J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 6 juin 2025 01:56

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Alan Silva, Itaru Oki, Makoto Sato, Richard Comte – Celebration – (2022)

Cet album a été enregistré à Paris, en live, un soir de mai deux mille dix-neuf, à l’occasion du quatre-vingtième anniversaire d’Alan Silva. Il a désormais abandonné la contrebasse et joue sur des claviers, assis. Il fait partie de ces musiciens américains installés en France, qui enregistrent un peu grâce à des gens comme Julien Palomo qui officie encore sur cet album.

Il y a un autre vieux musicien, qui vit également pas très loin de la capitale, depuis les années soixante-dix, c’est le trompettiste japonais Itaru Oki qui enregistre ici son chant du cygne, il nous quittera en deux mille vingt. L’ange étant passé, il nous faut parler également du percussionniste Makoto Sato, lui aussi expatrié, qui joue également ici, avec le musicien local, le guitariste Richard Comte.

Il ne me semble pas vous avoir parlé de ce guitariste sans entrave, bien que j’aie quelques albums où il joue, notamment avec la formation « Hippie Diktat » qui mériterait un satisfécit, ainsi que sur l’album « Travel Patterns » où il joue en solo, mais il faut s’accrocher un peu.

C’est très free et surtout très improvisé, on branche le matos, les amplis et les connections mentales se font une fois lancés, ces gars-là connaissent les règles de la partie, ils sont tous plus que vétérans, si ce n’est comte, qui est jeunot, mais bien en phase avec toutes ces vieilles légendes, savent-ils qu’ils sont encore vénérés par un public qui les suit, connaît leur nom et leur musique ?

Trois parties rangées par un numéro, de un à trois, environ quarante et une minute au total, le temps d’avancer dans ce trip musical. On ne se la joue pas physique, mais plutôt dans l’écoute mutuelle, où chacun joue ses pions en liaison avec les autres, dans une sorte de collégialité partagée. Les regards sont importants, ils indiquent la manœuvre, mais un hochement de tête peut faire l’affaire également.

Ce free tranquille est d’agréable composition, il se laisse suivre avec amabilité et convivialité, les quatre jouent souvent ensemble dans le même moment, chacun apporte sa note, sa suite de notes, dépose son idée dans la corbeille, tandis que les autres interrogent et répondent, ainsi la suite avance-t-elle tranquillement, dans une grande sérénité…

Celebration Part 1
Celebration Part 2
Celebration Part 3
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 7 juin 2025 03:01

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PainKiller – The Equinox – (2025)

Et voici « The Equinox » second volet d’une trilogie, après « Samsara », et avant « The Great God Pan » qui ne saurait tarder. On se souvient de cette formation active depuis « Guts Of A Virgin » de quatre-vingt-onze, qui fit alors énormément parler d’elle, jusqu’en quatre-vingt-quatorze avec « Execution Ground » dont je vous ai parlé il y a peu, ensuite deux live sont parus, pour occuper le terrain, au milieu d’un grand silence qui s’interrompit lors de la parution de « Samsara », l’année dernière, qui manqua hélas un peu la cible…

Pour dire vrai, « The Equinox » ne rectifie pas totalement le tir. On retrouve le trio de base, John Zorn et son sax alto, peut-être n’est-il pas aussi saillant et sanglant qu’autrefois, mais c’est à voir, Bill Laswell est toujours là, avec sa grosse basse, semble-t-il plus performant que sur l’album précédent, et surtout axe central et pivot incontournable. Mick Harris est aux « beats » et aux effets électros.

L'occultiste Aleister Crowley reste l’influence ésotérique de référence, on veut bien. Curieusement l’enregistrement s’est déroulé sur deux lieux différents, la batterie de Mick Harris au « Lad's Old Room » de Birmingham, en Angleterre, et le saxophone et la basse à « l’Orange Studio » de East Orange, dans le New Jersey. Je ne sais s’il y eut des conséquences artistiques, mais rien n’est perceptible sur l’enregistrement, d’ailleurs ces faits sont routiniers de nos jours.

Je retiens que les meilleurs passages à mes oreilles se manifestent quand Zorn se réfugie dans le cri et la démesure, malgré l’âge il réussit encore à performer. Laswell est également plus varié dans son jeu et dans son rôle que sur « Samsara », les titres sont plus divers et certaines pauses sont aménagées qui permettent à la musique de mieux respirer.

