J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Harvest
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Harvest » jeu. 24 août 2023 18:34

Bebeto a écrit :
mar. 15 août 2023 17:25
François Jeanneau - Une bien curieuse planète, '75)
Douglas, je ne sais pas si tu l'as déjà présenté. Si non, il fallait un petit coup de projo sur cette œuvre et ce Saxophoniste. Il a joué (Triangle) et jouera pour d'autres et c'est son premier opus en solo. On est dans le Free à la française, quelques pointures l'accompagnent, Jenny-Clark (basse et percussions), Lubat (batterie) et Michel Graillier (sorti de Magma, aux claviers qui vont donner une coloration Space à l'ensemble). A noter un hommage à Mr JC for ever...
Je suis un bon client des rééditions Souffle Continu. Celui-ci m’a particulièrement intéressé. Difficile à trouver et souvent à un prix déraisonnable quand on le voyait. Excellente musique par ailleurs.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » jeu. 24 août 2023 19:19

J'en parle ici car je ne suis pas sur que ça interesse grand monde mais Denis Badault, ancien directeur de l'ONJ et leader de la bande a Badault est décédé le 24 juillet. Il avait 65 ans.


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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 25 août 2023 04:14

nunu a écrit :
mer. 23 août 2023 08:05
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J'ignorais que Philip Catherine (le guitariste Belge, pas le collectionneur d'étron) avait taté de chez le label ACT, ici en duo avec le contrebassiste Martin Wind
On l'a vu, même Brötzman est venu signer sur le label Allemand, qui devient petit à petit tentaculaire, et une alternative à ECM...
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 25 août 2023 04:18

Pablitta a écrit :
mer. 23 août 2023 09:54
Douglas a écrit :
sam. 12 août 2023 17:50

Horace Tapscott – The Dark Tree Volume 2 (1991)

Tout le monde le sait à Landerneau, qu’Horace il est costaud

Jusqu’à Pancran, Plouédern ou au P’tit St.Eloi ça se sait, et ça se dit que Tapscott, il a la foi

A Saint Pabu, Saint Renan ou Brest, Tout le monde le reconnait : c’est lui « The Best »

(...)
:gratzzz:
Tu inaugures un commentaire d'un nouveau genre, Douglas ? :hehe:
Pas grand chose à dire, ou peut-être trop, sur cet album majuscule qui existe en double Cd ou en deux cds simples, écrit au fil de l'écoute, faut me pardonner, j'ai vraiment hésité à envoyer...
:gene3:
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 25 août 2023 04:23

Harvest a écrit :
jeu. 24 août 2023 16:08

Je possède cet album depuis sa sortie. Étron Fou obligeait à l’achat. Mais tout est bon, évidemment.
Rien que pour les bonus, si tu tombes sur le Cd d'occase, ça vaut le coup !

Frith est un musicien qui ne déçoit jamais, en fait, mais il peut désarçonner !
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 25 août 2023 04:29

nunu a écrit :
jeu. 24 août 2023 19:19
J'en parle ici car je ne suis pas sur que ça interesse grand monde mais Denis Badault, ancien directeur de l'ONJ et leader de la bande a Badault est décédé le 24 juillet. Il avait 65 ans.

Jamais écouté Denis badault, sauf ici, mais il y a une pléïade de grands noms sur cet album, sa discographie n'est pas pléthorique mais s'étale sur un grand nombre d'années, dommage de faire cette rencontre musicale au bout du voyage...
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 25 août 2023 04:39

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Tchicai, Müller, Munch-Hansen, Osgood – Coltrane In Spring (2008)

Le Danemark encore avec John Tchicai, il a fait partie du New York Contemporary Five, puis du New York Art Quartet, il a joué avec John Coltrane sur « Ascension », avec Albert Ayler et Don Cherry sur « New York Eye & Ear Control », des références de Titan, qui peut dire mieux sur le vieux continent ?

Il joue du sax ténor et dit l’hommage à John Coltrane qui ouvre l’album, « Coltrane In Spring », un poème de John Stewart, qui adresse au géant le vœu de l’entendre encore jouer « Alabama ».

