SANTANA : Paris, "Bercy", 23/6/25
Les dernières nouvelles sur l'état de santé de Carlos Santana laissaient présager un sombre dénouement à la fois sur son auguste personne et sur la tournée Oneness, cette dernière allant écumer une bonne partie du globe dont 4 dates en France. L'essentiel était préservé sur la première option car reconnaissons qu'à l'annonce de son hospitalisation, bon nombre de fans dont moi ont pris peur.
La tournée en question passait par Paris, occasion s'il en est, d'aller voir ENFIN (il était temps, non ?) le talentueux et légendaire guitariste mexicain. Légendaire bien évidemment car on se souvient tous ici que Santana (le groupe) fut à l'origine d'une prestation restée non moins emblématique dans les annales de la Musique au festival de Woodstock en août 1969 où un jeune batteur répondant au nom de Michael Schrieve s'était fendu d'un fabuleux solo de batterie sur Soul Sacrifice.
Du temps avait passé bien évidemment et pour l'heure, Carlos et son imposant groupe débarquent justement sur Soul Sacrifice où chacun fait état de sa virtuosité aussi bien l'impressionnante batteuse Cindy Blackman Santana, ci-devant épouse du Monsieur que les percussionnistes que sont Karl Perazzo et Paoli Mejias, le deuxième guitariste Tommy Anthony, le bassiste Benny Rietveld qui, tour à tour, se déchainent sur ce qu'ils ont à faire et ce qu'ils font, ils le font bien. L'attraction #1, c'est bien évidemment Carlos qui distille les solos de guitare à la volée. "En veux-tu, en voilà" semble t-il nous dire. Le public face à cette véritable démonstration, glousse de plaisir. Aucun temps mort n'est envisagé puisque ensuite sont interprétés successivement Jin-go-lo-ba, Evil Ways, Black Magic Woman / Gypsy Queen, et Oye Cómo Va par les deux vocalistes Andy Vargas et Ray Greene et ce, dans un déluge d'électricité. Doté d'un joli brin de voix, voici l'ami Andy qui entonne Maria, Maria, un titre ô combien populaire qui n'a pour effet que de déclencher une joie communicative au sein du public, public qui se met à danser dans les travées de Bercy.
Après un excellent Foo Foo extrait de Shaman, la mélodie doucereuse de Samba Pa Ti retentit dans l'enceinte de Bercy suscitant une vive clameur de la part de la foule. Comme chacun sait, le morceau s'achève dans une orgie de notes sur lesquelles Carlos nous régale en proposant des parties de guitare absolument époustouflantes et ce, malgré son âge avancé. Il est toujours là, le Mexicain pour faire plaisir à ses fans qui le lui rendent bien. Everybody's Listening vient clôturer ce premier set en tout point excellent.
Vingt minutes se passent et le groupe revient sur Batuka, extrait de l'album éponyme de 1971 qu'il enchaine sur un No One To Depend On, lui aussi extrait de ce superbe opus. Deux versions fantastiquement interprétées et ce, sous des lights impressionnants à part peut-être ce spectre jaune que nous nous prenons de temps à autre en pleine face.
Je voulais She's Not There des Zombies, un titre qui, d'après certains addicts, n'est pas très souvent interprété. Eh bien, je l'ai eue dans une version très étirée, interprétée de concert par nos deux chanteurs de talent. Et puis, il y en a un autre qui refait son apparition dans la setlist, c'est ce Hope You're Feeling Better fort bienvenu, un titre découvert pour ma part dans le Greatest Hits paru en 1974 (celui avec la colombe), le disque qui m'a fait tomber dans la "marmite Santana".........quand j'étais petit et tout comme un Gaulois bien connu, les effets de cette potion savoureuse se sont avérés, eux aussi permanents. Encore une opportunité pour Carlos et le groupe dans son ensemble de délivrer une version magistrale.
Après Maria, Maria, nous avons droit encore à un autre titre de Supernatural (5 titres durant ce concert) à savoir l'excellent Corazon Espinado suivi du superbe The Game Of Love interprété initialement par Michelle Branch sur Shaman, une artiste américaine dont ce fut sans doute la seule heure de gloire et ce, malgré quelques apparitions télévisées dans les séries Charmed et Buffy contre les Vampires.
Re-Supernatural avec ce (Da Le) Yaleo qui débouche sur un des grands moments de ce concert. Benny Rietveld prend alors possession de la scène pour s'embarquer dans un étourdissant solo de basse relayé tout de go par Cindy Blackman Santana qui s'acharne furieusement sur son kit de batterie. Alors s'engage un véritable duel entre les deux musiciens mettant en exergue leur vitesse d'exécution pour le moins impressionnante. Les premiers rangs ont dû se régaler à n'en point douter.
C'est ensuite tout Bercy qui va se délecter sur le tubesque Put Your Lights On qui en fut son temps interprété par Erik Francis Schrody dit "Everlast". Personne ne l'a oublié (je parle du titre) car repris comme un seul homme par un public qui se met à chavirer lorsque le Maître se fend d'un solo tout en subtilité et en dextérité. Une belle version assurément qui lui permet ensuite d'aller souffler un peu hors de la scène pour revenir quelques minutes plus tard sur le très démonstratif Toussaint l'Ouverture. La fiesta ne serait pas complète si l'imparable Smooth n'avait pas été interprété. Andy Vargas et Ray Greene invitent alors la salle à se lever qui se déhanche fiévreusement sur toute la durée de morceau. Merveilleuse conclusion donc d'un superbe show même si à mon humble avis, il manquait la présence d'Europa dans cette setlist haute en couleur. Mais bon, on ne peut pas tout avoir.
Carlos, manifestement très fatigué mais heureux d'avoir donné un super concert, quitte furtivement et rapidement la scène car le lendemain, ils seront au Ziggo Dome à Amsterdam et un monsieur de son âge à qui l'on doit tant et que l'on remercie pour ce qu'il a donné à la Musique, ça doit dormir pendant au moins 8 heures. Merci Carlos !!!!!












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