Six titres sont alignés pour une quarantaine de minutes de musique, avec souvent une certaine tension qui se manifeste dans les meilleurs moments. Même si l’inspiration « dub » des débuts est beaucoup moins présente, on conserve cette drum’n’ bass caractéristique qui se déploie. Mais on plonge davantage dans l’ambient que dans le métal, bien oublié aujourd’hui.

Le dernier volet donnera peut-être les clefs.

The Wizard Way
Forks in the Road
Panormita
The Soul-Hunter
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 8 juin 2025 03:19

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George Russell – Electronic Sonata For Souls Loved By Nature – (1971)

Cet album est une sélection FJMt°, probablement sélectionné par les frères Opalo de « My Cat Is An Alien », si j’en crois les proximités artistiques. Voici ce qu’ils en disent sur le fameux manuel : « La philosophie de Russell vise un post-humanisme technologique dans lequel l'âme de l'homme devrait être enrichie par le mariage des états de la nature électroniques et non électroniques. »

En effet l’idée de départ est de combiner, ou de mélanger, une bande magnétique contenant du matériel électronique, avec une musique vivante, essentiellement une forme moderne de jazz, qui s’intègre à cette musique aux sonorités non-humaine, enfin en gros…

L’enregistrement s’est effectué live au « Sonja Henie/Niels Onstad Center For The Arts » à Høvikodden, près d’Oslo, en Norvège, précisément le vingt-huit avril de l’année soixante-neuf. Les bandes magnétiques ont été enregistrées à « l’Electronic Music Studios » de la Radio Suédoise de Stockholm. Il est indiqué également que les bandes avec les chants Africains ont été captés par Cal Floyd en soixante-sept dans la Région Nord de l’Ouganda.

Toutes ces précisions illustrent le grand sérieux de cette entreprise, ainsi que le considérable travail de préparation effectué par les soins de George Russell. Bien entendu je connais un peu ce musicien au travers de quelques albums, mais j’ignorais l’importance de ce travail, avant d’en être informé par ce petit manuel efficace dont je garde un exemplaire jamais très loin de moi. On peut trouver l’album sur un petit coffret Black Saint/Soul Note contenant neuf Cds, parfois les prix en occasion sont élevés, mais si on le divise par neuf, on retombe sur ses pieds.

Les musiciens à l’œuvre ici sont tout à fait considérables, bien que jeunes encore, à l’époque de cet enregistrement. Manfred Schoof joue de la trompette, Jan Garbarek du saxophone ténor, Terje Rypdal de la guitare électrique, Red Mitchell de la contrebasse, John Christensen de la batterie et, bien sûr, George Russell du piano.

Il existe un équilibre subtil entre les parties enregistrées et celles jouées live, généralement il est aisé de distinguer les parties enregistrées, électros, de celles qui sont combinées, ou encore essentiellement live. Ce découpage fin permet de distinguer un total de quatorze parties distinctes, numérotées ici en chiffres romains. Par ailleurs deux grandes parties entre vingt-cinq et vingt-sept minutes se dessinent, afin de répartir la musique sur le Lp d’origine.

On se doute bien que cette œuvre, tout à fait hors-normes, ne se destinait sans doute pas à des ventes pharaoniques, c’est toutefois Bob Thiele, sur son nouveau label après avoir quitté Impulse, « Flying Dutchman », qui produisit l’album. Pourtant, malgré que la musique soit d’avant-garde, elle demeure malgré tout très accessible, il y a pas mal de passages très groovy, et des solos souvent passionnants, ce qui n’a rien d’étonnant vu les personnalités rassemblées sur l’album.

Il y a également un côté planant qui s’associe fort bien à cette musique fusionnelle où se retrouve l’empreinte forte de George Russell, avec des arrangements qui s’imbriquent fortement à la structure électro. Cet album n’a pas vieilli et reste encore un projet vivant et d’actualité, il plaira encore aux curieux sonores qui voyageront, via le vaisseau spatial de Maître Russell, un instant compagnon de vol de Maître-Ra !

George Russell - Electronic Sonata For Souls Loved By Nature [FULL ALBUM] LP
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 9 juin 2025 02:42

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Donald Byrd – The Cat Walk – (1962)

Après avoir exploré une petite partie du label Prestige, plus particulièrement autour du « jeune » Coltrane, quelques personnalités se sont détachées du lot par leur omniprésence, et, parmi elles, Donald Byrd n’est pas la moindre qui se soit mise en évidence.