Il est entouré de compatriotes danois, Jonas Müller est au cornet et au piano, Nikolaj Munch-Hansen à la contrebasse et Kresten Osgood à la batterie, un quartet classique dans la forme. Tchicai apparaît comme un sage au milieu de cette jeunesse, lui qui en a tant vu et qui a côtoyé tant de grands noms, cette jeune garde autour de lui est parfaite et l’album est une réussite !

Toujours et encore ce free bop, cet entre-deux entre la tradition et la liberté qui ouvre et déploie ses ailes, on y goûte une fois de plus, comme si le temps s’était arrêté alors, à l’heure divine du légendaire New York Art Quartet !

Nous sommes pourtant en deux mille sept et il semble que tout n’ait pas encore été dit, Tchicai a toujours conservé son style et sa liberté, hors du champ des géants comme Coltrane ou Sonny Rollins, son truc à lui ce serait sans doute Ornette auquel il a porté une oreille, mais il a gardé son style et sa manière, c’est ce qui l’a rendu grand, écoutez-le !

Jonas Müller son compagnon de solo n’a pas froid aux yeux, il s’applique et lâche les chevaux quand il faut, partenaire sans aucun doute pour Tchicai à son aise, tant au piano qu’au cornet. La section rythmique est également bien en place, sans doute parmi la meilleure de la scène danoise, juste parfaite.

Excellent album, un des meilleurs de John Tchicai, à saisir s’il passe à votre portée.

Coltrane In Spring


Dashiki Man


Melodic Seven


Tchicai/Müller/Munch/Osgood - Copenhagen Jazz Festival 2010
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » ven. 25 août 2023 07:29

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J'en parlais hier, j'ai ressorti au boulot le seul album de la Bande à Badault, enregistré Live en 1987. Avant que Badault ne devienne directeur de l'ONJ au début des années 90.


Alto Saxophone – Bobby Rangell
Bass – Marc Michel
Directed By – Denis Badault
Drums – Umberto Pagnini
Guitar – Lionel Benhamou
Percussion – Gérard Carocci
Piano, Electric Organ [Hammond B3], Synthesizer – Emmanuel Bex
Piano, Synthesizer – Andy Emler
Tenor Saxophone – Xavier Cobo
Trombone – Jean-Louis Pommier
Trumpet – François Chassagnite, Philippe Slominski
Tuba – Michel Godard
Violin – Dominique Pifarély

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 26 août 2023 02:03

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Brötzmann, Edwards, Noble, – Soulfood Available (2014)

Brötzmann encore, en live, c’est là qu’il est le plus à l’aise, au cinquante-quatrième festival de jazz de Ljubljana, en Slovénie, le six juillet deux mille treize. Il est encore monstrueux, généreux, il arrose tant et plus que c’est sûr, cette année-là, les fleurs ont dû pousser à foison, et les jardins de Ljubljana s’en souviennent encore, enfin c’est ce que racontent les jardiniers de là-bas…

Pour arriver à ce résultat ils se sont mis à trois, Peter Brötzmann et son équipement habituel, le sax ténor, l’alto, le tarogato et la clarinette, je ne parle pas de l’arrosoir, mais vous avez compris. John Edwards est à la contrebasse et Steve Noble à la batterie, un trio non pas d’enfer, ni de feu, car il faut épargner les jeunes pousses, mais avec le vent en poupe qui disperse les semences !

Comme souvent avec le Boss on fonce, l’impro totale, à fond, en regardant droit devant et on s’accroche ! Ça s’appelle « Soulfood Available » et ça balance pendant plus de quarante-trois minutes d’énergie dépensée sans compter. Les gars de la rythmique sont des proches, des solides, ils connaissent la musique et savent où ils vont. Sous cette forme c’est la troisième fois qu’ils se mettent à l’eau.

Il se raconte même, à Ljubljana, que là où Brötz a lancé le gland, un chêne s’est mis à pousser, il n’est pas encore centenaire, car il lui faut encore un peu de temps, mais, d’après les jardiniers de Ljubljana, l’affaire s’annonce bien !

