Algernon a écrit : ↑ven. 12 avr. 2024 10:01
"sans totem, ni tabou"

(fin janvier 2023)
En effet, "il n'y a pas de tabou", il le prouve à nouveau.
Ça en devient presque un plaisir (inattendu) de travailler dans le privé. Quoique...
Et avec une telle porte-parole, ça devient une joie de communiquer : Madame "sans totem, ni tabou".
Me fait penser à un des Barios, mais lui faisait rire, ce Mémé Guerini pas du tout ! Vivre aux crochets de l'État avec tout gratos, le caviar, les putes de luxe dans les suites du Carlton et pantoufler ensuite si c'est son crédo c'est affligeant !
Autre chose, aux amateurs de la langue, Algernon, WIB et USam :
"Nous aimons le français.
Le français est une langue sexy. Elle est une langue charnelle qui s’écrit avec une foule de fascinants personnages. Le couple de base est constitué du sujet (le nom) et du verbe –
Nous aimons – auquel s’ajoute éventuellement un complément –
le français.
Comment trouver le sujet d’un verbe ? Comment trouver le COD (complément d’objet direct) ? Il suffit de poser des questions :
Le français est une langue sexy : qui est une langue sexy ? Le français est donc le sujet.
Nous aimons le français : qu’est-ce que nous aimons ? Le français est donc le complément d’objet direct.
Sujet, verbe, complément : il ne s’agit ni de triolisme, ni de littérature de boulevard (le mari, la femme, l’amant), mais de la structure de la phrase. Ensuite, arrivent d’autres compagnons : l’attribut du sujet, le pronom, l’adjectif, les subordonnées relatives, complétives ou circonstancielles, l’adverbe ou encore les conjonctions. C’est alors que la fête commence, une orgie grammaticale !
Nous parlons tous les jours une langue admirable et monstrueuse que nous adorons. Elle est la seule qui comporte plus d’exceptions que de règles, ce qui la rend si difficile, si terrifiante, si attrayante. Elle nous fait peur à cause de sa logique, aussi obscure qu’implacable, qui se perd dans la nuit des temps et les pages des précis de grammaire.
Textos, mails, réseaux sociaux, l’essentiel de la communication, professionnelle et personnelle, se fait désormais par écrit. Nous rédigeons chaque jour des centaines de
poulets virtuels, le poulet de nos ancêtres étant un billet doux, devenu texto, voire sexto. Comment pourrions-nous laisser nos propres mots, notre langue, prendre la poussière dans notre bouche ? Pourtant, qui n’a pas renoncé à un nom, une phrase, une idée, de peur de commettre une faute ? La plume se dessèche et nous ne savons plus quoi dire, comment le dire et comment l’écrire. Alors, nous nous cachons derrière des formules toutes obscure qu’implacable, qui se perd dans la nuit des temps et les pages des précis de grammaire.
Avec ses siècles d’histoire, le français est devenu un langage bizarre, complexe, qui n’entre pas dans le cadre des canons de beauté épurés du simplisme de l’hypercommunication. Fort en caractère, il est aussi difficile à circonscrire : il faut être sacrément amoureux des mots – littéralement philologue – et entêté pour y parvenir. Malheureusement, toutes les années d’école ne suffisent pas. Nous restons donc au bord de la route, sans oser l’approcher. Notre langue devient semblable à ces héroïnes de contes de fées, emprisonnées ou endormies, attendant, immortelles, un prince des poètes, parfois des rues. C’est tant mieux, mais c’est rare. Décorsettons-la pour nous l’approprier, pour la prendre et l’apprendre.
Dans notre grammaire
sexy, qui n’oublie pas que
grammaire et
grimoire ont la même origine magique, il est question de rimes embrassées, d’accords énigmatiques, de liaisons scandaleuses, du temps qui passe, de naissances, de changement de genre, de jeux et de faux semblants, de la chair d’un mot et de la caresse d’un accent. Bref, il n’est que question d’amour. Osons faire une déclaration… À toi, notre grammaire, notre plus longue histoire d’amour !"
Avant-propos du livre de Laure de Chantal et Xavier Mauduit (celui d'Arte et d'Inter) Notre grammaire est sexy - Déclaration d'amour à la langue Française 2021, Éditions Stock
L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)