Voici donc un album attaché au début des années soixante, qui mérite un petit détour, en particulier par la collaboration qu’il met en œuvre avec l’un des pianistes « Blue Note » les plus remarquables, Duke Pearson. En effet ce dernier compose trois pièces qu’il signe de son nom, ainsi qu’une quatrième qu’il co-signe avec Donald Byrd « Each Time I Think Of You ».

Donald Byrd, quant à lui, signe le morceau titre « The Cat Walk » qui siège en début de face B, une chouette pièce autour de la fascinante démarche du chat, que l’on imagine se déplacer avec toute la grâce requise, tel un prince paresseux qui en sait long sur l’ordre des choses. Quant à la dernière pièce, « Cute » elle est signée Neal Hefti.

Côté musicos il faut également souligner l’apport considérable du remarquable Pepper Adams au baryton qui est exceptionnel, c’est un collaborateur fidèle et efficace de Byrd sur plusieurs enregistrements qui les réunissent entre cinquante-huit et soixante-deux. Sa participation sur cet album est certainement l’une des plus notables.

La rythmique est complétée par le bassiste Laymon Jackson et Philly Joe Jones que l’on ne présente plus est à la batterie. Cet album réunit tant de critères positifs qu’il semble « tourner tout seul », les pièces se succèdent avec un bel entrain depuis l’excellent « Say You’re Mine », le titre d’ouverture où s’entend la trompette bouchée de Byrd, ainsi que sur le titre de fermeture « Hello Bright Tournesol » absolument remarquable, la sourdine fait merveille et envoûte, complétée tendrement avec la sonorité suave de Pepper Adams.

Un très chouette album de hard bop qui sera très certainement appelé à tourner de nombreuses fois auprès des amateurs, pour peu qu’il arrive à leurs oreilles.

Say You're Mine (Rudy Van Gelder Edition/2006 Digital Remaster)
The Cat Walk (Rudy Van Gelder Edition/2006 Digital Remaster)
Each Time I Think Of You (Rudy Van Gelder Edition/2006 Digital Remaster)
Hello Bright Sunflower (Rudy Van Gelder Edition/2006 Digital Remaster)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 9 juin 2025 05:29

1 élément, 2,9 Go au total ・ Expire le 10 juin 2025, c'est à dire demain.

Fichiers zip - Dossier・25 éléments, ça correspond en gros aux derniers albums postés...

Lien de téléchargement:

https://we.tl/t-X1UoJ83I6Z

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 9 juin 2025 05:34

J'ai oublié, au-dessus il n'y a que du mp3 - 5600k
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 10 juin 2025 03:29

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Barney Willen – Moshi – (1972)

Un album paru chez « Saravah » qui est resté longtemps difficile à dénicher, devenu même un peu mythique avec les années, d’autant qu’il bénéficie du statut de « disque culte » au Japon. Heureusement, il a été réédité depuis.

L’album ressemble à une tranche de vie, une sorte de récit d'un voyage initiatique, un « Road Movie » … qui aurait capoté ! A partir de soixante-neuf, pendant six ans, Barney ira en Afrique, avec de rares retours en France. C'est en compagnie de sa compagne de l'époque, Caroline de Bendern, égérie de soixante-huit, dont elle symbolisa un temps la révolte, grâce à de célèbres photos qui firent alors le tour du monde. On la voit alors agiter un drapeau vietnamien, juchée sur les épaules de Jean-Jacques Lebel, qui proposera d'occuper l'Odéon. Aristo, mannequin elle en paiera le prix et sera déshéritée par son grand-père, qui n'a pas trop apprécié la publicité…

Initialement le projet devait mener les protagonistes de l'aventure de Tanger à Zanzibar, tout cela éclata bien vite, de la quinzaine de personnes au départ, il n'en arriva que trois à... Dakar ! Qu'importe le projet est financé par une généreuse mécène !

Cet album est en avance sur son temps, il transcende les genres et arrive trop tôt pour bien se vendre. Certes, il y a bien longtemps que le jazz s'est acoquiné avec les autres cultures, qu'il s'est confronté avec ses racines africaines, Archie Shepp, Don Cherry, Pharoah Sanders, Sun Ra et bien d'autres ont montré la voie, mais pour Barney la rencontre avec l'Afrique est en immersion, elle dure, prend son temps, tisse des liens, il veut faire partie de l'Afrique, s'en imbiber, la ressentir...

