon moi, un anticonformiste.)

J'aime beaucoup Sardou, que j'écoutais à la maison parce que mon frère était fan du chanteur. Là encore, j'aime surtout la qualité de ses textes (Parce que c'était lui / parce que c'était moi est une chanson qui m'a permis, quand j'étais ado, de mettre des mots sur ce qu'était à mes yeux l'amitié).

Je trouve aussi que Aya nakamura a apporter du sang neuf à la Chanson Francaise et que sans elle Theodora n'existerait pas. Théodora qui est à mon goût la grande révélation 2025 en France

[Jitoma]

Apres est que Johnny c'est du plaisir coupable ? Oui quand même. Johnny ca s'assume pas

Et pourtant, il faut bien se dire que lorsque l'on a vécu dans la France de la seconde moitié du XXème siècle, on ne pouvait échapper à Hallyday, d'une manière ou d'une autre. C'est quand il est mort que je me suis rendu compte de ça : j'avais beau l'avoir honni et conchié depuis aussi longtemps que j'avais pu concevoir un goût à peu près personnel pour la musique, il était quoi qu'il arrive présent dans le puzzle, ne serait-ce qu'à titre de repère contre lequel se construire. Et si on adopte un point de vue suffisamment second degré, il y a des choses dans sa discographie qui ne sont pas tout-à-fait détestables, par exemple dans la période fin 60s, notamment quand il a su s'entourer de Micky Jones et Tommy Brown. Eux connaissaient leur affaire, et lui ont permis d'avoir des moments pas trop honteux (notamment l'album Je Suis Né Dans La Rue), même si souvent je me dis, c'est pas mal, jusqu'à ce que ça se mette à chanter...

Joe Dassin, je ne connais pas, et ça faisait partie des interdits à la maison quand j'étais gamin, juste en-dessous de la sainte-trinité du diable absolu, Johnny, Cloclo, Sardou. Il y avait cette liste subsidiaire, avec Mike Brant et Joe Dassin, mon père mettait un véto catégorique là-dessus. Mais j'ai souvent rencontré des gens qui connaissaient et qui appréciaient, suffisamment au fait du sujet pour me faire remarquer que c'était de la variété du dessus du panier, par un type cultivé et amateur de bonne musique (en particulier le folk et le blues américains). Je me suis un peu renseigné et effectivement, le mec savait très bien ce qu'il faisait, il avait pris le parti de faire de la chanson divertissante et non porteuse de quelque message autre que le quotidien, la pluie qui tombe, les moustiques, les petits pains au chocolat, etc. Pour lui la chanson n'avait pas d'autre ambition que d'agrémenter le quotidien et de s'extraire de toute prétention, peut-être avait-il raison, en tous cas il le faisait en l'assumant totalement. Mon grand garçon en écoute beaucoup ces temps-ci, donc j'en profite de loin et je dois bien admettre que pris avec les précautions de rigueur, ce n'est pas tout-à-fait indigne.

[Jitoma]

D’où la question posée par l’émission de France Culture : La culture est-elle un instrument de mépris social ?

Je trouve que cela permet de se poser des questions sur ce qu’on aime ou non, et sur ce qu’on entend exactement par "plaisir coupable".

Bien entendu. C'est même un biais très vivace chez les CSP+ de gauche, progressistes, etc. Je viens de là, culturellement, j'ai été éduqué dans le bas de cette zone du "saint-graphique" (fils d'instit et éducateur spé bon teint, né dans les 70s dans la mitterrandie avec tous les codes associés et les prescriptions de bon goût inhérentes). Et la meilleure chose qui me soit arrivée a été de sortir de ces préjugés, même si cela reste une construction contre laquelle je lutte en permanence. Il y a une auteure que l'on voit pas mal en ce moment pour la présentation de son ouvrage, Ascendant Beauf, et qui s'appelle Rose Lamy. Son discours est très juste, au point qu'il me cause intérieurement une violence insensée : ce qu'elle dit me fait souvent profondément chier parce que ça vient invariablement questionner des représentations contre lesquelles le devoir d'objectivité et d'acceptation de l'autre appellent à travailler.

Quant à la dimension capitaliste des musiques populaires, elle n'est plus à démontrer, et chacun doit faire son propre examen de conscience vis-à-vis du principe de rébellion porté par le rock, qui n'est en soi qu'une représentation sciemment construite dans un mode de consumérisme tout aussi caractérisé que les fanfreluches type Mylène Farmer avec ses albums en édition limitée et les produits dérivés qui vont avec. Il faut juste en être conscient, et l'assumer au mieux.