Quelques minutes après le lancer de gland, alors qu’un peu plus d’une demi-heure de musique se soit écoulée, le rythme a changé et les trois ont levé le pied, histoire de se régénérer un peu, puis de repartir de plus belle vers un final comme on les aime, Brötz en solo gentiment accompagné de la basse de John Edwards.

La seconde pièce aux dimensions plus modestes se nomme « Don’t Fly Away », bien qu’elle ne dure que huit minutes, on repart dans un grand flux musical qui balance tout, jusqu’à l’épuisement final… Du coup on repart modérato, sur « Nail Dogs by Ears » où Brötz geint avec les deux derrière qui font monter la sauce avec des pulsions dramatiques, histoire de regonfler l’athlète qui jette ses dernières forces et pousse son ultime souffle…

Avant de repartir, sous les applauses, avec ses instruments et son arrosoir, enfin c’est ce que racontent les jardiniers de Ljubljana…

Soulfood Available


Don't Fly Away


Nail Dogs by Ears
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 27 août 2023 03:17

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INTERface – This Time (1978)

Un album issu de la période des Lofts, je vous avais déjà fait part de « Live at Environ », sorti un an plus tôt, voici l’enregistrement suivant, « This Time » avec l’animateur et organisateur des lieux, le pianiste John Fisher, qui occupait de temps en temps la scène avec sa formation, mais, surtout, organisait les concerts et faisait venir de nombreuses formations de jazz libre.

Le quartet était complété par Mark Whitecage au saxophone ténor, Rick Kilburn à la contrebasse et Philip Wilson à la batterie. Sept titres sont enregistrés, des pièces plutôt « progressives » dans le sens jazz du terme, avec une orientation légèrement expérimentale, mais pas trop non plus.

Les compos sont écrites mais se prêtent aux courtes improvisations, certes c’est un peu free et déstructuré, mais ça ne dure jamais bien longtemps, la pièce « Stops & Starts » qui s’inscrit dans ce cadre et porte bien son nom, dure moins de trois minutes…

John Fisher indique sur les notes de pochette que les impros peuvent prendre appui sur un thème, des structures et des harmonies, ce qui permet l’impro dans un cadre assumé, ou bien la compo peut être instantanée et exige une grande culture musicale, ce qui ne manque pas dans les bagages des musiciens présents ici.

L’impro devient alors une « quête de magie », la formule est belle et pourrait être souvent répétée, tellement elle correspond à l’identité du jazz, qui n’a de cesse de se nourrir de ce message ! C’est dans cet esprit que joue Fisher sur cet album. De beaux titres illustrent l’album, « Free Blues #2 » qui ouvre les festivités, « 110th Street », le magnifique « Foggy », et même « Patates Frites (Belgian Fries) » qui clôt l’album sur une note très improvisée.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par DaFrog » dim. 27 août 2023 08:33

Certains ici connaissent sûrement, trouvé dans une petite boutique de Biarritz, remarqué pour la jaquette, choisi pour les infos au dos du cd : du jazz lysergique (je dirais plutôt funky) enregistré en Belgique sur Probe en 69, avec des cadors, Philippe Catherine, Nathan Davis, etc.

Scott Bradford - Rock Slides (doit être son seul lp sous son nom)

It’s too late to be hateful :ange:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 27 août 2023 20:10

DaFrog a écrit :
dim. 27 août 2023 08:33
Certains ici connaissent sûrement, trouvé dans une petite boutique de Biarritz, remarqué pour la jaquette, choisi pour les infos au dos du cd : du jazz lysergique (je dirais plutôt funky) enregistré en Belgique sur Probe en 69, avec des cadors, Philippe Catherine, Nathan Davis, etc.