« C'est en écoutant une superbe musique de jungle jouée par des Pygmées qu'on a décidé de partir en Afrique ! » confie Barney sur les notes de pochette, l’objectif était alors de composer la musique d'un film en trente-cinq millimètres. Mais seul l'aspect sonore du projet ira à son terme.

« On est resté six mois dans le sud de l'Algérie, dans les montagnes du Hoggar, là où vivaient les hommes bleus. On avait une maison là-bas et c'était continuellement plein de gens qui chantaient et dansaient. C'était le grand pied. On faisait de longues balades dans les montagnes désertiques, rendant visite aux gens dans leur camp ou leur village... On écoutait et enregistrait leur musique. Parfois, on jouait un peu nous-même... »

« On est resté six mois à Agadès où on a loué une maison [...] Les Bororogis sont des nomades et vivent en tribu. Ils ont pendant des milliers d'années éviter les contacts avec les autres civilisations. Leur plus grande ambition dans la vie est d'être beaux et ils y réussissent très bien. On a rencontré beaucoup de « Beautiful People » en Afrique mais la beauté du Burorogi « Heart and Soul » est pour nous le comble de la beauté. Au début il était difficile de se brancher avec eux car ils se méfient des étrangers, mais après quelques mois, ils sont devenus quelques-uns de nos meilleurs amis. La maison était pleine du matin au soir. Des gens de toutes les tribus et une bande de gosses qui s'appelaient eux-mêmes « les plus grands bandits d'Agades » étaient nos compagnons de tous les jours. »

« Nous vivions tous ensemble dans la maison, il y avait des repas pour trente personnes chaque jour. Tout le monde contribuait comme il le pouvait au travail. [...] On allait danser et chanter la nuit, ou marcher avec les Bororogis. C'est eux qui nous ont appris le MOSHI. C'est la façon dont les Bororogis se débarrassent du blues, un état de transe qui comprend la possession d'un démon appelé MOSHI. »

Ces quelques notes de pochette permettront notamment à ceux qui ont connu ces années de situer un peu tout ça... et ils se précipiteront sur « Moshi », bien sûr...

Cette aventure aux côtés des fiers nomades Africains, les Bororogis, les Touaregs, les Peuls, marquera Barney Wilen qui restera à jamais, au fond de lui-même, libre comme un fils du désert.

Barney Willen – Moshi
BARNEY WILEN MOSHI | ZOMBIZAR
Barney Willen - Afrika Freak Out
Barney Wilen - Chechaoun
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Barney Willen – La Note Bleue – (1987)

Il aura eu une belle vie, enfin trois vies entrecoupées de silences :

Lors de sa première vie, Barney rencontre et joue en compagnie d'Art Blakey, de Miles Davis, de Thélonious Monk, de John Lewis et Bud Powell, excusez du peu...

La deuxième vie est plus rock et world music, c'est celle de la quête intérieure (Dear Prof. Leary et Moshi).

La troisième vie commence avec La Note Bleue, c'est celle du retour, après cette longue éclipse d'une dizaine d'année, Barney tombe sur le premier épisode de « Barney et la note bleue » dans la revue « A suivre... » dessinée par Loustal sur un scénario de Philippe Paringaux.

Choc ! Il décide de s'installer, en une sorte d'happening, sous les bureaux de Philippe Paringaux, scénariste et aussi ex-rédacteur en chef de la revue Rock&Folk, auteur des merveilleuses « bricoles » qui furent le sel de la revue.

Paringaux se démène et réussit à faire produire ce nouvel album, et sa magnifique pochette, par un petit label « IDA ». Soutenu par Rock& Folk, Libération et Le monde, le succès est au rendez-vous, disque et BD se vendent bien et relancent la carrière de l'éternel « Touareg ».

Barney Wilen, franco-américain, homme libre et musicien, disait : « Je suis accroché au souffle, quelque chose de magique se passe dans l'instrument. Ce qui en sort n'est plus vraiment le souffle de l'homme ». Cette alchimie étrange qui s'est opérée, faite d'énergie et sans doute d'un surplus d'âme doit avoir quelque chose qui ressemble à la grâce, cette bulle qui dilate le temps pour mieux s'en échapper...

