J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Blues traditionnel ou blues blanc, jazz, soul, funk, c'est ici.
Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4701
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 12 mai 2025 02:07

Image

Hank Jones – Porgy And Bess – (1959)

Formidable album pour mesurer l’importance de Hank Jones, de la fratrie « Jones » qui contient Elvin le batteur et Thad le trompettiste. Pour qui aurait oublié, Hank est pianiste, affublé du prénom Alvin, le batteur de la session est évidemment son prestigieux batteur de frère que l’on entend ici dans un contexte inhabituel.

Reste à saluer, pour faire connaissance avec l’entièreté du quartet, le contrebassiste Milt Hinton et le très excellent Kenny Burrell, qui n’est pas le frère de Dave, à la guitare. Le titre est suffisamment parlant pour que l’on comprenne que côté compos, il n’y a ici que du Gershwin, ce sont dix pièces extraites du fameux opéra, qui se posent ici, souvent les pièces les plus reconnues, faisant désormais figure de standards.

Ainsi filent « Summertime » qui ouvre l’album, « My Man’s Gone Now » ou encore « It Ain’t Necessarily So », de quoi faire remonter les souvenirs. Par contre nous sommes en mille neuf cent soixante, alors pas de miracle, bien que l’on sente que les pièces auraient pu durer et se développer pendant encore pas mal de temps, il faut bien s’y faire et l’album tourne autour de la demie heure, ce qui peut faire palot aujourd’hui.

Aussi les musiciens doivent-ils montrer leur talent sans coquetterie, dès le début des pièces nous voilà plongé dans l’ambiance et chacun se montre sous son meilleur jour, d’autant que les solos ne durent souvent que peu de mesures. Par contre tous les arrangements sont parfaitement pliés et là, chapeau bas ! Réussite totale de ce côté.

Hank s’avère être un pianiste parfaitement efficace, un peu dans le style de Monk pour ce qui est de l’économie, il ne cherche pas à éblouir mais se montre à chaque touche très pertinent et vise juste. Il est parfait dans cet environnement, c’est sans doute son frère Elvin qui est le plus surprenant.
Lui qui déferle souvent comme une tempête, tapant avec une force redoutable tambours et cymbales est ici transformé. Il joue dans la finesse et la clarté, se montrant habile et très subtil, il apporte une touche superbe à l’album de son frère.

Celui qui fait particulièrement plaisir dans cet environnement de qualité c’est bien sûr Kenny Burrell qui brille dans un tel écrin, il faut le surveiller car il est très précieux et se surpasse lors des solos. Milt Hilton se distingue lors de la pièce « It Ain't Necessarily So » où il joue une merveille de solo qui éblouit.

C’est un peu la marque de cet album où il faut être présent au bon moment et apporter la petite touche qui fait mouche !

It Ain't Necessarily So


***

Hank Jones - Porgy & Bess.rar -67 Mo -mp3

Lien de téléchargement
https://we.tl/t-Azj7AB5ms8

***

Gil Scott-Heron & Brian Jackson - Winter In America - aiff.rar - 300 Mo

Lien de téléchargement
https://we.tl/t-dWRYNbYfPS
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4701
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 13 mai 2025 03:16

Image

Alan Pasqua – The Antisocial Club – (2007)

De ce Pasqua-là peut-être en avez-vous jamais entendu parler, pourtant il mérite vraiment d’être écouté, dans un style « jazz rock-fusion » qui n’est pas sans évoquer le grand maître Miles Davis. Pour situer c’est un claviériste américain qui a joué avec le « New Lifetime » de Tony Williams, une référence qui situe bien le personnage.

Mais, comme il faut bien vivre, on pourrait le classer dans la catégorie des « requins de studio », du genre qu’on s’arrache pour le faire participer dans son album, quel qu’en soit le style ou le genre. Mais quand il veut s’éclater et jouer sa propre musique Alan est tout simplement étincelant, cet album en est le témoignage.

Il brille, avec des causes auxquelles on peut donner des noms, par exemple le trompettiste n’est autre qu’Ambrose Akinmusire, lors de cet enregistrement il n’avait que vingt-cinq ans, pourtant il est vraiment phénoménal et pour tout dire déjà un trompettiste d’exception, vraiment extraordinaire, on l’entend beaucoup et, à chaque solo, il brille de tous ses feux.

Mais il y en a un autre tout aussi remarquable, Nels Cline à la guitare, lui il a de la bouteille, et il apporte beaucoup également. Les autres musiciens sont également parfaits, mais possèdent une notoriété moindre, Jeff Ellwood aux saxs, Jimmy Haslip à la basse, Scott Amendola à la batterie et Alex Acuña aux percus.