Scott Bradford - Rock Slides (doit être son seul lp sous son nom)

Un magnifique premier titre et le reste va bien, super millésime !
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 28 août 2023 02:21

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Ivo Perelman, Matthew Shipp, William Parker, Bobby Kapp - Ineffable Joy

Ivo Perelman est un saxophoniste brésilien que l’on range volontiers dans la case free jazz, mais on sait que ces classifications sont souvent réductrices et ne font que réduire l’envergure d’un musicien, ce qui est ici le cas. Né en soixante et un, il a consacré sa jeunesse à l’étude de plusieurs instruments, dont la guitare, le piano, le violoncelle, la clarinette et le trombone. Il s’est consacré au saxo sur le tard, vers ses dix-neuf ans. Depuis il a bourlingué, s’est installé à Los Angeles et a fréquenté l’université.

C’est à New York qu’il a pris son envol, sa production phonographique est assez importante et doit frôler la centaine d’albums. Celui-ci, son premier pour ESP, date de deux mille dix-huit et possède une très bonne réputation. On y trouve le Perelman de la maturité, avec un bagage énorme et une forte identité, avec ce style qui le caractérise.

Je m’aperçois maintenant que je ne l’ai pas encore évoqué sur le topic, bien,bien,… Pour faire court Ivo a conservé son âme brésilienne, cela se traduit souvent par un goût immodéré pour le secteur aigu de son saxophone ténor, il s’y plaît essentiellement, s’y sent confortable et à l’aise. Ce qui se traduit par un fort lyrisme avec une certaine profondeur sentimentale, proche des larmes parfois. C’est un peu réducteur c’est sûr que le mieux c’est tout simplement de l’écouter.

Souvent c’est lui qui réalise ses pochettes, celle-ci est assez représentative de son art, il est également graphiste et plasticien. Sa meilleure carte de visite ce sont les noms que l’on trouve dans ses musiciens d’accompagnement, comme ici par exemple, Matthew Shipp au piano, William Parker à la contrebasse et Bobby Kapp à la batterie, des totems en quelque sorte, difficile de faire mieux.

L’album est composé de huit pièces plutôt généreuses, son écoute est très révélatrice de la musique de Perelman, il se promène avec constance dans ce registre qui lui va bien et dessine de multiples lignes mélodiques qui lui servent de point de départ pour investiguer autour de ces thèmes et capter d’entrée l’attention de l’auditeur.

Du coup le travail, pourtant extraordinaire, de ses accompagnateurs semble un peu repoussé à l’arrière, ce qui sera corrigé lors des écoutes suivantes, car le tissu qu’ils maillent est tout à fait exceptionnel, il est même essentiel dans l’appréciation positive et sensible qui s’impose d’entrée.

Un album plutôt magnifique, qui se termine, sans outrances, mais avec « Exuberance ».

Ecstasy


Ineffable Joy


Jubilation


Exuberance
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Pablitta » lun. 28 août 2023 15:02

Douglas a écrit :
ven. 25 août 2023 04:18
Pablitta a écrit :
mer. 23 août 2023 09:54
Douglas a écrit :
sam. 12 août 2023 17:50

Horace Tapscott – The Dark Tree Volume 2 (1991)

Tout le monde le sait à Landerneau, qu’Horace il est costaud

Jusqu’à Pancran, Plouédern ou au P’tit St.Eloi ça se sait, et ça se dit que Tapscott, il a la foi

A Saint Pabu, Saint Renan ou Brest, Tout le monde le reconnait : c’est lui « The Best »

(...)
:gratzzz:
Tu inaugures un commentaire d'un nouveau genre, Douglas ? :hehe:
Pas grand chose à dire, ou peut-être trop, sur cet album majuscule qui existe en double Cd ou en deux cds simples, écrit au fil de l'écoute, faut me pardonner, j'ai vraiment hésité à envoyer...
:gene3:
Ah nan, mais moi j’adore !

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 29 août 2023 01:32

Pablitta a écrit :
lun. 28 août 2023 15:02

Ah nan, mais moi j’adore !
Tu es bien généreuse !
:hello:
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 29 août 2023 01:39

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Hamid Drake – Dedications (2022)

Voici un nouvel épisode des « Black Cross Solo Sessions », ici c’est l’épisode six avec le batteur percussionniste Hamid Drake pendant l’effort solitaire. C’est la première fois qu’il se prête à cet exercice, mais chacun connaît l’expérience de cette légende de l’instrument, très à même de nous passionner dans cet exercice auquel, en définitive, peu se sont livrés.

