![Image](https://nsm09.casimages.com/img/2024/06/07//24060704443817904918418420.jpg)
Cassie Kinoshi's Seed – Gratitude – (2024)
Cassie Kinoshi joue du saxophone alto, son nom semble assez discret sur la planète « jazz », et pourtant, quand j’atterris sur Discogs pour récupérer une pochette, son nom s’illumine de partout. Avec l’album de « Kokoroko », mais là je savais, mais encore avec « Driftglass » du Seed Ensemble, ou « You Can't Steal My Joy » d’Ezra Collective ou « Blume » de Nerija, et l’album « Source » de Nubya Garcia, ou encore « Black To The Future » de Sons of Kemets, sans parler de la fabuleuse compile « We Out Here » de dix mille dix-huit ! Ça clignote de partout vous dis-je !
Pourtant, ces multiples indications ne nous permettent guère d’anticiper l’écoute de cet album, ni par la forme, ni par le contenu, car Cassie a sorti de son chapeau une œuvre singulière : une longue suite musicale appelée « Gratitude ». Elle l’a créée en réponse à une commande, et l’a offerte au public au Southbank Centre de Londres en deux mille vingt-trois, et ça s’écoute face A.
Cassie est altiste mais également excellente arrangeuse, ce qui lui a permis de mettre sur pieds cet ambitieux projet avec son grand ensemble de jazz, appelé « Seed », augmenté du « London Contemporary Orchestra » ainsi que du platiniste NikNak, mis en vedette ici. Je ne fais pas la liste des musiciens présents sur cet enregistrement, mais on est au niveau d’un gros big band, pour donner une idée et situer l’enjeu.
L’interaction avec le grand orchestre à cordes est aux petits oignons et l’harmonie est de mise. Ainsi l’atmosphère est particulièrement « cool », agréable et coordonnée. Du travail très écrit en somme, ne laissant pas tant de place que ça à l’impro, mais on goûte tout de même aux solos jazz qui sonnent à chaque fois juste comme il faut, pour laisser respirer la musique et lui donner la bonne vibration.
La seconde face correspond à un enregistrement plus ancien, de deux mille vingt et un, au mois d’avril, effectué au fameux « Total Refreshment Centre », le cœur vivant, alors, de la nouvelle vague londonienne. La face B est donc consacrée uniquement à la pièce « Smoke In The Sun » interprétée par l’ensemble « Seed » d’une durée de moins de six minutes, ce qui est bien court, même si la pièce est belle et bien foutue.
On peut s’interroger tout de même à propos de ces sorties assez faibles au niveau quantitatif, au point qu’il faille passer à la vitesse du quarante-cinq tours pour pouvoir l’écouter. On n’arrive même pas aux vingt-huit minutes, le prix en face, lui, ne bronche pas. Une sortie International Anthem.
i
ii
iii sun through my window
Smoke in the Sun