[vox populi]

Oui voilà Rose Lamy, c'est elle dont je voulais parler dans mon post plus haut

[Jitoma]

Oui voilà Rose Lamy, c'est elle dont je voulais parler dans mon post plus haut

Je la trouve très intéressante, même si je me surprends à ressentir une injonction moralisatrice dans son discours. C'est positif, ça veut dire qu'il se passe quelque chose : dans mon propre cas, l'obligation de reconnaître que le surplomb des dominants culturels est aussi détestable que celui des dominants économiques, même si un certain récit tend à en amoindrir l'impact. Il me semble que c'est là un des points sur lesquels il est intéressant de travailler pour parvenir à réduire le fossé qui s'est creusé entre les un.es et les autres, sur tous les plans, bassins de vie et réalités conséquentes en termes d'habitation, mobilité, etc, catégories de métiers à considérer comme complémentaires et non à opposer entre elles, conceptions différentes de l'intérêt général et de la contribution de chacun (notamment sur le plan écologique, où le débat est polarisé jusque dans le contenu de nos assiettes), et donc aussi apports culturels.

[Echoes]

Ah et il y a aussi des sucreries comme ça, fan

[Algernon]

Sinon, dans les trucs plutôt glucose mais que j'aime beaucoup :

J'avais acheté l'album d'occase, chez un disquaire qui mettait très vite des trucs en solde, ce devait être en 76.
Et je ne serais pas étonné que Eric Carmen 75 ait marché moyen moyen en France.
Je n'avais jamais lu d'article sur les Raspberries, et personne de mon entourage pour évoquer le groupe.
Dans mes souvenirs d'auditeur radio, c'était d'abord ce titre qui avait été mis en avant, le futur gros hit avait suivi par la suite.
"That's Rock and Roll" > Released: May 1976 (non US single) et "All By Myself" le simple sort en décembre

[Jitoma]

Il est très bien, ce premier album, en revanche je me demande quelle connaissance le public français a pu en avoir alors.

Je trouve que c'est un très bon mélange de tout ce qu'il y avait de plus light chez les Raspberries, principalement la pop sous influence Beach Boys (que l'on retrouve dans "That's Rock And Roll", et qui aurait sans problème pu figurer sur Carl & The Passions ou Holland). Je me dis qu'il y a aussi du Elton John là-dedans, et bien entendu du McCartney parfaitement assimilé.

C'est marrant ce que tu racontes des circonstances dans lesquelles tu as acheté ce disque, pour ma part c'était un peu les mêmes, des années plus tard, mon disquaire ayant depuis des mois en bac ce disque qui semblait désespérer à trouver preneur. Je venais de découvrir les Raspberries, et pour quatre euros, l'occasion a été trop belle.

[Unserious Sam]

Soooo 80's... On dirait presque du Musumara... J'adore, en fait



Et ça aussi (Ah-ah ou Ha-Ha... )

[Algernon]

The Weeknd marche sévère de ce que j'ai entendu (mainstream). C'est pas mal.
Je l'entends sur RFM quand je vais chez mon kiné, dans la salle à exercices.

[alcat01]

Trois autres 'petits plaisirs'...

[Monsieur-Hulot]

Choubidoubidouwa.... bon, j'avais 12 ans mais j'adorais !

[Algernon]

Carton ! Hyper efficace, et cette production...

[Pilgrim]

Superbe titre des Marbles avec Graham Bonnet ,bien avant Rainbow (d'ailleurs,comme Gillan , il ferait bien d'arrêter ,ses vocaux sur les reprises live de Rainbow ou Alcatraz sont épouvantables)
A l'époque je me foutais de ceux qui écoutaient les Rubettes (comme les Osmond d'ailleurs) mais aujourd'hui j'adore On se doute bien que le studio permettait d'obtenir des merveilles sur les vocaux,mais mine de rien, la production était hyper bien foutue.

[Monsieur-Hulot]

Selon Wiki: Steven Wilson, chanteur et guitariste du groupe Porcupine Tree, déclare apprécier la musique des Rubettes.

Joey Ramone affirmait que Sugar Baby Love est un des titres qui l'a amené à embrasser une carrière musicale. (ces Punks, ça ose tout !)

Didier Wampas cite les Rubettes comme l'un de ses premiers chocs musicaux dans son livre Punk ouvrier sorti chez Harper Collins en 2024

[lienard]

Joey Ramone affirmait que Sugar Baby Love est un des titres qui l'a amené à embrasser une carrière musicale. (ces Punks, ça ose tout !)

Il aurait pu embrasser autre chose, je trouve ...