J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 6 juin 2025 01:56

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Alan Silva, Itaru Oki, Makoto Sato, Richard Comte – Celebration – (2022)

Cet album a été enregistré à Paris, en live, un soir de mai deux mille dix-neuf, à l’occasion du quatre-vingtième anniversaire d’Alan Silva. Il a désormais abandonné la contrebasse et joue sur des claviers, assis. Il fait partie de ces musiciens américains installés en France, qui enregistrent un peu grâce à des gens comme Julien Palomo qui officie encore sur cet album.

Il y a un autre vieux musicien, qui vit également pas très loin de la capitale, depuis les années soixante-dix, c’est le trompettiste japonais Itaru Oki qui enregistre ici son chant du cygne, il nous quittera en deux mille vingt. L’ange étant passé, il nous faut parler également du percussionniste Makoto Sato, lui aussi expatrié, qui joue également ici, avec le musicien local, le guitariste Richard Comte.

Il ne me semble pas vous avoir parlé de ce guitariste sans entrave, bien que j’aie quelques albums où il joue, notamment avec la formation « Hippie Diktat » qui mériterait un satisfécit, ainsi que sur l’album « Travel Patterns » où il joue en solo, mais il faut s’accrocher un peu.

C’est très free et surtout très improvisé, on branche le matos, les amplis et les connections mentales se font une fois lancés, ces gars-là connaissent les règles de la partie, ils sont tous plus que vétérans, si ce n’est comte, qui est jeunot, mais bien en phase avec toutes ces vieilles légendes, savent-ils qu’ils sont encore vénérés par un public qui les suit, connaît leur nom et leur musique ?

Trois parties rangées par un numéro, de un à trois, environ quarante et une minute au total, le temps d’avancer dans ce trip musical. On ne se la joue pas physique, mais plutôt dans l’écoute mutuelle, où chacun joue ses pions en liaison avec les autres, dans une sorte de collégialité partagée. Les regards sont importants, ils indiquent la manœuvre, mais un hochement de tête peut faire l’affaire également.

Ce free tranquille est d’agréable composition, il se laisse suivre avec amabilité et convivialité, les quatre jouent souvent ensemble dans le même moment, chacun apporte sa note, sa suite de notes, dépose son idée dans la corbeille, tandis que les autres interrogent et répondent, ainsi la suite avance-t-elle tranquillement, dans une grande sérénité…

Celebration Part 1
Celebration Part 2
Celebration Part 3
We will dance again...

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 7 juin 2025 03:01

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PainKiller – The Equinox – (2025)

Et voici « The Equinox » second volet d’une trilogie, après « Samsara », et avant « The Great God Pan » qui ne saurait tarder. On se souvient de cette formation active depuis « Guts Of A Virgin » de quatre-vingt-onze, qui fit alors énormément parler d’elle, jusqu’en quatre-vingt-quatorze avec « Execution Ground » dont je vous ai parlé il y a peu, ensuite deux live sont parus, pour occuper le terrain, au milieu d’un grand silence qui s’interrompit lors de la parution de « Samsara », l’année dernière, qui manqua hélas un peu la cible…

Pour dire vrai, « The Equinox » ne rectifie pas totalement le tir. On retrouve le trio de base, John Zorn et son sax alto, peut-être n’est-il pas aussi saillant et sanglant qu’autrefois, mais c’est à voir, Bill Laswell est toujours là, avec sa grosse basse, semble-t-il plus performant que sur l’album précédent, et surtout axe central et pivot incontournable. Mick Harris est aux « beats » et aux effets électros.

L'occultiste Aleister Crowley reste l’influence ésotérique de référence, on veut bien. Curieusement l’enregistrement s’est déroulé sur deux lieux différents, la batterie de Mick Harris au « Lad's Old Room » de Birmingham, en Angleterre, et le saxophone et la basse à « l’Orange Studio » de East Orange, dans le New Jersey. Je ne sais s’il y eut des conséquences artistiques, mais rien n’est perceptible sur l’enregistrement, d’ailleurs ces faits sont routiniers de nos jours.

Je retiens que les meilleurs passages à mes oreilles se manifestent quand Zorn se réfugie dans le cri et la démesure, malgré l’âge il réussit encore à performer. Laswell est également plus varié dans son jeu et dans son rôle que sur « Samsara », les titres sont plus divers et certaines pauses sont aménagées qui permettent à la musique de mieux respirer.

Six titres sont alignés pour une quarantaine de minutes de musique, avec souvent une certaine tension qui se manifeste dans les meilleurs moments. Même si l’inspiration « dub » des débuts est beaucoup moins présente, on conserve cette drum’n’ bass caractéristique qui se déploie. Mais on plonge davantage dans l’ambient que dans le métal, bien oublié aujourd’hui.

Le dernier volet donnera peut-être les clefs.

The Wizard Way
Forks in the Road
Panormita
The Soul-Hunter
We will dance again...

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