Toutes les compos sont du patron et les plus énervées sont les meilleures ! Ça commence grave avec « The anti social club » qui plante le décor et nous envoie dans les feux de Miles, grande époque électrique, ça continue funky avec un hommage au compositeur « George Russell », on se repose avec « Prayer » et on se réveille avec le tonitruant « New Rhodes » qui décoiffe et vous envoie dans une longue marche contre le vent, la bouche ouverte et les cheveux qui flottent vers l’arrière !

C’est « Bitches Brew » qui semble renaître de ses cendres, mais avec les moyens d’aujourd’hui, l’électro entre les doigts de Scott Amendola qui connaît son affaire, arrive maintenant « fast food » et l’arrivée de Han Burger qui danse en balançant la sauce, du binaire violent et Ambrose qui se prend pour Miles, tandis que Cline assène les accords à coups de boutoir, et c’est « Apocalyse Now » qui se profile avec les hélicos qui tournent…

D’un autre côté, même si Miles remonte avec puissance, c’est tout de même une affaire du vingt et unième siècle cet album, avec un traitement du son d’aujourd’hui et les moyens qui vont avec, de quoi régaler avec le son nouveau, c’est Jeff Elwood avec son sax qui fait éclater tout son talent sur « Wicked good », avec une certaine lenteur propre à ménager une forte tension, les autres, Pasqua et Cline s’inscrivent à leur tour dans ce petit jeu, histoire de nous faire languir un peu !

Les amateurs du genre ne seront pas déçus par cet album qui évoque tout un pan d’histoire, le « jazz-rock » est un genre dont seuls les meilleurs peuvent tirer profit, les autres peuvent tomber rapidement dans la copie ou la médiocrité, des défauts auxquels cet opus ne prête pas !

The Anti Social Club


***

Alan Pasqua - The Anti Social Club.rar- 120 Mo - mp3/24h

Lien de téléchargement
https://we.tl/t-kTM5baqR0f
We will dance again...

Avatar du membre
Piranha
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 1570
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 22:13
Localisation : Angers
Contact :

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » mar. 13 mai 2025 04:43

Merci pour ce partage, je ne connaissais pas le travail d'Alan Pasqua en solo.

Je savais que c'était un musicien de studio réputé de l'autre côté de l'Atlantique.
Pour les plus éloignés du Jazz, il s'est également fait connaître en participant à la fin des années 80 au groupe de Hard Rock US, Giant avec les frangins Huff (chacun essaie d'avoir une part du gâteau à un moment :) )
Ils ont eu leur petit succès d'estime



:chapozzz:

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4701
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 13 mai 2025 16:59

Piranha a écrit :
mar. 13 mai 2025 04:43
Merci pour ce partage, je ne connaissais pas le travail d'Alan Pasqua en solo.

Je savais que c'était un musicien de studio réputé de l'autre côté de l'Atlantique.
Pour les plus éloignés du Jazz, il s'est également fait connaître en participant à la fin des années 80 au groupe de Hard Rock US, Giant avec les frangins Huff (chacun essaie d'avoir une part du gâteau à un moment :) )
Ils ont eu leur petit succès d'estime



:chapozzz:
Prolongement inattendu, mais pourquoi pas ?
::d
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4701
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 14 mai 2025 02:23

Image

Various – September Songs - The Music Of Kurt Weill – (1997)

Je me suis procuré cet album car il faisait écho à un autre paru en quatre-vingt-cinq, que je m’étais procuré à sa sortie, « Kurt Weill – Lost In The Stars (The Music Of Kurt Weill) ». Un vinyle très sympa pour qui s’intéresse à Kurt Weill, ce qui est mon cas.

Quelques titres et leur interprétation font d’ailleurs partie des deux albums, comme « September Song » interprété par Lou Reed ou Charlie Haden avec « Speak Low », mais les versions sont différentes, ce qui va bien.

Evidemment c’est une compile et c’est de la musique en vrac, sans véritable fil conducteur si ce n’est Kurt Weil, ce qui permet en fait toutes les audaces, et les enchaînements les plus improbables, ainsi, on passe d’Elvis Costello à Lotte Lenya, puis à Charlie Haden…

C’est parfois quasiment des chocs acoustiques, comme l’interprétation du déchirant « Youkali Tango » par Teresa Stratas, dont le chant est complètement enraciné dans les années trente, ou celle de « Pirate Jenny » par Lotte Lenya, également première épouse de Kurt Weill.

