STRATAGEME / THE REBEL ANGELS : Mennecy, Le Stock, 22/3/25
Sept ans que je n'avais pas vu les Strata Boys et je reconnais que leur fougue me manquait cruellement. Pour cela, il fallait me déplacer jusqu'au Stock de Mennecy distant d'une bonne quarantaine de kilomètres si ce n'est plus de mon domicile et ce, sous un temps particulièrement pluvieux. Avalant les kilomètres sans trop de problèmes de circulation, Philty et moi atteignons notre but une heure plus tard.
https://www.discogs.com/fr/artist/2829936-Stratageme
En 1ère partie, les Rebel Angels, avides de se trouver des créneaux pour assurer le rôle d'opening act, se préparent en toute sérénité via quelques réglages sous la houlette d'un Jérémie Vagnard, ci-devant guitariste du groupe et de Benjamin son batteur de papa. Important : il convient de signaler que depuis le concert du 13 décembre dernier sur la péniche Antipode à Paris, quelques changements manifestes sont intervenus à la fois en termes de personnel et de fonctions au sein du combo. En effet, Jeff qui officiait au poste de bassiste lors de ce concert parisien, a cédé sa place au mystérieux et imperturbable Lionel qui, derrière ses lunettes noires (tout comme les autres d'ailleurs qui en portent également) peut impressionner. Deuxième chose : le chanteur Matthieu a été "remercié" pour être remplacé dans cette fonction par.......Jérémie qui se partagera les soli en compagnie du sympathique Cyrille.
La setlist va globalement s'articuler mais en plus courte autour de celle qui a prévalu lors du show sur cette bonne vieille péniche parisienne avec en entrée l'efficace Rip It Off, un morceau qui fait toujours son effet. Le groupe disposant d'un bon son, enchaine sans détour sur Rock 'n' Roll Outlaws, la reprise de Nazareth, Hair Of The Dog et Road Fever. Derrière ses fûts, l'ami Benjamin se démène comme un damné comme si ce dernier était possédé et envoûté par la musique qu'il divulgue et ce, sous les yeux ébahis de ses comparses. On continue sur une parenthèse acoustique via le prenant Arizona, un titre mettant en exergue les qualités guitaristiques indiscutables de Jérémie. Après un bon Sunny Morning, le titre She Talks Too Much remporte un succès d'estime auprès du modeste et timide public qui s'est déplacé au Stock en cette soirée printanière.
Le groupe parachève son set sur Bad Habits, I'm Alive et ce qui pourrait devenir un classique de Rebel Angels à savoir Love Bomber, tous trois interprétés avec force et conviction.
Place maintenant à Stratagème.
Depuis les 70 ans de Gégé fêtés en grande pompe au Pacific Rock il y a presque 8 ans, il s'en est passé des choses. En effet, sont sortis deux albums studio, Memories (2019) et Never Stop (2023), un EP Endless Journey (2024) avec respectivement trois chanteurs différents (Mathieu Aufranc, Franck "Moondog" Midoux et Butcho Vukovic, ex-vocaliste de Watcha et Last Temptation, ce dernier groupe que j'ai vu en 2022 au File 7 de Magny le Hongre en 1ère partie d'Ayron Jones), trois guitaristes dénichés ici et là (Philippe Kalfon parti entreprendre une fructueuse carrière solo, Sébastien Hérault et Marc de la Joncquière) et enfin deux marteleurs de fûts que sont Jean-Pierre Pollet (le batteur originel) et Aurélien Ouzoulias parti depuis rejoindre les rangs du groupe de Renaud Hantson plus tous ceux qui sont passés en coup de vent au sein de la formation. Au niveau line ups, Stratagème, c'est presque pire que Whitesnale, MSG ou bien Rainbow. Ca n'arrêtait pas de bouger. :lol:
Et puis, 2025 voit la sortie rétroactive d'un album live intitulé Alive 2015 captant un concert (incomplet, dommage.....) de 2015 à Fismes.
Entretemps, en 2020, était tombée une info selon laquelle le groupe stoppait son activité suite à des problèmes de santé de notre Gégé à nous. Et puis est arrivée en 2023 cette envie irrépressible de refaire des concerts dans un premier temps et de sortir des "choses" dans un second temps.
Le line up présent hier soir au Stock hier se compose donc de Butcho au chant, Sébastien Hérault et Marc de la Jonquière (dont c'est l'anniversaire) aux guitares, Patrick Cazu derrière les fûts et notre Gégé national ou plutôt le "Patron" comme l'appellera affectueusement Butcho durant le set.
Promotion oblige de l'EP Endless Journey, ça démarre tambour battant sur Like A Juggernaut et Shipwreck, nos amis bénéficiant pour le coup d'un excellent son. Ce qui m'impressionne en ce qui me concerne c'est cette occupation de la scène par Butcho. Charisme et professionnalisme font immédiatement mouche auprès du public du Stock.