Hamid se fixe un cadre personnel pour effectuer sa tâche au mieux, il s’entoure virtuellement de ses compagnons de jeux, ses alter égo, il décide en effet de consacrer cet album à ses amis musiciens, ceux avec qui il a partagé tant de moments de grâce. Neuf pièces sont ainsi enregistrées et dédicacées aux gloires rencontrées. Il semble se prendre au jeu car le Cd est plein à raz-bord, aux environs de soixante-dix minutes.

Pae exemple la première pièce se nomme « Dedicated to Die Like A Dog », en hommage à la formation du même nom à laquelle il a participé. Inexplicablement je ne vous en ai pas parlé, ce qui devrait être réparé, car c’est un groupe hors norme tout à fait phénoménal, avec, outre Hamid Drake, Peter Brötzmann himself, William Parker et Toshinori Kondo, une formation majeure qui trima entre quatre-vingt-dix-huit et deux mille deux.

Les autres dédicaces concernent Adam Rudolph, Don et Moki Cherry, Milford Graves, Paul Lovens, Big Black qui est un autre percussionniste, Fred Anderson associé à la beauté et à la diversité de Chicago, Lex Hixon et Shaykha que je ne connais pas et Lenn keller, Brenda Jones et Calvin Gantt, tous les trois associés que je ne connais pas non plus.

Ce qui est véritablement stupéfiant sur cet album c’est la couleur qui habite chaque pièce, tellement différente et distinctive par rapport aux autres, ce sont des compos à la fois originales et tournées vers l’objet de la dédicace, une façon personnelle d’évoquer ses amis musiciens, une période de sa vie, où la chaleur d’un lieu.

Ainsi, bien que l’exercice soit difficile et périlleux, car l’instrument peut sembler austère, on ne s’ennuie jamais et même on y trouve, outre la passion et l’habileté technique, beaucoup de variété et de sensibilité, c’est une âme qui est en marche ici, encore plus passionnante si on est un peu initié aux musiciens à qui il est rendu hommage, car des liens se tissent et Hamid est, en fait, en conversation avec ses amis.

Une nouvelle fois un bel album, tant la musique que l’objet lui-même, présenté par « Corbett vs. Dempsey ».

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 30 août 2023 02:31

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Die Like A Dog – Fragments Of Music, Life And Death Of Albert Ayler (2010)

Bien que cet album ne soit paru qu’en deux mille dix, côté musique il précède les autres albums de la formation, car il contient des pièces enregistrées en live le dix-neuf août quatre-vingt-treize au « Townhall Charlottenburg » de Berlin. Sorti sur FMP, il dépasse les soixante-douze minutes et flirt avec les capacités physiques du Cd.

Die Like A Dog c’est donc le saxophoniste Peter Brötzmann, le trompettiste Toshinori Kondo, le bassiste William Parker et le batteur Hamid Drake, uniquement des musiciens de premier plan. Quand ils jouent à ce concert ils ne savent pas que ces bandes seront sauvées et formeront un album, aussi il est bon de se remettre dans l’atmosphère de l’époque, afin de mieux comprendre ce qui s’est passé.

A cet égard certains titres sont énigmatiques, comme « N°1 », « N°2 », « 10’37 », « 1’15 », « N°3 », « 18’51 », « 17’28 » et « N°4 ». Les pièces contenant uniquement des durées sont tout simplement sans noms, sans titre, ne reste que la durée pour les signaler. Celles qui ont un numéro sont identifiées de cette façon. Toutes se rattachent au titre sur l’album « Fragments Of Music, Life And Death Of Albert Ayler », car chacune connaît au moins une citation de l’une des œuvres principales du saxophoniste défunt, on cite « prophet », « ghosts », « spirits » ou « bells », mais il y en a d’autres encore…

C’est cependant Brötzman qui signe de son nom ces improvisations, mais on trouve également deux reprises du fameux « Saint James Infirmary » de Don Redman, qu’avait rendu célèbre en son temps l’immense Louis Armstrong. Il y a également une courte version de « Two Birds In A Feather » de Brötzmann.