D’ailleurs je vous recommande « l’Opéra de Quat’ sous » ou « Kurt Weill's Rise And Fall Of The City Of Mahagonny » en version d’époque avec livret, c’est un pur régal. Mais, en attendant, vous vous régalerez avec les versions présentes ici, comme « Mack The Knife » par Nick cave, ou « Ballad of the Soldier’s Wife » par PJ Harvey, ou encore « Alabama Song » par David Johansen.

Il y a également une chouette interprétation de « Oh Heavenly Salvation » par un chœur mixte, « The persuasions », dans le style gospel, qui fonctionne de feu. La pièce qui me touche le moins est celle de Betty Carter qui chante « Lonely House » extrait de Street Scene, mais c’est évidemment une appréciation personnelle qui ne sera sans doute pas partagée. Par contre les versions d’airs plus anciens comme le fameux « Surabaya Johnny » par Teresa Stratas, que l’on entend à nouveau, me régale vraiment.

Et puis il y a la version longue de « September Song », près de huit minutes habitées par Lou Reed qui prends le temps d’étirer le temps, les mots et les phrases. Puis Bertold Brecht interprète lui-même « Mack le Surineur », le vieux soixante-dix-huit tours crache son morceau d’histoire et nous perce…le cœur !

On se quitte avec William S. Burroughs qui narre la dernière pièce de la machine, « What Keeps Mankind Alive ? ».

***

Lou Reed on September Songs


Kurt Weill - September Songs The Music of Kurt Weill.rar - 150 Mo - mp3 /24h

Lien de téléchargement
https://we.tl/t-qdienFoP81
We will dance again...

Avatar du membre
Piranha
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 1570
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 22:13
Localisation : Angers
Contact :

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » mer. 14 mai 2025 04:00

Je rebondis une nouvelle fois sur ton post :)

Cette fois-ci, point de Rock US mais plutôt de la musique industrielle suisse avec les avant-gardistes Young Gods
En 1991 ils sortaient un album hommage à Kurt Weill



Certains ont appelé cela du "Dark cabaret".
En tout cas on retrouve bien l'univers du compositeur allemand et le chant théâtral de Franz Teichler. Aux manettes, Roli Mosimann, décédé l'année dernière

Le détail donné par wiki
"Les titres repris sont des compositions présentes dans L'Opéra de Quat'sous (5 titres), dans le film Un caprice de Vénus, dans le spectacle Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny et dans le film Knickerbocker Holiday. La chanson Alabama Song a déjà fait l'objet d'une reprise par des musiciens rock, notamment The Doors qui reprennent la chanson sous le titre Alabama Song (Whisky Bar) en 1966 sur leur premier album et David Bowie qui sortit le titre sur un single combiné à une version acoustique de Space Oddity en février 1980"


Vivement le rebond de demain ::d

Avatar du membre
gabuzomeuzomeu
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 10494
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 17:36
Localisation : Dans les rades
Contact :

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par gabuzomeuzomeu » mer. 14 mai 2025 06:19

Douglas a écrit :
mer. 14 mai 2025 02:23
Image
Various – September Songs - The Music Of Kurt Weill – (1997)

Je me suis procuré cet album car il faisait écho à un autre paru en quatre-vingt-cinq, que je m’étais procuré à sa sortie, « Kurt Weill – Lost In The Stars (The Music Of Kurt Weill) ». Un vinyle très sympa pour qui s’intéresse à Kurt Weill, ce qui est mon cas.

Quelques titres et leur interprétation font d’ailleurs partie des deux albums, comme « September Song » interprété par Lou Reed ou Charlie Haden avec « Speak Low », mais les versions sont différentes, ce qui va bien.

Evidemment c’est une compile et c’est de la musique en vrac, sans véritable fil conducteur si ce n’est Kurt Weil, ce qui permet en fait toutes les audaces, et les enchaînements les plus improbables, ainsi, on passe d’Elvis Costello à Lotte Lenya, puis à Charlie Haden…

C’est parfois quasiment des chocs acoustiques, comme l’interprétation du déchirant « Youkali Tango » par Teresa Stratas, dont le chant est complètement enraciné dans les années trente, ou celle de « Pirate Jenny » par Lotte Lenya, également première épouse de Kurt Weill.

D’ailleurs je vous recommande « l’Opéra de Quat’ sous » ou « Kurt Weill's Rise And Fall Of The City Of Mahagonny » en version d’époque avec livret, c’est un pur régal. Mais, en attendant, vous vous régalerez avec les versions présentes ici, comme « Mack The Knife » par Nick cave, ou « Ballad of the Soldier’s Wife » par PJ Harvey, ou encore « Alabama Song » par David Johansen.

