La peinture

[vox populi]

Pour Noël, je vais vous raconter une histoire vécue qui m’a vraiment marqué.

J’ai eu la chance de grandir dans un village où vivait un très grand artiste contemporain. Quelqu’un d’important, qui avait travaillé sur d’énormes projets et qui avait sa place dans pas mal de musées partout dans le monde. J’avais 14 ans, et par hasard, le père de mon meilleur ami était aussi le meilleur ami de cet artiste.

Je l’ai donc souvent croisé et beaucoup échangé avec lui. Il était génial, très simple, et surtout, il ne se prenait jamais au sérieux. Il parlait en alsacien avec nous et se demandait toujours ce que les gens pouvaient bien trouver à ses dessins ou ses œuvres pour les acheter aussi cher. Il n’était dupe de rien, et surtout pas du marché de l’art. Bref, il n'avait absolument rien à voir avec l'idée qu'on peut se faire d'un artiste contemporain. D'ailleurs il ne parlait jamais d'art sauf lorsqu'on lui posait des questions.

Il avait tout de même un problème : sa femme lui claquait tout son fric. Elle avait toujours besoin de la dernière Porsche qui venait de sortir.

Un jour, on était au bistrot du village, en train de boire un coup. Sa femme l’appelle pour lui parler d’une nouvelle Porsche.
Au passage, ce qui est drôle, c'est qu'à l'époque, les femmes appelaient leurs maris en téléphonant au bistrot.
— Yvette, il est là Raymond ?
— Oui, attends, je te l’appelle ! Raymond, y a ta femme qui veut te parler.
— Chérie, il y a une nouvelle Porsche qui vient de sortir !
— Putain, mais t’en as pas assez des Porsches ?!
— Non, mais celle-là, elle est géniale !

Ils s’engueulent deux minutes, il raccroche, puis il lâche :
— Bon, faut que je trouve le pognon maintenant.

Il rentre chez lui, prend une roue de vélo, fixe une barre de chaque côté et accroche une assiette. Avec un système que je ne connais pas, il a réussi à faire tourner les assiettes dans le sens inverse de la roue.

Deux heures plus tard, il revient au bistrot pour faire un baby-foot avec nous.
Il a vendu cette œuvre pour un prix de dingue à un collectionneur américain dans la semaine.

On en a rigolé ensemble pendant des années.

C’était vraiment un chic type. Il est décédé il y a quelques semaines.

[Monsieur-Hulot]

Johannes Vermeer - Officier et jeune fille riant, vers 1657
Dans ce qui est peut-être l'une des premières œuvres de son style mature, Vermeer transforme le thème d'une jeune fille recevant son prétendant, déjà populaire dans l'art hollandais, en une étude éblouissante de l'espace baigné de lumière. Le fond sombre de la silhouette de l'officier dramatise à la fois l'illusion de profondeur et le jeu brillant de la lumière sur la femme et les meubles de la pièce. La carte de la Hollande sur le mur du fond, orientée vers l'ouest en haut, a été publiée pour la première fois en 1621. La carte et les chaises apparaissent dans d'autres tableaux de Vermeer.
Basquiat, t'es un mauvais !

471175981_1127793725415374_5600133173096055574_n.jpg (413.43 Kio) Vu 1594 fois

[CCR]

Johannes Vermeer - Officier et jeune fille riant, vers 1657
Dans ce qui est peut-être l'une des premières œuvres de son style mature, Vermeer transforme le thème d'une jeune fille recevant son prétendant, déjà populaire dans l'art hollandais, en une étude éblouissante de l'espace baigné de lumière. Le fond sombre de la silhouette de l'officier dramatise à la fois l'illusion de profondeur et le jeu brillant de la lumière sur la femme et les meubles de la pièce. La carte de la Hollande sur le mur du fond, orientée vers l'ouest en haut, a été publiée pour la première fois en 1621. La carte et les chaises apparaissent dans d'autres tableaux de Vermeer.
Basquiat, t'es un mauvais ! 471175981_1127793725415374_5600133173096055574_n.jpg

Et ce faisant, il y avait aussi une tendance à vouloir abolir les limites du tableau, à l'époque de la peinture hollandaise baroque, comme pour donner l'illusion au spectateur de pouvoir rentrer "dedans"

Comme par exemple chez ce "joyeux buveur" de Frans Hals qui vous tend son verre


Sans chercher à me la jouer connaisseur, vu que je viens de lire ça dans un livre très complet (700 pages environ), qui se lit bien, et qu'on trouve parfois en 2 tomes : Les maîtres de la peinture occidentale (Tashen)

[dor lersing]

Joyeux Noël Monsieur Hulot

[CCR]

Concernant Basquiat, je ne vois pas pourquoi on devrait aimer.
Perso je trouve ses tableaux , alors peut-être pas sans intérêt mais juste très chiant à regarder.

Dire qu'il faut-être éduqué pour apprécier, mouarf, c'est comme dire qu'il faut avoir l'oreille exercée pour apprécier, je ne sais pas, du black metal par exemple .

L'univers de Basquiat, il nous touche ou pas. Perso, il ne me touche pas. C'est clair qu'il est morbide, qu'il renvoie à sa vie, le contexte dans lequel il a vécu et ce contexte, il ne me parle pas. C'est grave docteur ?

Basquiat, il a été très influencé par une certaine période de Picasso, c'est évident. Et cette période, la plus abstraite, n'est pas celle qui me parle le plus. Après, ça reste aussi technique, cette période. Mais en peinture comme en musique, ce que je cherche c'est avant tout ce qui touche ma petite sensibilité et la technique, eh bien quand ça ne la touche pas, je n'en fout un peu.

