
Flash Pig – Year Of The Pig – (2018)
Je vous avais déjà parlé de Flash Pig, en vingt-trois, lors de la sortie de « Le Plus Longtemps Possible », celui-ci est encore plus ancien, puisqu’il plonge en dix-huit, entre-temps, j’ai également écouté « Remain Still » qui remonte en quatorze, et qui n’a fait que confirmer le bien que je pensais de ce groupe français, très intéressant.
C’est pourquoi je me décide à vous parler de celui-ci, qui est tout de même étonnant, puisqu’il y est question de lenteur. A quoi servent tous ces années d’étude autour de l’apprentissage et de la maîtrise des instruments si c’est pour, en fin de course, se ligoter les mains et privilégier la lenteur…
D’ailleurs la bonne question serait peut-être : « Y parviennent-ils ? ». Et bien oui et non. Oui si on observe la suite en quatre mouvements qui ouvre l’album. Chaque mouvement est appelé par le nom d’un animal réputé pour sa lenteur, l’Astérie, le Monstre de Gila, le Lamentin et l’Aï.
On sent un désir de lenteur, l’ouverture est un moment très caractéristique de ce point de vue, la lenteur semble réfréner la virtuosité, pourtant les pièces sont toutes en tendresse et présentent une trame habilement menée, qui réserve de grands moments d’émotion…
Mais ça ne saurait durer et bientôt tout s’accélère ce qui autorise nombre de fantaisies et de chouettes envolées musicales. La plupart des pièces sont signées par Maxime Sanchez pianiste virtuose donc, frère du saxophoniste ténor Adrien Sanchez, Florent Nisse est le contrebassiste et Gautier Garrigue le batteur, tous virtuoses avec des têtes de premier de la classe.
Tout ici est très propret et sent bon le linge frais, et tout est nettoyé de la cave au grenier, ceux-là ont sans doute goûté au classique, mais ils ont su conserver l’essentiel, l’âme reste jazz et le voyage qu’ils nous proposent sur cet album est tout simplement enivrant, comme prendre une bonne pétée au moment où on s’y attend le moins.
C’est pour ça que je vous en parle, c’est de la bonne came, du bon cochon, et, finalement, le tout est d’arriver à bon porc...
Year Of The Pig, Part 1 : Astérie