
Lakecia Benjamin – Retox – (2012)
Lakecia a toujours aimé la musique et a grandi avec, particulièrement la musique dominicaine, mais elle ne rencontra le jazz que vers quatorze ans, alors qu’elle étudiait le saxophone alto. Elle désirait entrer dans une école de musique, où elle finit par être acceptée, sa formation fut rapide : elle était douée.
Petit à petit elle s’intègre à la scène funk et soul, et participe à quelques albums de Missy Elliott et Alicia Keys. C’est d’ailleurs dans ce registre que paraît « Retox » son premier enregistrement paru en deux mille douze, mais enregistré en deux mille dix, elle y signe toutes les compositions sauf le célèbre « Don’t You Worry Bout A Thing » de Stevie Wonder, où elle entreprend une reprise un peu scolaire.
Lakecia a également développé des compétences en tant que chef d’orchestre et d’arrangeuse, elle mène donc sa barque avec habileté sur ce premier essai. Portant plusieurs casquettes, elle ne joue pas du saxophone sur tous les titres, ce qui peut sembler surprenant, mais ainsi elle préfère prendre de la hauteur.
Il y a pas mal d’intervenants tout au long de l’album, mais je ne m’y arrête pas trop, n’en connaissant pas un seul, mis à part la harpiste Brandee Younger. Les pièces sont formatées entre deux et six minutes, très groovy, elles s’inscrivent dans la culture soul et funk américaine, douze se succèdent ainsi, sans rien révolutionner, mais c’est très correct.
On remarque « Jump And Shout », « Get Down », « Keep Talkin’ », « Maceo » et le titre d’ouverture « Soulsquad », côté ballade on retient « My Love » qui se traîne comme il faut… La dernière pièce « Slow Juice » va bien également.
Donc un assez bon album, mais qui ne laisse rien présumer de la suite de la carrière de Lakecia Benjamin qui décollera avec son troisième album, l’extraordinaire « Pursuance: The Coltranes ». Une anecdote raconte que, alors qu’elle écoutait un album d’Alice Coltrane que lui faisait découvrir une amie, elle lui demanda si Alice avait un frère, en découvrant le nom de John Coltrane…
Après un accident routier, elle subit des blessures assez graves, trois côtes et l’omoplate cassées, mais aussi la mâchoire, ce qui est un drame pour une saxophoniste, elle déclara puiser dans la musique de Coltrane beaucoup de forces, c’est ainsi qu’elle assura la tournée européenne qu’elle devait faire, malgré les souffrances. Cet épisode aboutira à l’album « Phoenix ».
Celui-ci est donc une étape qui intéressera peut-être les amateurs du genre, mais aussi ceux qui, comme moi, sont curieux de l’évolution de cette extraordinaire musicienne…
SoulSquad
Maceo
Jump and Shout
Keep Talkin'