On peut donc comprendre que toute l’œuvre de cette formation, et par extension également celle de Brötzmann, est sujette à la musique d’Albert Ayler, et qu’elle s’en revendique en assumant une sorte de paternité de ce côté.

Mais il faut également dire quelques mots sur l’incroyable Toshinori Kondo qui surprend, étonne et donne une couleur assez incroyable au son de la formation. En effet il utilise une trompette dont le son est déformé et porteur d’effets électroniques, son activité est essentielle sur le rendu global du groupe qui, ainsi, échappe totalement aux standards normalisés du quartet de jazz. Cette trompette « électrifiée » dialogue souvent avec notre saxophoniste, pour ce qui me concerne j’aime particulièrement ces moments inhabituels.

Il me reste à signaler l’existence d’un coffret regroupant « The Complete FMP Recordings », c’est-à-dire des quatre albums dont je parlerai ici, car il y a deux enregistrements live que l’on peut également se procurer et qui sont visibles sur Discogs.

Assez curieusement cette « complète » existe en deux présentations différentes, le hasard m’a permis de constater cela. La première est simple, un coffret en carton pas très solide mais résistant au temps si on y fait attention, contenant les quatre Cds individuels augmentés d’un livret avec photos, textes en anglais et en allemand. L’autre version consiste en un quadruple Cd regroupant les albums sans les pochettes.

Die Like a Dog: Fragments of Music, Life and Death of Albert Ayler [No.1]


Die Like a Dog: Fragments of Music, Life and Death of Albert Ayler [No.2]


Die Like a Dog: Fragments of Music, Life and Death of Albert Ayler [No.3]


Die Like a Dog: Fragments of Music, Life and Death of Albert Ayler [No.4]
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 31 août 2023 03:32

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Bigoni ・ Solborg ・ Brow – Hopscotch (2011)

Voici un trio de musiciens dont l’album m’accompagne souvent vers le sommeil, ces derniers temps. Francesco Bigoni est italien, il joue du saxophone ténor. Mark Sölbörg est danois, c’est lui le guitariste et Kevin Brow est batteur, il vient du Canada. Rassurez-vous, quand il faut parler le langage de la musique, ces trois-là sont du même monde et partagent la seule langue qui vaille, celle de la sensibilité et de l’émotion.

Je ne m’attarde pas sur l’exceptionnelle qualité de ces musiciens, elle saute aux oreilles et éblouit direct. Ce qui interroge plus c’est la singularité de ce trio, sans piano ni batterie, mais qui fonctionne à merveille. A l’écoute, il semble que ce soit Sölbörg, avec sa guitare qui serve de liant et permette cette extraordinaire homogénéité. L’écouter est un régal.

Pour situer cette musique ce n’est pas si simple, même s’il est aisé de l’écouter. Les pièces lentes sont souvent assez free, pas dans le cri, mais avec des spirales, des courbes, où chacun joue une part de cette magie à trois qui s’instaure, dans un déséquilibre apparent, pourtant harmonieux.

Bien qu’il y ait une part écrite, et que deux pièces semblent complètement improvisées, l’impro est ici chez elle. Les arrangements prévoient des espaces abondants de liberté et de création spontanée, c’est un régal de sentir les trois en profiter à fond et présider à un nouvel équilibre, parfois fragile, mais toujours passionnant.

Bigoni a composé cinq pièces, un peu à l’avant, il est aisé à suivre dans ses évolutions, partenaire à l’écoute de ses collègues, il sait également se mettre de côté et dialoguer, comme sur « Not Interesting, But True » où son échange avec Sölbörg réjouit.