Il y a également une chouette interprétation de « Oh Heavenly Salvation » par un chœur mixte, « The persuasions », dans le style gospel, qui fonctionne de feu. La pièce qui me touche le moins est celle de Betty Carter qui chante « Lonely House » extrait de Street Scene, mais c’est évidemment une appréciation personnelle qui ne sera sans doute pas partagée. Par contre les versions d’airs plus anciens comme le fameux « Surabaya Johnny » par Teresa Stratas, que l’on entend à nouveau, me régale vraiment.

Et puis il y a la version longue de « September Song », près de huit minutes habitées par Lou Reed qui prends le temps d’étirer le temps, les mots et les phrases. Puis Bertold Brecht interprète lui-même « Mack le Surineur », le vieux soixante-dix-huit tours crache son morceau d’histoire et nous perce…le cœur !

On se quitte avec William S. Burroughs qui narre la dernière pièce de la machine, « What Keeps Mankind Alive ? ».

***

Lou Reed on September Songs
Kurt Weill - September Songs The Music of Kurt Weill.rar - 150 Mo - mp3 /24h

Lien de téléchargement
https://we.tl/t-qdienFoP81
:super:
Bonne tracklist, on en trouve déjà sur le Lost in the stars de 1985, Lou par exemple
Il y a aussi Sting, Tom Waits, Zorn, je crois Marianne Faithfull et surtout le Todd (Algernon ne l'a pas raté :) )

Image
L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)

Avatar du membre
whereisbrian
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5086
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 17:58
Localisation : BZH

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par whereisbrian » mer. 14 mai 2025 06:56

gabuzomeuzomeu a écrit :
mer. 14 mai 2025 06:19
Douglas a écrit :
mer. 14 mai 2025 02:23
Image
Various – September Songs - The Music Of Kurt Weill – (1997)

Je me suis procuré cet album car il faisait écho à un autre paru en quatre-vingt-cinq, que je m’étais procuré à sa sortie, « Kurt Weill – Lost In The Stars (The Music Of Kurt Weill) ». Un vinyle très sympa pour qui s’intéresse à Kurt Weill, ce qui est mon cas.

Quelques titres et leur interprétation font d’ailleurs partie des deux albums, comme « September Song » interprété par Lou Reed ou Charlie Haden avec « Speak Low », mais les versions sont différentes, ce qui va bien.

Evidemment c’est une compile et c’est de la musique en vrac, sans véritable fil conducteur si ce n’est Kurt Weil, ce qui permet en fait toutes les audaces, et les enchaînements les plus improbables, ainsi, on passe d’Elvis Costello à Lotte Lenya, puis à Charlie Haden…

C’est parfois quasiment des chocs acoustiques, comme l’interprétation du déchirant « Youkali Tango » par Teresa Stratas, dont le chant est complètement enraciné dans les années trente, ou celle de « Pirate Jenny » par Lotte Lenya, également première épouse de Kurt Weill.

D’ailleurs je vous recommande « l’Opéra de Quat’ sous » ou « Kurt Weill's Rise And Fall Of The City Of Mahagonny » en version d’époque avec livret, c’est un pur régal. Mais, en attendant, vous vous régalerez avec les versions présentes ici, comme « Mack The Knife » par Nick cave, ou « Ballad of the Soldier’s Wife » par PJ Harvey, ou encore « Alabama Song » par David Johansen.

Il y a également une chouette interprétation de « Oh Heavenly Salvation » par un chœur mixte, « The persuasions », dans le style gospel, qui fonctionne de feu. La pièce qui me touche le moins est celle de Betty Carter qui chante « Lonely House » extrait de Street Scene, mais c’est évidemment une appréciation personnelle qui ne sera sans doute pas partagée. Par contre les versions d’airs plus anciens comme le fameux « Surabaya Johnny » par Teresa Stratas, que l’on entend à nouveau, me régale vraiment.

Et puis il y a la version longue de « September Song », près de huit minutes habitées par Lou Reed qui prends le temps d’étirer le temps, les mots et les phrases. Puis Bertold Brecht interprète lui-même « Mack le Surineur », le vieux soixante-dix-huit tours crache son morceau d’histoire et nous perce…le cœur !

On se quitte avec William S. Burroughs qui narre la dernière pièce de la machine, « What Keeps Mankind Alive ? ».

