
Kokomo Arnold est sans aucun doute possible un des bluesman les plus important dans la popularisation du Bottleneck dans le blues. Il démarre sa carrière en 1930 c’est à dire un an après la grande crise financière qui a conduit à l’arrêt de la carrière discographique pour 80% des artistes blues et folk des Etats Unis . Sans doute Kokomo était il moins regardant sur la qualité des contrats qu’il signait. Lorsqu’il se rendit compte qu’il était escroqué par son producteur, Mayo Williams, qui l’avait fait signer 4 ans plus tôt chez Decca, kokomo décida d’arrêter sa carrière et de retourner travailler à l’usine, en 1938. Il avait alors une quarantaine d’années. S’il n’a jamais cessé de se produire sur scène, Kokomo refusera toujours de retravailler avec les maisons de disques, malgré les nombreuses sollicitations des labels, au début des années 60, lorsque le blues redeviendra un style très apprécié par les étudiants qui avaient soif de réentendre les vieilles légendes qui ont fait l’histoire de cette musique.
Kokomo était vraiment un artiste à part, déjà il jouait souvent la guitare posée sur ses genoux, une technique reprises par de nombreux artistes plus tard dont jeff healey, ensuite il a été le premier bluesman a évoquer la bisexualité dans ses chansons. En 1934 il chanta dans Sissy Man Blues « Seigneur, si tu ne peux pas m’envoyer de femme, s’il te plaît envoie-moi un homme sissy »!
Il fut également un compositeur influent, qui fut repris par de nombreux autres artistes comme Josh White ou Elvis presley qui enregistrera Milk Cow Blues. La plus grande chanson de l’histoire du blues, sweet home chicago est une réécriture, par Robert Johnson, d’une chanson de Kokomo.
Mais c’est évidemment pour son génie de la slide guitar que Kokomo restera dans l’histoire du blues. La slide guitar trouve son origine à Hawai à la fin du 19eme siècle lorsque des artistes comme Jame Hoa et surtout Joseph Kekuku, qui est aujourd’hui reconnu comme le père officiel de la stell guitar, utilisèrent une lame de couteau pour produire des harmoniques sur un instrument indien, le gootvadyam, une sorte de sitar dont on joue en faisant glisser sur les cordes une tige d’ébène ou une boule en verre.
Cette musique devint tellement populaire qu’au milieu des années 30 on commença à produire des guitares spécifiquement fabriquées pour cet effet, on parle alors de lap steel. Aujourd’hui encore cet instrument est très apprécié par de nombreux musiciens. En 2004 est sortie une superbe compilation consacrée à cet instrument, Secular Steel .
Secular steel n'a rien a voir avec un album blues, il est davantage dans le style d'un rock tour à tour noisy et planant, un vrai voyage sonore
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