Kevin Brow est également passionnant, jouant comme un commentateur, ne se bornant pas à jouer le rythme, il donne de l’espace et de l’air à la musique, la rendant libre et vivante, c’est son moteur et ce choix en fait un élément essentiel du résultat final, souvent aérien et créateur d’une troisième dimension, tellurique ou spatiale.

Le Cd est présenté dans un carton plié en forme de petit coffret, il y a très peu de renseignements mais l’album est beau et trouvable à petit prix.

Not Interesting, But True


Socca


2


Elope Soon
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 31 août 2023 10:16

Douglas a écrit :
mer. 30 août 2023 02:31

Il me reste à signaler l’existence d’un coffret regroupant « The Complete FMP Recordings », c’est-à-dire des quatre albums dont je parlerai ici, car il y a deux enregistrements live que l’on peut également se procurer et qui sont visibles sur Discogs.

Assez curieusement cette « complète » existe en deux présentations différentes, le hasard m’a permis de constater cela. La première est simple, un coffret en carton pas très solide mais résistant au temps si on y fait attention, contenant les quatre Cds individuels augmentés d’un livret avec photos, textes en anglais et en allemand. L’autre version consiste en un quadruple Cd regroupant les albums sans les pochettes.
Voici la couverture du coffret, (ou de la pochette), contenant les quatre Cds:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 1 sept. 2023 04:09

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Elliott Sharp / Scott Fields – Scharfefelder (2008)

Voici un album enregistré les quatorze et quinze août deux mille sept à New York. Les deux sont guitaristes, Elliott Sharp connaissant probablement une notoriété un peu plus importante que Scott Field, ce dernier joue dans le canal droit et Sharp canal gauche. Cette indication sur la pochette permet de suivre les trajectoires sans se tromper, un petit détail bien utile.

Au niveau des compos ils ont partagé équitablement la tâche, six de chaque côté qui sont réparties grosso modo de façon alternative sur l’album. Je distingue les deux territoires mais l’effort est vain, à l’écoute tout semble se mélanger, il est difficile de distinguer qui a composé quoi, et, quand les sons des guitares se chevauchent dans les moments les plus intrépides, on ne sait plus trop qui est qui et qui joue quoi…

Ce qui est sûr c’est que les deux guitares sont acoustiques et que les cordes semblent métalliques, les deux jouent une musique fusionnelle et il serait vain de trop se concentrer sur un seul côté, au risque de rater ce qui fait le sel de cet album, l’incroyable complicité des deux qui sont là, il y a une telle entente dans ce duo magnifique qu’il faut le prendre en bloc, en pleine face, comme sur « Minerali » par exemple.

D’après ce qui se raconte les deux ont été enregistré en direct, assis face à face, dans un espace plutôt restreint. Il est vrai que l’on ressent comme un effet bouillonnant à l’écoute, une sorte de tourbillon qui nous enveloppe, nous prend et nous emmène. La virtuosité des deux est telle, qu’il est difficile de suivre cette vélocité extraordinaire, dans les phases rapides tout se mélange et fusionne, comme si cette unité prenait véritablement corps et que les deux ne soient plus qu’un !

Il m’arrive de goûter aux duos de guitares, particulièrement sur des compos de John Zorn, avec Julian Lage et Gyan Riley aux grattes, ou d’autres avec Bill Frisell, mais ce côté fusionnel, qui n’apparaît pas sur toutes les plages, est assez unique et semble une particularité de ce duo.

Il semble que le nom de l’album soit inspiré par celui des musiciens, Sharp dans la première moitié et Fields dans la seconde, bien que le titre soit en allemand. Un album qui ne manque pas de saveurs épicées en tout cas, comme sur « Douabula » ou « Doubleviz » …

La pièce la plus longue approche les treize minutes, elle est signée Fields, « Put Your Pennies In My Portuguese Cork Hat » qui fait bonne place aux improvisations, peut-être cette allusion portugaise est-elle un clin d’œil au label « Clean Feed » qui sort l’album.

Branedrane


Douabula


Doubleviz


Put Your Pennies in My Portuguese Cork Hat
We will dance again...

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