Car Barney Wilen était un homme libre.

Chez lui, dans sa banlieue, pas de meuble, pas de téléphone ni de boîte à lettre. Sa boîte à lui, il l'accepte, pas de sécu, pas de médecins, le crabe, il fait avec. Arrêt du cœur.

Barney Wilen - Besame Mucho
Harlem Nocturne BARNEY WILEN
No Problem (L'Habit de Lumiere ) BARNEY WILEN
All Blues BARNEY WILEN
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 11 juin 2025 07:10

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Les Primitifs Du Futur – World Musette • C'est La Goutte D'Or Qui Fait Déborder La Valse ! – (1999)

Réputé être le troisième album de la formation, ou peut-être devrions-nous dire, du « collectif », cet enregistrement, comme les autres, plonge dans les années quarante ou cinquante, et ressuscite ce lointain passé au charme fou, en alliant humour et tendresse, décalage et dérision, fantaisie et nostalgie.

L’esprit des « Primitifs » appartient à tous, mais il y en a bien un qui lead plus que les autres, crée le « liant », dynamise les rencontres et structure cette brinquebalante machine à faire du vieux avec du neuf. Oui, c’est le rôle de Dominic Cravic qui organise cette grosse machine, compose plus que les autres et s’investit bien plus qu’avec sa guitare, en étant l’esprit battant du méga-groupe informe, qui se structure autour des créations et des interprétations de toutes ces chansons typées à la mode du temps d’avant.

Parfois ils ne sont que quatre réunis autour d’un titre, comme sur « Désaccord Manouche », mais ils peuvent tout aussi bien être treize comme sur « Fox Musette » le titre d’ouverture, ou pour « La Java Viennoise », il n’y a pas de règle, sinon celle de l’amitié et de la concorde.

Alors on croise de grands noms que l’on adore, comme Philippe Paringaux qui apporte deux textes de chansons, Robert Crumb qui fait « l’Artwork » des albums avec son style inimitable et surtout immédiatement reconnaissable, mais il joue également du banjo ou de la mandoline. Il y a également le controversé Marc Edouard Nabe qui joue de la guitare, mais, vu la convivialité ici, ce doit être également un homme charmant.

Ils sont en fait trente au total à défiler et à apporter leur participation sur cet album. Rien que ça, c’est juste formidable et en dit tellement long ! Alors forcément on entend ici des sons inhabituels, le chant « scat » de Daniel Huck qui joue du sax alto également, la scie musicale et l’ukulélé de Fay Lovsky, le oud de Yazid Baazi, des accordéons, bandonéon, xylophone et Tam-Tam, et des chants à l’ancienne que l’on aime par ici.

Alors on traverse le temps, mais aussi les folklores, les musiques du monde, ainsi nous passons d’un blues, à un air manouche, et du musette à une « Valse chinoise », du jazz à la country, et du ragtime au swing pour que renaisse le temps d’avant…

Hors d'âge !

Les primitifs du futur - Portrait d'un 78 tard
Les primitifs du futur - La java viennoise
C'est la goutte d'or qui fait déborder la valse
Scattin' the Blues
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 12 juin 2025 02:02

Encore...
Douglas a écrit :
jeu. 24 févr. 2022 05:34
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Les Primitifs Du Futur ‎– "Trop De Routes, Trop De Trains" Et Autres Histoires D'Amour (1995)

Je vous avais déjà fait part d’un double Lp des « Primitifs du Futur » paru chez Souffle Continu, une compile de 2019 absolument formidable, elle comprenait deux titres issus de cet album.

Ces gars-là sont vraiment primitifs, ils en sont encore à la musette et à l’accordéon, ils jouent comme Django, de la guitare sèche dans le style manouche. Le chef de bande c’est Dominique Cravic qui chante et compose et rassemble ses amis, on devine qu’ils boivent certainement du vin rouge en mangeant des sandwichs, genre pâté, jambon, rillettes ou saucisson. Ils s’habillent avec des pantalons velours à grosses côtes, bretelles et chemises à carreau sur lesquelles ils essuient leurs doigts avant de prendre leurs instruments.

C’est certain !

