
Iron Maiden 1986 : Somewhere in Time
Genre: Heavy Metal
Producteur – Martin 'Masa' Birch
Batterie – Nicko McBrain
Basse, basse, synthétiseur de basse -- Steve Harris
Guitare solo, guitare rythmique, synthétiseur de guitare – Dave Murray
Guitare solo, guitare rythmique, synthétiseur de guitare, chœurs – Adrian Smith
Chant – Bruce Dickinson
"Somewhere in Time" d'Iron Maiden est la première véritable déception de leur catalogue, s'effondrant trop souvent sous le poids de leur ambition désormais emblématique.
Il montre clairement que le groupe peine à renouveler ce qui devenait une formule. Pour s'adapter à son époque, Maiden y a incorporé des synthétiseurs, à l'instar de Judas Priest, un échec créatif et au son aseptisé qui avait tenté de le faire la même année sur "Turbo"; la principale différence est que Iron Maiden y parvient beaucoup plus efficacement.
La production a davantage cet éclat studio typique des années 80, mais le groupe utilise la nouvelle instrumentation pour servir son son existant, plutôt que de tenter de s'inspirer des tendances contemporaines.
Le problème principal, c'est que le matériel est moins inspiré.
La première moitié de l'album fonctionne plutôt bien: "Caught Somewhere in Time" est une ouverture efficace, introduisant la nouvelle saveur futuriste du son du groupe tout en offrant un parallèle thématique sur le voyage dans le temps. Adrian Smith s'impose comme un auteur hors pair, écrivant les deux singles de l'album ("Wasted Years", le point culminant incontesté, et "Stranger in a Strange Land", étonnamment non inspiré du classique de science-fiction de Robert A. Heinlein), ainsi que le joliment métallique "Sea of Madness". Même s'il aurait mérité une réduction, "Heaven Can Wait" est resté un incontournable des concerts pendant des années.
Mais ensuite, les ratés se succèdent. "The Loneliness of the Long Distance Runner" est le sujet le moins approprié pour une épopée aussi longue que celle que le groupe ait jamais entreprise, et la musique elle-même n'offre guère de défoulement. Malgré le refrain plaintif, "Déjà Vu" ne colle jamais, paraissant musicalement sous-développé. Le morceau de Metal progressif attendu pour conclure l'album est cette fois "Alexander the Great", et cet aspect de la formule Maiden frise l'auto-parodie. Les paroles de Steve Harris se limitent principalement à une énumération de faits, de noms et de lieux qui ajoutent peu de suspense à la musique, et Dickinson se contente de chanter un refrain paresseux et totalement direct.
En conclusion, même si la moitié de l'album est encore bonne, "Somewhere in Time" est le premier disque qui n'est pas tout à fait ce que l'on pourrait attendre de ce groupe.