***

Lou Reed on September Songs
Kurt Weill - September Songs The Music of Kurt Weill.rar - 150 Mo - mp3 /24h

Lien de téléchargement
https://we.tl/t-qdienFoP81
:super:
Bonne tracklist, on en trouve déjà sur le Lost in the stars de 1985, Lou par exemple
Il y a aussi Sting, Tom Waits, Zorn, je crois Marianne Faithfull et surtout le Todd (Algernon ne l'a pas raté :) )

Image
Très bel album, je dois dire. La classe.
Carla Bley, Charlie Haden, Stan Ridgway, Sting, Chris Spedding, Aaron Neville, participent aussi.

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4701
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 14 mai 2025 16:07

Je vous remercie pour cet élan convivial, il est vrai que l'album de 85 est plutôt magnifique !

J'en profite pour nous envoyer dans les années trente, avec Kurt Weill qui fait sa malle, direction Paris, puis New-York. Heureusement, un peu de rêve encore, un peu d'espoir, ça s'appelle "Youkali"...

Youkali - Teresa Stratas (from September Songs - Music of Kurt Weill)



Youkali, par Roger Fernay.



C’est presque au bout du monde
Ma barque vagabonde
Errant au gré de l’onde
M’y conduisit un jour
L’île est toute petite
Mais la fée qui l’habite
Gentiment nous invite
À en faire le tour

Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Youkali, c’est la terre où l’on quitte tous les soucis
C’est, dans notre nuit, comme une éclaircie
L’étoile qu’on suit, c’est Youkali

Youkali, c’est le respect de tous les vœux échangés
Youkali, c’est le pays des beaux amours partagés
C’est l’espérance qui est au cœur de tous les humains
La délivrance que nous attendons tous pour demain

Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali

Et la vie nous entraîne
Lassante, quotidienne
Mais la pauvre âme humaine
Cherchant partout l’oubli
A, pour quitter la terre
Su trouver le mystère
Où nos rêves se terrent
En quelque Youkali
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 4701
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 15 mai 2025 05:05

Image

Kahil El'Zabar Trio Featuring David Murray And Fred Hopkins – Love Outside Of Dreams – (2002)

Voici un album un peu ancien de Kahil El’Zabar que j’ai reçu depuis peu, on retrouve notre percussionniste, un parmi mes favoris, à la batterie, aux tambours africains ainsi qu’au fameux piano à pouces dont il joue si bien, comme sur le magnifique « Meditation for the Celestial Warriors », juste une petite merveille. Tel qu’indiqué sur la pochette de couverture, il est associé à David Murray qui joue du saxophone ténor ainsi que de la basse clarinette, comme sur « Song of Myself ».

Il y a également le contrebassiste Fred Hopkins, un familier de l’AACM et figure renommée de la scène loft, qui participe à son tout dernier enregistrement, en effet ces bandes datent de début mai quatre-vingt-dix-sept, et il décèdera en janvier quatre-vingt-dix-neuf à l’âge de cinquante et un an, suite à des complications cardiaques.

Avec Kahil nous sommes habitués au « Ritual Trio » avec Malavji Favors à la contrebasse, et Ari Brown aux saxophones. Une solide formation très instinctive, cimentée par une longue pratique. Ici David Murray pourrait déjà faire figure d’ancien, car il a déjà participé par deux fois à des albums de Kahil, dont « Golden Sea » de quatre-vingt-neuf qui constitue un pur duo.

Nous ne sommes donc pas en terre inconnue, d’autant que les expériences se multiplient à la faveur de l’AACM de Chicago qui favorise les rencontres et les échanges. Ceci pour indiquer que cet album coule avec un grand naturel et semble enregistré par des musiciens qui se sont toujours connus. David Murray y prend une grande place et se montre royal, lors des solos. Il est véritablement à la fête et se révèle sous son meilleur jour.

Que ce soit pour l’hommage à Duke Ellington, « The Ebullient Duke » où il puise dans des références hard bop, qu’il enjambe avec maestria et dépasse par la suite, que pour les titres un peu plus free. Mais Kahil garde le fil avec un drumming très orienté vers un « deep groove » tribal qui va.

Fred Hopkins est lui aussi très à l’avant avec son jeu sautillant et très technique, habile à maintenir les tensions et à conserver le « feeling ». L’ensemble des pièces est à saluer, la toute dernière « One World Family » se remarque car elle est habitée par des chants qui, hélas, ne sont pas crédités, peut-être Kahil lui-même…

Une merveille de plus dans la saga du maître des tambours !

Love Outside Of Dreams


***

Kahil El'Zabar - Love Outside of Dreams - Aiff.rar - 410 Mo

Kahil El'Zabar - Love Outside of Dreams - mp3.rar - 140 Mo

Lien de téléchargement:

https://we.tl/t-ZwqY3vrHxW
We will dance again...

Répondre