Et puis ils embouchent la clarinette, le cornet ou le sax et soufflent dans l’harmonica. Ils grattent le banjo, la contrebasse, l’ukulele, le dobro et la guitare, plein de guitares à la mode sèche, histoire de nous tirer des larmes et des rires. Et ils tapent aussi le xylophone et la batterie, tap ! tap !

Et ils rigolent et se marrent, et chantent, et chantent, des chansons rigolotes, ou d’amour, des airs musettes à l’accordéon, et des blues aussi, du rag encore, et Paris, les routes et les trains qui partent avec des gens dedans… Et l’histoire incroyable de « La Femme Panthère et de L’Homme Sandwich », et de « L’amour au Couteau », de « Marie Musette, Marie Putain », « Passez la Monnaie » et c’est la vie qui file avec du sexe, du sang, de la sueur et des larmes comme on dit…

Bref c’est la fête ici, la nostalgie se cantonne dans la musique avec un répertoire tout neuf à la mode ancienne, histoire de retrouver les plaisirs enfouis, comme on fouille dans une vieille malle en en extirpant les trésors, les rythmes, l’impeccable mise en place et la joie retrouvée, pleine de fraîcheur !

Et Robert Crumb qui vient faire un tour par ici, pour faire le bœuf avec les amis, en emmenant dans sa valise quelques dessins pour illustrer tout ça. Faut dire que ces gars-là c’est pas n’importe qui, ils ont joué avec des grands, genre Lee Konitz, Steve Lacy, Slim Gaillard, Eddy Louis, Jo Privat et même Achille Zavatta !

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La femme Panthère et l’Homme Sandwich

Du matin au soir, de Barbès à Rochechouart
Il arpente le trottoir, c’est un fantassin d’l’affiche
Mais un soir de spleen il a croisé sa féline
Une panthère noire divine, voilà not’piéton qui biche
*
Refrain :
Quand on est un homme Sandwich faut planquer ses miches
Attention aux maxillaires à la femme panthère
Sous ses crocs ou sous ses griffes d’ailleurs c’est kif kif
Tu finiras dans ses bras en chair à saucisse
*
Et tout excité devant ses pilosités
Il ne pense qu’à la fourrer
Mais c’est une aut’paire de manches
Elle lui a dit : « Viens !
J’dois faire mes griffes ce matin »
Lui qui pense qu’au gros câlin
Il a proposé sa planche
*
Mais pour son malheur
Il Porte sur son cœur
D’la réclame pour un fourreur
Qui solde ses vieilles peaux Place Blanche
Ses griffes après l’bois
Lui ont transpercé le foie
Et on l’a mis tout d’guingois
Raide et nu entre quatre planches

(D. Cravic/G.Lefebvre)

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Marie musette, Marie putain



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Les Primitifs Du Futur - La Belle Et Le Manouche



L'amour au couteau

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 12 juin 2025 02:05

Encore et encore ...
Douglas a écrit :
jeu. 27 févr. 2020 13:29
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Un album sorti chez « Souffle Continu » qui attend au fond de la pile depuis avril ou mars de l’an dernier (honte à moi) … Un double album qui, pour une fois, n’est pas une réédition mais une compilation sortie à l’occasion du « Record Store Day » 2019, il y a 1500 exemplaires en circulation, il doit sans doute en rester.

Pour situer musicalement c’est du musette « revivaliste » avec un aspect chanson réaliste et un autre jazz manouche. C’est pas pour rien que l’on entend des invités du style Pierre Barouh, Jean-Jacques Milteau, Allain Leprest, Sanseverino ou Olivia Ruiz, il faut dire que le premier album du groupe date de 1986, alors, si on plonge dans les années vingt ou trente, c’est uniquement grâce à un doux glissement régressif, salutaire et bienvenu de mon point de vue, car la démarche est sympathique.

Un très beau livret de vingt pages est parcouru par des dessins de Robert Crumb qui dessina les pochettes des LPs de ces « Primitifs du futur », illustrant les albums avec un côté psyché qui n’a rien d’anachronique, il joue aussi de la mandoline et fait partie du groupe, il y a également Philippe Paringaux qui se rappelle au souvenir des plus anciens en écrivant des textes pour quelques chansons. Un album qui aurait eu sa place dans plusieurs rubriques de ce riche forum.

La valse chinoise


La derniere rumba de Django - Les Primitifs du futur

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 12 juin 2025 02:24

Les Primitifs du Futur - Sanseverino - Milteau

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