Après, c'est clair qu'il y a eu de la hype autour de Basquiat, pour des raisons diverses et variées ( Madonna, Warhol, la street culture en vogue dans les années 80, le social de l'ère Mitterand, SOS racism and co ...) . Et bien entendu aussi la raison du snobisme de ceux qui veulent se la jouer intello et ouvert d'esprit en faisant semblant d'apprécier des créations tellement complexes que le commun des mortels n'y capte rien, mais que eux, si ! Oui, parce qu' on le sait tous, il y en a beaucoup qui brassent du vide ici bas, qui vivent d'illusions au milieu d'illusionnistes.

Après, que des âmes meurtries puissent apprécier Basquiat, je le conçois. Mais qu'on nous lâche la grappe si on aime pas. On a le droit de ne pas aimer l'art de victimes, ou pas, du système.

[Monsieur-Hulot]

Joyeux Noël Monsieur Hulot

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[Punker paname]

[whereisbrian]

Joan Mitchell 1925 1992

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joan_Mitchell

La Grande Vallée

[Elie Köpter]

Joan Mitchell 1925 1992

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joan_Mitchell

La Grande Vallée

Ça me rappelle les peintures que faisaient mes élèves de CP-CE1 quand on travaillait sur la symétrie (transversalité des mathématiques avec l'art plastique ).
Y en avait de très chouettes pour décorer la classe.

[whereisbrian]

Joan Mitchell 1925 1992

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joan_Mitchell

La Grande Vallée

Ça me rappelle les peintures que faisaient mes élèves de CP-CE1 quand on travaillait sur la symétrie (transversalité des mathématiques avec l'art plastique ).
Y en avait de très chouettes pour décorer la classe.

Cela te rappelle, mais cela ne l'est pas.

Si tu prends, par exemple, un détail d'un tableau de Vermeer et que tu l'agrandis 100 fois, tu vas tomber dans l'abstraction,
et pourtant ce sera toujours le même Vermeer.

Voici le détail agrandi d'une peinture à l'huile figurative >



J'ai conservé des peintures de mon fils pour les mêmes raisons que toi.

[Elie Köpter]

Cela te rappelle, mais cela ne l'est pas.

Je ne prétends pas le contraire

J'ai conservé des peintures de mon fils pour les mêmes raisons que toi.

Pareil, sont conservées dans une grande chemise en carton.

[CCR]

Ça me rappelle les peintures que faisaient mes élèves de CP-CE1 quand on travaillait sur la symétrie (transversalité des mathématiques avec l'art plastique ).
Y en avait de très chouettes pour décorer la classe.

les tests de Rorschach aussi

[DaFrog]

Joan Mitchell 1925 1992

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joan_Mitchell

La Grande Vallée

J’aime beaucoup Joan Mitchell, doit être vue en format original pour être vraiment appréciée, comme Rothko.
Le format vignette ne lui rend pas l’hommage mérité

[Echoes]

« Solitude »
L’hyper réalisme de Simon Pasini, un peintre italien né en 1976. Huile sur toile que je trouve très touchante.



Une autre œuvre hyper réaliste.
«Watercolor » du peintre aquarelliste américain Steve Hanks. Troublant….

[vox populi]

J'adore. Je trouve que ces peintures disent quelque chose de tout à fait différent d'une photo. Une photo c'est un instantané, une peinture montre davantage la personnalité du modèle, son âme profonde, ce qui reste quand plus personne ne regarde. C'est en tout cas ce que je ressens dans ces oeuvres

[Punker paname]

Chouette travaux et toiles que ceux de ces deux Artistes merci pour la découverte Echoes, j'adore en particulier celle Simon Pasini qui m'évoque bien sur la célèbre toile Nighthawks de Edgar Hopper

Quand à celle de Steve Hanks elle pourrait faire une magnifique pochette de disque

[Echoes]

Merci pour vos retours!
Effectivement on peut retrouver cette ambiance de la toile de Hopper même si celle-ci donne plus dans l’esprit art déco

[Monsieur-Hulot]

J'en tiens un ! Vivant ! Choppé sul' net ! Angus Wilson (le nom idéal pour ce forum)

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[Monsieur-Hulot]

mais j'aime aussi beaucoup l'illustrateur de mode René Gruau et son sens inné de l'épure:

www.mynumi.net-MNFPB1232-31.jpg (216.36 Kio) Vu 1252 fois

[CCR]

J'aime bien ce que fait cette artiste. Ça respire la sincérité, c'est sans fioriture mais en même temps "efficace", avec un détachement vis ) vis de conventions ( et surtout le principe paradoxal de l'art contemporain qui a érigé le fait de se détacher des convention en principe, ce qui renvoie, au final, à une forme sournoise de soumission).
Il y a vraiment quelque chose de vivant dans ses couleurs, comme une puissance retenue qui évoque ce que faisait Van Gogh ( d'ailleurs ses lignes un peu distordues évoquent aussi celles de Van Gogh). Du contraste et en même temps de l'harmonie, un truc qui m'impressionne assez.


Avec Gruau ( que je ne connais(sais) pas non plus, on est dans une épuration de la forme qui évoque complètement l'art zen sur le tableau posté. En jetant un oeil rapide sur ce qu'il a fait par ailleurs, je dirais qu'il a réussi un mix imparable entre l'épuration zen et la sensualité de l'art occidental. Trèèèès intéressant aussi, cet artiste !