
Brötzmann, Uuskyla, Friis Nielsen – Live At Nefertiti – (2001)
Je continue l’exploration de la discographie des premiers albums parus sue le label « Ayler Records », et voici, après le Noah Howard, le « Live At Glenn Miller Café » d’Arthur Doyle et Sunny Murray que je vous ai présenté il y a quelques temps, arrive ensuite ce trio de vétérans si j’ose, à nouveau pour un concert « Live at Nefertiti », un jazzclub de Gothenburg (Göteborg), en Suède, qui a été donné le treize mars quatre-vingt-dix-neuf.
Du costaud et du massif encore, soixante et onze minutes de free au compteur, de quoi ressusciter la musique révolutionnaire des anciens, Albert Ayler, Ornette Coleman, John Coltrane et Cecil Taylor, pour citer les têtes de gondole. D’ailleurs Peter Brötzmann, le précurseur européen, mériterait également sa place au côté des quatre…
Peter joue du ténor, mais également du Tárogató et de la clarinette, Peter Friis Nielsen de la basse électrique et Peeter Uuskyla de la batterie. L’enregistrement est d’excellente qualité, il dépasse même le Noah Howard sur ce critère, et l’énergie s’échappe de tous côtés. La date est importante également, elle présente un Brötzmann à maturité, fort et puissant, impressionnant même par son amplitude et l’assurance qu’il dégage, bien propulsé par une rythmique de qualité, qui envoie sévère.
Le répertoire se construit autour d’une suite conçue par Brötz, en quatre parties, elle se nomme « Nidhog » et se place de façon un peu désordonnée sur le Cd. D’abord les titres un et deux, puis « Third Sun » de Uusyla qui s’étale sur plus de vingt minutes intenses, ensuite la partie trois de la suite ou Brötz joue du Tárogató, puis « Off Sight » de Friis Nielsen, et enfin « Nidhog 4 » qui termine et la suite, et l’album.
Les rythmiciens sont énormes et réussissent à soutenir la hargne de Brötz à l’avant qui souffle sans compter, déchirant tout, avec un engagement total, on ressent la puissance physique du souffleur et son engagement total, jusque dans le cri sur le torride « Third Sun » qu’il illumine de sa force et de sa bravoure, tel un guerrier des temps anciens allant au sacrifice pour Odin et son banquet…
L’album est hautement recommandable, les amateurs de free y trouveront leur compte, il faut également remercier Jan Ström qui lança son label sur les meilleurs rails qui soient.
Concernant la numérotation liée aux sorties Cd, il ne faut pas oublier que, sur ce label, pas mal d’enregistrement ne sont sortis qu’au format dématérialisé, on l’espère, en attendant mieux, mais rien ne laisse entrevoir une telle issue cependant…