"Dites, vous connaissez le groupe Mr.Big ? Oui, non ? Billy Sheehan à la basse ? Paul Gilbert à la guitare ?"
Philty et moi, nous nous manifestons pour lui répondre par l'affirmative.
"Bon bah voilà, ça donne ça !!!!!!!" Et voilà que sous les coups de boutoir de la basse de Gégé, résonnent les accords incisifs de Daddy, Brother, Lover, Little Boy (The Electric Drill Song) dans une version particulièrement catchy. Encore une fois, le volubile vocaliste n'a de cesse d'arpenter le peu de place qui lui est accordé, sollicitant par la même l'assistance de façon récurrente notamment sur You Give Love A Bad Name de Bon Jovi. Artiste qui semble avoir eu en 1985 une influence prépondérante sur le sieur Vukovic.
Retour sur Highway, l'album de la résurrection de Stratagème paru en 2013 qui avait eu un certain retentissement à l'époque avec cette très belle interprétation de Believe. Ca fait du bien de ré-entendre ce titre après tant d'années, titre que j'écoutais souvent à la fois sur album et en live car je m'efforçais en ce temps-là d'assister à une bonne partie de leurs concerts dès lors que ceux-ci se déroulaient pas trop loin de chez moi. "Dis Gégé, tu t'souviens du Shooter's à Vaires sur Marne ?" :lol:
Heartbreaker, extrait du trop peu représenté Memories, nous est proposé dans une très bonne version pour ensuite dévier sur deux reprises de Van Halen : Eruption sur lequel notre ami Philippe Kalfon étalait jadis non seulement son talent de guitariste chevronné mais aussi nous faisait part de son catalogue étendu de grimaces en tout genre. :lol: Pour l'heure, c'est notre ami Marc qui s'y colle avec brio pour enchainer sur un Panama des plus convaincants. On poursuit dans les covers avec un Here I Go Again version 1987 du Serpent Blanc d'excellente facture même si j'avoue avoir une préférence pour celle de Saints And Sinners. Butcho ne manque pas l'occasion d'interpeler le public encore et toujours. Une pile électrique, moi, j'vous dis !!!!!!!
Remettre à l'honneur le tout récent et addictif EP (je l'ai déjà écouté deux fois de suite) semble être l'une des priorités de notre quintet puisque v'là ti pas que servis par un excellent son (-"tu l'as déjà dit, Phil, tu deviens déjà sénile à 62 balais.....Prends garde à toi......-Oui, je sais, Carmen me l'a encore dit il n'y a pas si longtemps.....) nous sont envoyés 'straight into the face' Empty Shell et Wind Of Freedom. Après ce "vent de liberté" qui vient de souffler dans l'enceinte du Stock, c'est un véritable ouragan qui se déchaine sur la salle via ce Rock You Like A Hurricane des Scorps fort bien interprété et surtout repris en choeur par un Stock en délire.
Ce 1er album (en fait le 2ème), Highway, revêt une symbolique spéciale pour le groupe quels que soient les membres qui en ont fait partie en ce sens qu'après plus de 36 ans sans produire quoi que ce soit de concret après Mannderly, nos compères tiennent à le représenter dignement dans leur setlist. Believe a tout d'abord été interprété en début de set et c'est donc au tour de Gimme Gimme et de Leave Me de connaître une nouvelle jeunesse, deux titres sur lesquels les "p'tits nouveaux" (il y en a quand même quatre) s'adaptent fort bien. On aura droit un peu plus tard à une revisite efficace du morceau-titre précédée d'un match vocal entre deux parties de la salle sur Highway To Hell d'AC/DC, match que les spectateurs placés au devant du groupe, remporteront haut la main et ce, sans contestation aucune.
Butcho et ses amis nous emmèneront ensuite vers des contrées pour le moins inhabituelles de leur part à savoir la reprise punk au "Phil" du rasoir pour le moins très enlevée d'un morceau emblématique de Billy Idol : Rebel Yell. Là, le Stock se lâche, et quand le Stock s'lâche, il s'lâche, certains n'hésitant pas d'ailleurs à venir au devant de la scène non pas pour pogoter mais plutôt pour sautiller de façon frénétique. Bien cool, tout ça.
En guise de conclusion, après nous avoir avoué qu'il était fan de funk music avant d'être touché par la lumière divine du Hard Rock, Butcho nous assène, aidé de ses compagnons d'armes, une version incandescente du Celebration de Kool & The Gang. Le "Patron" lui, certes fatigué, il est content et cela se lit dans son regard azur..... C'est bien le principal, non ? Merci Messieurs pour cette superbe prestation. Il me tarde de vous revoir au plus vite...
